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sur 86 notes
Dans "Les Échappés" de Renaud Rodier, des destins se croisent, évoquant l'audace et la résilience dans un monde en évolution.

Renaud Rodier est né à Paris. Il est un humanitaire, diplômé de Sciences Po Paris et de l'université Columbia de New York.

Sa passion pour l'humanitaire a pris naissance au Mexique et s'est ensuite développée en Colombie. Depuis, il parcourt le monde en collaborant avec les Nations unies et diverses ONG pour apporter une assistance aux personnes touchées par les conflits et les guerres.

« Les Échappés » marque ses débuts en tant que romancier.
Lien : https://lapressedusoir.fr/en..
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Un magnifique roman ! J'ai été complètement happée par les personnages et par l'attente des moments où ils se croisent et se "rencontrent". J'ai adoré la complexité et l'authenticité des personnages: leurs souffrances qui dansent avec leurs forces. Enfin de vrais personnages ! Bien qu'évoluant dans une réalité parfois irréelle. C'est un roman complexe mais qui se lit facilement. Les niveaux de lecture et d'interprétation sont multiples. Un livre qu'on peut facilement lire une deuxième fois, pour le savourer de nouveau et atteindre un degrés plus profond de compréhension. Impressionant que ce soit un premier roman ! La plume est si belle et maitrisée, la structure si élaborée, l'univers littéraire si riche,... Vivement le prochain roman de ce bel auteur !
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C'est comme un voyage au centre de la Terre. D'abord, l'obscurité qui envahit. Puis une pression immense, et toujours grandissante, qui écrase, une chaleur infernale qui étreint.
Un environnement dantesque, hostile, dangereux. C'est ici, et dans ces conditions seulement, que des tripes du monde naissent les diamants bruts. de la rage de la Terre.
Peut-être est-ce de ces entrailles que Lauren, Aaron, Emilie, Aashakiran et Nathaniel ont réussi à s'échapper, pour trouver refuge dans les pages de ce diamant brut.

L'incipit magistral nous plonge tête la première dans la poésie lumineuse de ce roman : un pont sur l'océan, des vagues de larmes qui se brisent sur ses piliers, un homme qui erre sans fin et perd un souvenir à chacun des kilomètres qu'il parcourt, le ton est donné.
Puis les personnages arrivent, se croisent, se frottent au monde, vont chatouiller sa résistance.
Lauren va s'échapper de son village de Kiowa au fond du Kansas après une tuerie pour se réfugier dans une librairie new-yorkaise, Aaron va s'échapper de sa famille trop proche De La Famille pour devenir un avocat humaniste, Emilie va s'échapper des fuites et les faux-semblants de sa famille, Aashakiran va échapper à ses origines d'intouchable pour devenir astrophysicienne, Nathaniel va s'échapper de la célébrité pour se retrouver.
Tout n'est qu'affaire de fuite. Fuite en avant, en arrière, de côté, à l'autre bout du monde et de l'humanité, peu importe du moment que l'on pense semer ses fantômes et ses démons, courir vite et plus vite encore, tenir ses racines et leurs ramifications toxiques à distance raisonnable, semer loin derrière soi la page précédente.
Chaque personnage va croiser les autres, compléter son histoire, ajouter un point de vue ou un doute, et la narration brillante va nous faire croire qu'on a compris.
Et si ces personnages nous échappaient à nous, lecteurs, tout simplement ? Et si La Vérité, cette garce qui aime jouer au poker menteur, ne méritait pas la majuscule dont elle se targue ? Et s'il fallait aussi traduire les silences de l'auteur ?

Je me suis laissée séduire par les personnages, je me suis immiscée dans leurs baskets, je me suis échappée avec eux. Quand on referme le roman, on reste hébété. Scotché. Et ils nous habitent encore un paquet de temps. Parce qu'ils carburent à l'humain, aux émotions, à la quête du Beau, du Mieux.

Alors oui, je pourrais vous dire que ce premier roman est d'une maturité remarquable, que le schéma narratif m'a scotchée aux pages, que ce sera probablement mon roman préféré de l'année, que cette lecture m'a fait vibrer, que l'écriture est éclatante, vive, rythmée, ouah quel rythme, que c'est un long poème plein de rage, déroutant.

Mais ce n'est pas ça, l'important. Je retiendrai la tendresse et le respect que Renaud Rodier voue à ses personnages. Il ne les juge pas, il les absout même, leur donne une excuse à défaut de les sauver d'eux-mêmes.
Mais chacun aura sa propre lecture, sa perception, il tricotera son propre bonheur à travers ces pages.
Reste à savoir si j'ai dévoré ce livre ou si c'est lui qui m'a dévorée…
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Ça un premier roman? Écrit sans plan ? Non c'est impossible, la maîtrise du scénario et de la narration est beaucoup trop maîtrisé, minutieuse...
Et bien si c'est bien vous dis-je !

