Une narration trop factuelle, trop hachée. Unilatérale. Qui pointe l'autre comme responsable.
Je m'intéresse beaucoup aux points de vue des femmes ou des hommes qui se sont sentis pris au piège à un moment de leur vie. Je m'intéresse beaucoup aux témoignages de ces gens qui ont vécu des horreurs physiques et psychologiques.
Enfin, dans l'absolu je m'y intéresse beaucoup.
Car je demande que le témoignage soit autre chose qu'une succession de faits ou de plaintes. J'attends de lire les pensées, les ressentis profonds. J'attends que la victime s'approprie son vécu, qu'elle ait au moins commencé à le digérer, et qu'elle m'offre une vraie lucarne sur elle-même, qu'elle m'explique ce qui lui est venu à l'esprit, ce qu'elle a compris d'elle-même et de l'autre.
Je ne nie pas la douleur et la violence du vécu, mais je ne m'intéresse pas au survol à visée sensationnaliste.
J'aime le "je" et l'approfondi.
Dans
Prise au piège j'ai eu l'impression qu'on voulait m'entraîner dans des Oh-la-la façon BFMTV, sans aucune explication, aucune argumentation, aucun vrai développement d'un chemin de pensée ou d'une psyché.
J'ai eu le sentiment qu'on me disait : Christine "est comme ça", et c'est parce qu'elle est comme ça que les autres en ont profité. Mais ça ne me suffit pas qu'on me dise "je suis comme ça". Il faut expliciter, il faut plonger. "Comme ça" comment ? "Comme ça" pourquoi ?
En dehors de toute influence extérieure, qu'est Christine ? J'ai ici été gênée par le fait que la faute était toujours liée à quelqu'un d'autre.
Rien n'est tout noir ou tout blanc, et maintenir quelqu'un dans un statut de victime de l'extérieur ne l'aide pas à se relever et à comprendre. À SE comprendre.
Or c'est ce que j'ai le sentiment d'avoir lu, avant de renoncer.