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sur 1640 notes


J'ai aimé cette lecture, dont le titre provocateur est bien choisi. On suit l'histoire de cette adolescente qui n'est pas une menteuse, enfin pas seulement.
Une jeune fille victime de son propre corps et de la sexualisation qu'elle vit au college. D'une situation familiale complexe qui la rend solitaire. J'ai beaucoup apprécié ce personnage qui rend complexe cette situation autour du mensonge, qui permet de rendre plus complexe l'avocate et sa conscience.
C'est très bien écrit, facile à lire et très rapide. Parfois un peu trop, j'aurais aimé que certains points soient plus développés dans la reflexion autour de la question de la vérité ou encore que les questions autour de la sexualisation soit peut-être plus poussées.
Néanmoins, j'ai trouvé que ce livre posait des questions de société interessantes, actuelles. A lire !
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Voilà une histoire romancée (basée probablement sur des faits réels, les chroniques judiciaires n'en manquent pas) qui nous explique qu'en définitive, si des barrières très solides ne sont pas construites pour décortiquer le vrai du faux, de pauvres innocents se retrouvent accusés de faits qu'ils n'ont pas commis, ce qui est à mes yeux (évidemment) insupportable.
Alors, je vous l'accorde, déjà avec les adultes, c'est compliqué si on ne les entend pas, mais avec des enfants, ça l'est encore plus sauf que les conséquences sont d'autant plus désastreuses parce que être accusé d'un viol ou meurtre d'enfants qu'on n'a pas commis, c'est la sentence fatale au sein de la prison.
Pour rappel, l'affaire Patrick Dils (il s'est fait accuser par défaut de compétences des policiers) ou encore l'affaire Christian Iacono (dont le petit-fils l'accusa de viols parce qu'il était mal dans sa peau et que les policiers et autres intervenants n'ont pas été capables de décortiquer le vrai du faux).
Voilà de multiples vies détruites parce que dans de tels cas, c'est toute la famille qui déguste aussi et pour le même prix et il faut assumer envers et contre tout.
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Un roman que j'ai beaucoup aimé.
J'ai aimé son audace. J'ai aimé qu'il prenne à contrepied.
Le procès en appel pour viol de Lisa Charvet va s'ouvrir dans un mois. La jeune fille était alors âgée de 15 ans. Marco Lange, un plâtrier qui travaillait chez ses parents a été condamné à 10 ans de prison. Cela fait déjà 4 ans qu'il est emprisonné.
Lisa souhaite changer d'avocat. Elle veut une avocate et demande à Alice Keridreux de reprendre l'affaire. Surtout elle lui révèle qu'elle a menti à l'époque.
On pourrait vite la haïr cette jeune fille. mais quand on découvre le fil de l'histoire on comprend son désarroi. En tant que maman j'ai été effarée de voir comment cette jeune fille parce qu'elle a un peu plus de seins que les autres a été cataloguée "salope" du collège. Comment certains jeunes ont pu profiter de ses faiblesses.
Lisa a été prise dans un engrenage qui l'a poussé à accuser un innocent. Un roman bouleversant.
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Alice Keridreux, avocate pénaliste, reçoit Lisa Charvet, 20 ans qui souhaite qu'une femme assure sa défense dans le procès en appel où elle est victime de viol lorsqu'elle avait 15 ans...

Un sujet délicat, osé, traité avec délicatesse et talent… qui parfois met mal à l'aise…complètement à contre-courant du mouvement metoo.

Un livre que j'ai dévoré quasiment d'une traite ! conseillée par mon cher neveu @iamcoeurdacier
Cet ouvrage pose mille et une questions : la cruauté des années-collège-lycée, les difficultés, la fragilité et la cruauté de l'adolescence, le besoin d'exister, le harcèlement, la mauvaise réputation, des relations familiales, des difficultés à trouver sa place, l'engrenage lié à un mensonge qui apporte des effets secondaires agréables (enfin, des gens s'occupent d'elle, font attention à elle), l'erreur judiciaire, la fragilité de la parole, de l'interprétation des autres... « Plus je mentais, plus je souffrais, plus je souffrais, plus on me croyait. »

Ce roman est prétexte à une véritable réflexion sur la parole de la victime et son écoute.

Lisa est menteuse mais Lisa est courageuse. Son mensonge a coûté beaucoup trop cher à l'accusé - qui a écopé d'une peine de prison de dix ans en première instance- mais ce n'était pas l'axe de réflexion, c'est vrai.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteure, tonique et précise, le récit est clair, limpide. Pascale Robert-Diard -chroniqueuse judiciaire au Monde - connait bien les arcanes de la justice, et nous tient en haleine, dans les coulisses de la loi.
Un moment du livre rempli d'émotions : les dépositions des deux professeurs et du directeur.
Alice Keridreux l'avocate est un personnage bien campé et attachante... On pense avec elle…
J'aurais aimé que la discussion avec Adèle, la petite amie de son fils soit plus étoffée, plus argumentée que « traiter de conne une fille plus jeune qu'elle au prétexte qu'elle allait nuire à la parole des femmes » p125..