Pour ce premier roman éblouissant Renaud Rodier nous embarque dans un récit plein de bruit et de fureur où l'humanité y est en plein coeur, explorant les démons du passés ; car notre avenir puise sa source dans ce qui fut et même ce qui n'est plus influe toujours sur la suite de nos pas.

Lauren la mystérieuse, Aaron l'héritier misanthrope, Émilie l'interprète, Kip le ténébreux, Nathaniel la star planétaire, Nathaniel la star de cinéma, Aashakiran l'intouchable. Tous sont les racines de ce roman qui évoluent, se croisent, se lient, s'éloignent, se cherchent, se retrouvent et ce en de multiples lieux à travers le monde, mais il faudra attendre la fin pour découvrir l'ampleur de l'arbre.

Impossible de vous en dire plus, pour ne rien révéler autant par ce qu'il serait maladroit et dérisoire de résumer ce labyrinthe vertigineux de connexions, de liens et leurs conséquences.
On ne décrit pas un feu d'artifice, il faut le vivre pour prendre pleinement conscience de toute ses beautés.

C'est un livre qui se regarde comme un film, qui vous plonge dans ses décors que vous pouvez toucher du bout des doigts, qui sème de petites indice par ci par là, vous n'en connaissez pas l'utilité mais vous savez qu'ils sont importants, et une fois refermé vous n'avez qu'une envie, le relire pour le voir sous un jour nouveau, comprendre ce qui vous à échappé et retrouver ces personnage qui auront sans aucun doute marqués au fer rouge votre coeur.
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En ouvrant ce roman et après avoir franchi « le pont » du prologue, vous partiez à la rencontre de ses cinq personnages principaux, Lauren, Émilie, Aaron, Nathaniel et Aashakiran, de Kiowa, « ville en carton-pâte du Midwest, en plein centre du milieu » à Mumbai , de New-York à Paris, en passant par la Californie.
Ne comptez pas sur moi pour résumer le début de ce roman. J'ai essayé mais,ce faisant, je réduisais les personnages et leurs destins cabossés sans leur rendre justice, sans leur rendre la grâce que leur offre l'auteur, dont on sent le regard de l'humanitaire, de l'humaniste, sous la plume de l'écrivain. Tous ces destins fragmentés se déchirent ou se reconstruisent au gré de leurs rencontres, de leurs errances et des tragédies de notre époque. Chacun.e, né.e au hasard d'un lieu qui le façonne , qui abîme ou brise son avenir, cherchera son salut sous des cieux supposément plus cléments. Une quête d'un ailleurs qui est pour chaque personnage d'abord une quête de soi, incertaine et fragile , mais toujours audacieuse, qui fait écho à nos propres incompréhensions, nos fêlures et nos divagations.
Je pourrais vous dire que vous tenez entre vos mains un grand roman, de ceux dont nous sortons bouleversés , mais ces mots ne suffiraient pas. Je pourrais vous intimer l'ordre de le lire immédiatement ; il est incontournable; mais vous me penseriez excessive, et pourtant … Je pourrais vous murmurer les les voix qui s'entremêlent dans ces pages, les âmes qui s'entrechoquent et les frontières qui volent en éclats, mais rien n'y ferait : il vous faudra ressentir vous-mêmes. Je pourrais enfin partager mon admiration pour cette écriture sublime et envoûtante mais les mots me manquent et je risquerais de trahir ceux, si beaux et si justes de l'auteur, dont on peine à croire qu'il signe ici son premier roman.
Écrire à propos des Échappés revient, comme me le souffle Émilie , à traduire de la poésie: « Une prose exquise résiste à l'interprétation ou plutôt s'en échappe. Aussi bien sa signification que sa musique, d'ailleurs. » Ouvrez ce roman, écoutez- en la partition. La lecture des Échappés est une expérience qui se partage après l'avoir faite. J'attends donc vos retours. Il est pour moi un énorme coup de coeur. Il m'a été tellement difficile de lâcher la main de ces échappés que, une fois la dernière page tournée , j'ai eu cette idée folle, qui ne m'arrive vraiment jamais : « Et si je le relisais ? »
Monsieur Rodier, vous m'avez parlé d'émotion. Ce mot, « émotion », est peut-être le seul qui ressemble la puissance de votre roman.
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Un roman captivant, ancré dans les profondeurs de l'humanité.
Ce récit croisé de trajectoires culturelles et sociales qui s'entrelacent habilement, parfois prévisible mais toujours haletant, reflète de sérieuses sources, une immense expérience de vie et une grande générosité de l'auteur.
Une véritable pépite!
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Ce roman choral, qui explore les destins croisés de plusieurs personnages, est véritablement captivant. Il nous transporte d'une ville à l'autre et d'un protagoniste à l'autre avec une fluidité remarquable. le style est épuré et élégant, sans être pompeux. le choix d'un dispositif polyphonique habilement manié rythme la lecture. L'auteur floute peu à peu les frontières qui séparent les personnages principaux – ces marqueurs d'identité qu'ils ont hérités à la naissance sans les avoir choisis – jusqu'à ce nous nous demandions s'ils sont huit, quatre ou un. L'intrigue se déroule sur les cinquante dernières années de sorte que les références littéraires, musicales et cinématographiques sont autant d'ancrages utiles qui participent à la construction des personnages et nous identifient, de près ou de loin, à eux. Des gestes, des répliques, et même des silences (qui ont leur importance) parviennent à nous émouvoir profondément. Ce livre nous interroge sur la mémoire et le temps, dont on découvre, au fil des pages, qu'ils ont leur propre géographie, celle de l'âme certainement. Nous sommes entraînés dans un voyage au plus profond de nous-mêmes et nous nous échappons, avec ces échappés qui nous ressemblent tant.
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J'ai découvert ce "roman-monde" un peu par hasard, attiré par un entretien intriguant avec l'auteur dans la presse. Une de ses citations sur « la géographie du temps » avait éveillé ma curiosité. La magnifique couverture a également joué un rôle dans mon choix, je l'avoue. Me voilà donc embarqué pour trois jours d'une lecture immersive, si immersive que j'ai dû retenir mon souffle et ralentir en arrivant à la troisième partie, tant j'appréhendais de quitter ces personnages attachants, si imparfaits, si puissants.

