Iruène

Alex, un jeune homme moderne, subit des cauchemards où il se voit dans une autre époque, au milieu d'un peuple dont il ne sait rien mais qui semble compter sur lui pour les sauver des conquistadors eespagnols. Au fil d'un parcours initiatique qui va remettre en question pas mal de ses certitudes, il va découvrir qui il est vraiment. Malgré ma difficulté à me laisser emporter par les histoires de chamanisme, de communication par l'esprit, etc., j'ai quand même apprécié cette BD, surtout je pense grâce au graphique: que ce soit la composition des pages, les couleurs, les dessins et particulièrement ceux représentant Iruene, moité dieu, moitié démon, tout le visuel est magnifique et donne l'impression de quelque chose de grandiose, où Alex, malgré son statut de chef, paraît bien petit. C'est vraiment un très bel ouvrage dans lequel le scénario est aussi bien construit et vous entraîne dans ces méandres vaporeux.

Alex fait des cauchemars atroces où il se retrouve seul à combattre une entité néfaste, un loup ou un conquistador zombi. Fatigué il délaisse son travail de publicitaire et surtout il commence à avoir des hallucinations violentes. Après quelques recherches, il découvre que son ennemi a un nom Iruene, et que c'est un démon des Canaries. Il décide sur un coup de tête d'enqueter sur place. Auprès d'une jeune femme un peu sorcière, il découvre que son alter égo Bencomo était un guerrier qui a subi un drame épouvantable quand les espagnols ont débarqué pour conquérir son ile. Les guerriers furent défaits et les femmes et enfants qui s'étaient réfugiés dans des grottes, moururent de faim et de froid.
Et si ces hallucinations lui permettaient de tous les sauver? Il faudrait dans ce cas qu'il s'enfonce dans le passé pour faire face à son démon Iruene.
Une histoire sur les iles Canaries et sur un moment précis que fut la conquête espagnole source de violences sans nom. Griffo, le dessinateur y vit et a proposé le sujet à Rodolphe. Une histoire fantastique bien menée et dessinée avec le talent que l'on connait à Griffo. Rien de très surprenant mais c'est bien fait et nous permet de découvrir des paysages rarement dessinés en BD.