J'ai adoré la plaidoirie qui sonne juste.
Un bémol : le titre qui dévoile l'intrigue.
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C'est un récit très intéressant, même si il manque un peu de développement par moment, et qu'il peut se révéler frustrant dans la mesure où, à mon sens, il ne pousse pas suffisamment ses réflexions. J'ai beaucoup aimé que l'on place au centre de l'histoire une jeune femme au comportement et à l'attitude ambigus, et la réaction de l'avocate face à cette situation inédite.
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« La petite menteuse » Pascale Robert-Diard (Collection proche 160p)
Voilà un bon petit roman, vite lu, assez réussi. L'écriture est certes sans trouvaille, simple comme une chronique journalistique vite écrite. Peut-être les personnages sont-ils un peu caricaturaux, les situations parfois téléphonées ; mais je me suis quand même bien laissé prendre par l'histoire. Alice, avocate qui s'est bien installée dans son propre cabinet à la force du poignet et de son caractère, en bousculant pour cela bien des prérogatives masculines, accepte de défendre Lisa, la petite vingtaine. Quelques années plus tôt, alors jeune collégienne, celle-ci avait accusé un homme, plutôt pauvre bougre, de l'avoir violée, il avait été condamné à une très lourde peine de prison malgré ses protestations d'innocence. Aujourd'hui, à quelques jours du procès en appel, elle choisit une avocate pour revenir devant la cour d'assise sur ses accusations, et lui permettre de sortir de prison.
S'il n'y a pas beaucoup de suspense dans cette histoire, on y redécouvre que ce n'est pas facile d'être une jeune collégienne de nos jours, entre pressions du milieu plein de bonnes intentions, réseaux sociaux et machisme adolescent. C'est aussi le ton vif du roman qui m'a plu. J'ai bien aimé quelques situations, comme la plaidoirie finale en préparation ; et celle où Alice se prend le chou avec la copine de son fils, une jeune intello qui juge le fait de vouloir défendre une femme qui va se déclarer coupable d'une fausse dénonciation de viol n'est pas une bonne cause juste, en pleine période me-too, quitte à laisser croupir un homme innocent en prison ; ou jusqu'où le rigorisme rétrograde d'une pseudo féministe ne s'encombre guère d'éthique.
A lire entre deux gares, si le train ne va pas trop vite.
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Quand le jugement en appel de son violeur arrive, Lisa veut changer d'avocat pour être défendue par une femme. Alice Keridreux doit reprendre tout le dossier et écouter "la petite menteuse" lui raconter les circonstances qui l'ont menée à accuser un homme de viol.
Ce court roman pose la question de la foi accordée aux témoignages de victimes, de l'histoire toute faite qu'on voudrait y lire quand la vérité est plus dérangeante et moins accessible. Que dénonce vraiment Lisa dans son accusation et fait-elle du tort à la parole d'autres victimes si la vérité révélée n'est pas conforme à la réalité des faits ? Comment le statut de victime peut-il sauver une adolescente en perdition et quels coupables blâmer ?
J'ai apprécié dans ce roman d'avoir le point de vue de l'avocate, qui reflète bien celui du lecteur. Alice guide nos pensées comme celles des jurés de la Cour d'Assise.
a pu reprocher à ces personnages d'être caricaturaux, mais c'est justement là que réside à mon sens leur puissance, ils sont des archétypes sociaux de la jeune fille aux gros seins, de l'ado "qui a une bite dans le cerveau", des jeunes enseignants naïfs, des parents indisponibles pour leurs enfants, du gars un peu paumé au destin quasiment écrit d'avance. Tous ces gens qu'on peut croiser dans la rue font d'excellents personnages de roman.
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Ce livre se lit très vite et m'a intéressé sans réussir à me convaincre ⚖

Je précise que j'ai fait des études de droit ce qui a impacté ma perception de l'histoire.

Ce qui m'a déplu dans ce livre c'est le postulat à partir duquel l'autrice fonde son histoire. L'autrice considère en effet que les victimes de violences sexuelles mentent la majeure partie du temps ce qui cause des erreurs judiciaires (des personnes étant condamnées à tort)🤥 Or la réalité judiciaire est toute autre et on le sait car cela est répété par les médias et démontré par les statistiques 📊
Aujourd'hui, selon les statistiques du ministère de l'intérieur, seules 12 % des personnes victimes de viol ou de tentative de viol déposent plainte et seulement 0.6 % voient leurs auteurs condamnés. Et cela s'explique par la difficulté que rencontrent ces victimes à réussir à prouver l'existence de relations sexuelles non consenties.

