Citations sur La porte du fond (29)
Ma parole, j'étais vraiment en train de faire une pièce. Titre : La porte du fond. On ne montrera pas, ni ne dira jamais, ce qui se passe derrière. Le public devra trouver. C'est une sorte de pièce policière. Je ne tenais pas encore la fin.
Ainsi l'autre moitié du temps je bichais, toute réconciliée avec le brave docteur, là-dessus bang, je tombe sur l'envie de pénis. Que je n'ai pas vous pouvez me croire. Non ? Bon, c'est votre problème. Moi j'ai envie d'un cheval, d'une décapotable bleue, d'un trois-mâts, de patins, d'un piano, de génie, et d'un tas d'autres choses, toutes rigoureusement non symboliques et votre pénis c'est encore la charrue devant les bœufs, non mais qu'est-ce que c'est ces gens qui savent mieux que moi ce que je veux et pour qui ils se prennent?
C'est un tel plaisir à regarder, quelqu'un qui se met à respirer. Qui cavale dans la maison, qui rit d'un rien, qui chante. Elle révéla une voix étonnante, qui la surprit elle-même, et fut reconnue comme vocation.
- Où ça se cachait ?
Eh oui. Le souffle, c'est l'âme.
Je ne serais pas épouse-et-mère, je m'en fis le serment : j'aurais eu trop peur de donner un père à une fille.
Elle avait écopé un ordinaire papa tringleur, tardif et occasionnel. Repentant en plus. Une fois découvert bien sûr: Marthe, ayant compris qu'il lorgnait vers la sœur puînée, avait héroïquement sauté dans l'arène, semant la pagaille dans la famille. Le truc on peut, vaille que vaille, assumer pour soi. Pour les autres, on ne peut pas.
Toujours toute ma vie il faudra que ce soit moi. Que moi je décide, que moi je donne le feu vert, que moi je fasse le premier pas. Si on m'arrive dessus je me barre c'est comme ça, un réflexe, c'est musculaire. Personne n'a le droit de m'approcher sans permission.
On est tombés tous (me voilà obligée de mettre à l'unisex, eh bien tant mieux, je ne tiens pas au privilège du ghetto) tous d'accord que le malheur n'est pas le sexe. Et pas non plus l'inceste. Le malheur c'est le Patron.
Finalement je me mettrai plutôt Auteur dramatique, que comédienne. Je voyais déjà, tout au fond du décor, cette porte toujours refermée, derrière laquelle on ne sait pas ce qui se passe. Et devant, tout du trompe-l'œil. A part l'entrée : – Ça va mieux ? – Non.
Puisque je me trouvais sur les lieux de culte, je songeai à tâter de la confession. Peut-être que ça soulage. Ces gens sont là exprès, ils sont dans le noir, et supposés ne pas cafter. Dans le fond c'est bien conçu. Donc j'entre dans la boîte et si vous n'êtes pas au courant le premier mot à dire c'est : « Mon Père » – merde. Le deuxième : « Pardonnez-moi » – et de quoi s'il vous plaît ! Le suivant : « J'ai péché » – ça va pas non ? Et enfin : « C'est ma faute » – c'est le bouquet ! Alors j'ai glissé discrètement de là et le mec a pas entendu un son.
– Quand une femme dit « non », c'est « oui », toujours. La plus farouche tout ce qu'elle veut c'est le cas de force majeure, afin de jouir sans pécher. Attachée c'est le plus confortable : là elle atteint la pleine liberté. Mais toi tu n'as pas besoin de ça, tu sais où est la bonne soupe. De son autre côté, il avait la vulgarité alimentaire.