J'ai trouvé cette phrase magnifique:
— Tout est différent ce soir, dit-il à mi-voix sans interrompre leur baiser. Hier, je te désirais. Cette nuit, j'ai besoin de toi.
— (…) Ne vous tracassez pas pour si peu. dit-il en lui tapotant la main. Ils vont se battre comme des chiffonniers pour choisir leurs chambres. J'espère que les cris ne vous dérangent pas trop.
— Je suis italienne, se borna à repondre Pilar.
- Tyler ?
- Quoi, encore ?
- Ce n'est pas parce que j'ai pris l'initiative de te demander en mariage que je ne veux pas une belle bague.
- Oui, je sais. Je m'en occuperai.
- Je la choisirai, d'accord ?
- Pas question.
- Pourquoi ? c'est moi qui la porterai.
- Tu portes ta figure, mais ce n'est pas toi qui l'as choisie.
Elle l'observa dans les yeux, ses grands yeux bleus et calmes. Un peu ironiques peut-être ? ... non, se rendit-elle compte. Elle discerna derrière leur calme de l’inquiétude, de la nervosité. Et pourtant, il attendait sans impatience qu'elle lui donne ce qu'il attendait.
- Tu n'es pas le premier homme avec qui j'ai couché, lâcha-t-elle.
Il lui saisit le menton, se pencha vers elle. Elle vit avec plaisir que le calme et la patience de son expression cédaient devant la colère.
- Stoppez les presses ! Voici un flash de dernière minute : je te garantis que je serai le dernier !
Exactement ce qu'elle voulait entendre !
Venise est une femme, une prima donna séduisante dans sa maturité, sensuelle dans ses courbes liquides, mystérieuse dans ses ombres et ses lumières. Elle échauffe le sang de celui qui la découvre, mirant dans le grand canal ses palais aux façades rapiécées tells de vieilles robes de bal aux couleurs fanées. La lumière crue du soleil se dissout dans les détours secrets de ses canaux et de ses ruelles. Venise n'est pas une ville où perdre son temps avec des juristes et des comptables, une ville où un homme supporte de rester enfermé dans un bureau tandis que le printemps chante sa romance de séduction derrière la pierre et le verre d'une cage, même dorée.