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En s'habillant en noir le jour de son mariage, Céline avait-elle pressenti qu'en épousant Philippe, elle disait adieu à sa vie de bohème, à son langage fleuri, à sa manière d'être et de penser, bref à sa liberté ? Que voulez-vous, ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ? Et amoureuse de ce beau cadre dynamique et bourgeois, elle l'était... Mais avec le temps, malgré le vison, la bonne, le piano dans le bel appartement, la jeune fille ne va pas tarder à recouvrer la vue et se rendre compte que celui qui disait l'aimer ne conjugue pas l'amour de la même façon qu'elle.

J'ai découvert Christiane Rochefort avec "Les petits enfants du siècle" et cette peinture satirique des années soixante (version famille Groseille) m'avait enchantée. J'ai beaucoup moins aimé la version "famille le Quesnoy" qu'elle nous propose avec "Les stances à Sophie". Quelques recherches au niveau du titre (car aucune Sophie n'intervenait dans le roman), m'ont amenée à découvrir que c'était en fait le titre d'une chanson paillarde... Si le naturel de Céline m'a séduite au début du livre, je ne l'ai pas devinée si "olé, olé", mais bon il s'agit sûrement d'une boutade de l'auteure volontiers excessive.
La pensée féministe de Christiane Rochefort transparait effrontément dans cette démystification du mariage qu'elle nous propose à travers ce titre, la peinture du milieu bourgeois qu'elle en fait est tout aussi incisive. J'ai apprécié l'ironie du fond, son humour caustique, j'ai moins aimé la liberté qu'elle prenait avec la forme. Plus la muflerie de Philippe va grandissante, plus l'écriture va virevoltante. Si le style colle au personnage de Céline, la ponctuation simplifiée à son maximum perturbe le sens du texte. Un exemple :
"Je n'ai aucune originalité en peinture j'aime trop les peintres. Je peins comme ceux que j'aime moins le génie."
Une petite virgule m'aurait évité de relire trois fois la dernière phrase dont le sens m'échappait. Une lecture qui se solde donc par un 8/20.
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Céline a épousé Philippe, un garçon de la « bonne société », mais n'est plus amoureuse de son mari. Oh, elle avait bien eu le pressentiment d'une grave erreur de sa part au jour du mariage, elle qui s'habille de noir pour le grand jour…
Mais elle fera des efforts pour se fondre dans cette vie de femme mariée bourgeoise ; le sauvetage des apparences est à ce prix…

Un drame interviendra qui rendra Céline rétive et une sérieuse emmerdeuse pour Philippe…