C'est un "roman-monde" à plusieurs égards. D'abord, il transcende les frontières et les cultures en affirmant qu'"il n'y a rien de plus universel que l'intime". Ensuite, il dépasse les divisions entre les genres littéraires, semblant presque s'en moquer. Littéraire, mais construit comme un polar, on dirait que l'auteur veut nous instruire sans nous ennuyer. Enfin, ce livre crée un monde, ou plutôt recrée le nôtre en le sublimant – un univers à la fois sombre et lumineux, crédible et improbable. On ne perçoit plus notre environnement et les autres de la même manière après l'avoir lu. On devient plus attentif. C'est précisément ce que je demande à un livre : réveiller ma curiosité parfois endormie. Une invitation à défier le destin, à remettre en question les schémas de nos enfances auxquels nous succombons trop souvent sans combattre. Alors, lisez-le, et battez-vous.
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Rédiger une critique de ce roman exceptionnel, d'une originalité et d'une ambition folles, n'est pas une tâche aisée ! En tant que lectrice, je me vois contrainte de ne pas trop en dévoiler, afin de ne pas gâcher le plaisir de la lecture pour d'autres chanceux qui poseront leurs yeux sur ce labyrinthe, jusqu'à présent largement passé inaperçu au sein de cette rentrée littéraire d'une densité rare.

Le livre s'ouvre sur un prologue déroutant, relatant l'histoire d'un homme traversant un pont infini, perdant un souvenir à chaque kilomètre parcouru. Cet incipit, teinté de réalisme magique, semble un moment détaché du reste de l'intrigue – le réalisme pur revient rapidement, avec toute sa dureté - mais renferme en réalité toutes les clés de compréhension de ce conte moderne bouleversant. Car oui, c'est bel et bien une fable que nous lisons, tissée de noirceur et d'espoir.

L'auteur ne nous encourage pas tant à suspendre notre incrédulité qu'à nous émerveiller du réel, à regarder le monde et nous-mêmes avec une curiosité renouvelée, sans a priori. Certains pourraient noter des coïncidences improbables. Il n'en est rien. Tout est construit avec une minutie obsessionnelle. Chaque détail a son importance. Il faut savoir lire entre les lignes pour vraiment comprendre ce qui saute pourtant aux yeux.

Allez, je n'en dis pas plus, sinon que nous assistons ici à la genèse d'un grand écrivain. J'en mettrai ma main à couper. Ne manquez pas cette pépite!
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Ce roman continue de m'obséder plusieurs semaines après sa lecture, ce qui, je crois, constitue le plus beau compliment qu'un lecteur puisse faire à un livre. Cette vaste fresque initiatique a sollicité autant mes émotions que mon intellect. J'en suis sorti chamboulé, mais aussi étrangement apaisé, comme après un long voyage en terre inconnue. Il m'est difficile d'analyser ce texte tant il foisonne, donc je dirai simplement qu'il possède ce petit « quelque chose en plus » qui caractérise les grandes oeuvres. Cette profondeur. Ce mystère. Ces questions en suspens. Mes prochaines lectures risquent de sembler bien fades en comparaison.
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