Alice Keridreux, avocate pénaliste, reçoit Lisa Charvet, 20 ans qui souhaite qu'une femme assure sa défense dans le procès en appel où elle est victime de viol lorsqu'elle avait 15 ans...
Un sujet délicat, osé, traité avec délicatesse et talent… qui parfois met mal à l'aise…complètement à contre-courant du mouvement metoo.
Un livre que j'ai dévoré quasiment d'une traite ! conseillée par mon cher neveu @iamcoeurdacier
Cet ouvrage pose mille et une questions : la cruauté des années-collège-lycée, les difficultés, la fragilité et la cruauté de l'adolescence, le besoin d'exister, le harcèlement, la mauvaise réputation, des relations familiales, des difficultés à trouver sa place, l'engrenage lié à un mensonge qui apporte des effets secondaires agréables (enfin, des gens s'occupent d'elle, font attention à elle), l'erreur judiciaire, la fragilité de la parole, de l'interprétation des autres... « Plus je mentais, plus je souffrais, plus je souffrais, plus on me croyait. »
Ce roman est prétexte à une véritable réflexion sur la parole de la victime et son écoute.
Lisa est menteuse mais Lisa est courageuse. Son mensonge a coûté beaucoup trop cher à l'accusé - qui a écopé d'une peine de prison de dix ans en première instance- mais ce n'était pas l'axe de réflexion, c'est vrai.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteure, tonique et précise, le récit est clair, limpide.
Pascale Robert-Diard -chroniqueuse judiciaire au Monde - connait bien les arcanes de la justice, et nous tient en haleine, dans les coulisses de la loi.
Un moment du livre rempli d'émotions : les dépositions des deux professeurs et du directeur.
Alice Keridreux l'avocate est un personnage bien campé et attachante... On pense avec elle…
J'aurais aimé que la discussion avec Adèle, la petite amie de son fils soit plus étoffée, plus argumentée que « traiter de conne une fille plus jeune qu'elle au prétexte qu'elle allait nuire à la parole des femmes » p125..
J'ai adoré la plaidoirie qui sonne juste.
Un bémol : le titre qui dévoile l'intrigue.