Or dans ce livre, toute l'instruction est fondée sur l'unique parole de Lisa et les témoignages de ces proches qui ne font que corroborer l'état de mal-être de l'enfant au moment des révélations, mais jamais l'existence de violences sexuelles 🏴 Et forcément, quand on sait avec quelle difficulté les victimes réussissent à faire entendre leur voix et à voir les infractions sexuelles dont elles ont été victimes poursuivies, et encore plus condamnées, cela détonne 💥 Au-delà de toutes les critiques émises par l'autrice à l'encontre de la Justice française qui, ne nous mentons pas, n'a pas besoin d'une telle publicité, l'autrice émet l'hypothèse d'une erreur judiciaire qui manque de vraisemblance. Elle rappelle l'affaire d'Outreau comme un mantra lui permettant de justifier qu'aujourd'hui encore l'institution judiciaire sacraliserait la parole des victimes et condamnerait des personnes contre lesquelles il n'existerait comme preuve que cette unique parole.

C'est dommage car ce livre avait du potentiel ! Et j'ai donc été déçue d'autant plus que l'autrice émet certaines critiques fondées qui auraient pu être justifiées si elle avait abordé la surmédiatisation des affaires judiciaires et la condamnation médiatique avant le passage devant le juge.

S'agissant des points positifs, j'ai apprécié certaines parties du livre. La manière dont l'autrice décrit les raisons qui ont poussées Lisa à mentir était tout à fait plausible. D'autant plus qu'à l'ère du #metoo il est difficile pour des adultes, qu'ils soient enseignants ou parents, de laisser passer ce genre de dénonciation. Et la morale soulevée par l'autrice est au final intéressante si l'on fait abstraction de sa thèse. La question qui nous tient en haleine tout au long de l'ouvrage est celle-ci : pourquoi et comment une adolescente en vient a se fondre sous "la cape de la victime" de viol ? Je conseille donc tout de même ce court roman à tous ceux qui souhaitent avoir une réponse à cette question pour le moins intriguante.
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Avec La petite menteusePascale Robert-Diard nous entraîne dans les arcanes du monde judiciaire et plus précisément celui des avocats. Alice est une avocate la cinquantaine, divorcée dont les deux enfants mènent leur vie. Elle ne vit que pour son métier et son refuge, une ile où elle possède une maison et où elle s'échappe de temps en temps. Un jour débarque dans son bureau une jeune fille à peine majeure et qui lui dit tout à trac "je veux être défendue par une femme". C'est Lisa qui va être entendue dans son procès d'appel où elle va se retrouver face à l'homme dont elle dit qu'il l'a violée et qui purge sa peine depuis un certain nombre d'années. Oui mais voilà, Lisa dit à Alice qu elle a tout inventé, qu'elle a menti et que cet homme qui est en prison depuis des années ne devrait pas y être. Alice un peu estomaquée, va tout de même accepter le dossier. Par le biais de cette histoire, l'auteur nous dresse le portrait d'une adolescente mal dans sa peau et qui en est arrivée à faire incarcérer un homme en prison alors qu'il n'y avait rien à y faire mais qui a le courage des années après à faire machine arrière devant la société tout entière. A contre courant du mouvement Me too l'auteur (chroniqueuse judiciaire au Monde) nous décrit dans ce court roman écrit au scalpel, le monde de la justice ô combien impitoyable, éreinté, désargenté, et qui vaille que vaille grâce à ses héros de tous les jours tient encore debout.
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Rarement un roman judiciaire m'a happée avec autant de force. Pascale Robert-Diard a mis tout son talent de journaliste et de romancière dans ce petit livre qui se lit d'un seul souffle. le titre ne laisse la place à aucun doute : Alice, une jeune adulte, a menti quelques années plus tôt. Elle a envoyé en prison un homme que tout accablait. Comment sortir de la spirale du mensonge ? Elle cherche alors une avocate pour la comprendre et la défendre. L'approche est assez audacieuse et peu conventionnelle, mais le sujet est traité avec beaucoup d'humanité et de sensibilité. On y découvre une jeune femme en proie aux remords qui cherche a restaurer la vérité tout en tentant d'expliquer à quel point les relations interpersonnelles peuvent broyer les adolescents. Mais une avocate pénaliste peut-elle défendre une menteuse et mettre en péril sa brillante carrière ? Gros coup de coeur pour ce titre saisissant et particulièrement bien écrit.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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