Que ce soit dans « Printemps au parking » ou dans « Les petits enfants du siècle » et ici dans ces « Stances à Sophie », Christiane Rochefort n'a pas son pareil pour décrire son époque. Une vision qui peut paraître un peu surannée, particulièrement ici concernant le mariage, mais rappelons-nous, la parution de ce court roman date de 1963, et l'ordre établi commence à craquer, cinq ans avant les événements de mai…
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Celines Rodès est une jeune femme qui jusqu'à vingt-sept ans a mené une vie très désordonnée. Elle tombe amoureuse de Philippe Aignan, jeune et riche homme d'affaires. Elle se retrouve donc, après avoir été réduite à sa plus simple expression par l'amour et une savante tactique bourgeoise, dans un lit conjugal, au sein d'une honorable famille, à la tête d'un magnifique appartement, d'un vison, d'une servante, d'une bonne réputation et d'un bonheur bourgeois dont elle s'efforcera vainement d'ailleurs d'apprécier les charmes. Elle apprendra ce que valent les idées reçues, le travail, les images, l'hystérie automobile, la distorsion des mots. Finalement, ramenée à sa définition : le vide, l'inutilité et la vanité, elle abandonnera la belle mécanique Philippe
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Une lecture déjà bien ancienne et pourtant qui n'a pas pris une ride.
Une erreur de casting, au temps des sixties entre une jeune fille bohème et un grand bourgeois.
L'amour ne sauvera pas le couple.
C'est encore une excellente peinture de la société de l'époque que nous offre Christiane Rochefort.
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J'ai beaucoup aimé. le ton est parfait, corrosif, noir, détaché. le roman est court et cynique à souhait, je ne vois pas trop comment on peut ne pas aimer. D'autant plus si l'on aime cette autrice. Peut-être que certains peuvent trouver des passages surannés ce n'est peut-être pas plus mal de se faire rappeler le chemin parcouru et celui qu'il reste à parcourir.
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Les Stances à Sophie, qui raconte l'entrée, par son mariage, d'une titi parisienne dans une famille riche et collet monté, est prétexte à Christiane Rochefort pour dézinguer allègrement la bourgeoisie. Mais c'est surtout l'écriture ultra moderne de ce roman - écrit dans les années 60 ! - qui séduit. le style, caractérisé par un langage parlé, vif, caustique, à la ponctuation aléatoire et qui suit l'esprit tortueux de l'héroïne, Céline, est assez savoureux. Une jolie découverte !
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1963. Céline, esprit libre, jeune femme sans ambition matérielle, tombe amoureuse du beau Philippe. Lui est d'un autre monde: la bourgeoisie des hauts fonctionnaires, des politiciens. Céline n'a pas de famille, celle de Philippe est complexe: d'apparence belle, polie, lisse, y rampe la sournoiserie issue de l'idée qu'on est meilleur que les autres.
Céline se laisse décerveler, dépersonnaliser par son mari. Ses vêtements, son intérieur, ses réceptions, ses amis, ses activités sont et doivent être les mêmes que toutes les autres épouses de son milieu.
Avec Christiane Rochefort le patriarcat obtus, insupportable, géniteur de comportements absurdes voire assassins (dans le cas du personnage de Jean-Pierre Bigeon), s'en prend plein la poire.
L'auteure, au travers du personnage de Céline, stigmatise cette "caste" dans son entier. Là, je tique un peu. Je suis allergique au fait de catégoriser les gens et de condamner en bloc une catégorie, car, quelles sont les frontières exactes d'un soit disant groupe ? Tous les membres qu'on y a inclus en sont-ils vraiment une part? etc. La preuve, dans ce roman, deux personnages (3 en comptant Julie ?) se détachent du groupe.
Bref, mis à part ça, un livre que beaucoup de femmes ont dû savourer en son temps, celles qui pouvaient enfin lire ce qu'elles pensaient et ressentaient en secret, un livre qu'encore plus de femmes auraient dû lire pour pouvoir élever leurs futures filles dans l'idée, pas si saugrenue et délirante que ça, qu'une fille est l'égale d'un garçon.
PS : J'ai aimé l'écriture, déstructurée, la narratrice est parfois le personnage principal, parfois l'auteure, il n'y a pas forcément d'indication que c'est ou non un dialogue, parfois les phrases ne sont qu'un ou deux mots, mais c'est original, ça coule tout seul, on n'est jamais perdu.

Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Oh mon dieu! Comment vous dire que c'est la première fois dans un livre d'avoir envie de tuer un personnage tout au long de celui-ci.

Le fameux Philippe Aignan représente tout le discours que je déteste et cela tout au long du livre. En gros, une fois Céline devenue sa femme, elle doit s'occuper des affaires de la maison, des comptes, faire des achats de robes pour faire jolie auprès de son mari lors d'invitations, parler correctement, ne pas sortir avec des amis trop « déluré », rester bien sage, etc.

Heureusement, que tout au long du livre on vit avec soulagement la rébellion de Céline qui essaye de se prêter au jeu au début, pour être une bonne Madame Philippe Aignan et oublié Céline Rhodes. Et plus ça va, plus elle va redécouvrir ce qu'elle est au fond d'elle même, et c'est tellement car quelque part on attend que cela, qu'elle se rende compte que non ce n'est pas ça la vie, elle a le droit en soit d'exister, de vivre et pas au travers de son mari mais en tant que personne, en tant que Céline.

Elle aura beau essaye de se fondre dans cette vie de femme mariée, avec tout ce que demande cette époque d'être la femme de. Il faut dire que c'est malheureusement un accident qui va lui faire ouvrir les yeux. Pourtant elle le sentait qu'elle faisait une erreur en se mariant, mais il faut bien se fondre dans la masse et devenir « normale »

Je n'ai pas vécu cette époque, c'est peut être pour cela que cela me révolte tant, et que j'ai quelque part souffert pour le personnage principale. Même si la lecture se fait fluide, que le roman est court, les sentiments sont exacerbés pour moi.
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