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En dépit de nombreuses lectures sur les folies horribles du régime nazi, je dois avouer que le terme "aryen-ne d'honneur" ("Ehrenarier" en Allemand) m'était totalement inconnu.

Il est vrai que très, très peu de Juifs ont eu cet "honneur", par lequel ils étaient exempts des articles du statut des Juifs, telle l'obligation de porter une étoile jaune ou de s'enregistrer et d'avoir le mot juif/juive en toutes lettres sur leurs papiers personnels. Sans parler des confiscations, discriminations, arrestations, déportations et exécutions.

La procédure pour l'obtention d'une dérogation aux lois raciales nazies était évidemment plutôt alambiquée. En France, il fallait que le maréchal Pétain en fasse la demande explicite, par l'intermédiaire des autorités allemandes d'occupation, à Berlin.

Afin de figurer sur la liste nominative du maréchal il fallait avoir beaucoup de mérites, comme un Bergson par exemple, ou bien se débrouiller auprès de l'entourage de Philippe Pétain.

Dans son fascinant ouvrage l'auteur, Damien Roger, nous raconte en détail essentiellement les efforts et péripéties de trois femmes juives pour être considérées comme aryennes et il illustre ainsi les aberrations d'un régime de faveur pour échapper à un traitement inhumain et la mort.

Les trois dames en question appartenaient à la riche famille des Stern, banquiers influents. Il y avait :
- Marie-Louise Stern, née en 1879, qui épousa, en 1900, le marquis Louis de Chasseloup-Laubat ;
- Lucie Stern, sa soeur, née en 1882, qui épousa, en 1904, le baron Pierre Girot de Langlade et
- Suzanne Stern, leur cousine, née en 1887, qui épousa le marquis et député Bertrand de Sauvan d'Aramon.

Toutes les trois se sont converties au catholicisme et ont oeuvré pour devenir des aryennes d'honneur. Si elles ont réussi, comment et la suite, je vous laisse découvrir en lisant le récit captivant de l'auteur.

Damien Roger ne se limite dans son analyse historique de ce phénomène de sauf-conduits spéciaux pas à ce trio, bien entendu, il en mentionne d'autres comme Béatrice Camondo, née en 1894 et morte en 1945 à Auschwitz. Lire à ce propos l'excellent ouvrage de Pierre Assouline "Le dernier des Camondo", soit Moïse Camondo, le père de cette Béatrice. Voir mon billet du 12 décembre 2019.

L'auteur nous offre également une vue sur les agissements de l'entourage immédiat du Vainqueur de Verdun, son épouse la maréchale Annie Pétain (1877-1962) et son secrétaire et main droite, le docteur Bernard Ménétrel (1906-1947).

Le jeune auteur, Damien Roger, né en 1987, haut fonctionnaire au ministère de la Culture a, à mon avis, réussi un exploit avec son premier ouvrage sur un sujet hautement délicat et qui est sorti le 16 février 2023.

Le livre comporte 5 parties, des références bibliographiques et un pastel par René Joseph Gilbert des soeurs Marie-Louise et Lucie Stern. Il compte 367 pages qui se lisent facilement.
La belle photo de couverture est un portrait de la comtesse Maxime Alain de la Falaise au Grand Prix de Longchamp le 24 juin 1934.
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Juives et protégées par Pétain

En explorant cette page oubliée de l'Histoire de la seconde Guerre mondiale – celles des personnalités juives bénéficiant d'un statut particulier – Damien Roger nous offre un roman bouleversant et pose des questions éthiques vertigineuses.

La clé de ce roman est un courrier adressé par le maréchal Pétain aux autorités allemandes leur demandant d'octroyer un statut particulier à deux personnes:
«1) Mme de Chasseloup-Laubat, née Marie-Louise, Fanny, Clémentine Thérèse Stern, née à Paris, le 4 février 1870. Mlle Stern a épousé le 21 juillet 1900 à la mairie du 8° le marquis Louis de Chasseloup-Laubat, aryen, ingénieur civil. La marquise de Chasseloup-Laubat s'est convertie au catholicisme le 21 août 1900, a eu trois enfants, tous mariés : la Princesse Achille Murat, le Comte François de Chasseloup-Laubat, la Baronne Fernand de Seroux
2) Mme de Langlade, née Lucie Ernesta Stern (20 octobre 1882), soeur de la Marquise de Chasseloup-Laubat. Lucie Stern a épousé le 11 avril 1904 Pierre Girot de Langlade, aryen. Elle s'est convertie au catholicisme le 17 juin 1911. de ce mariage est issu un fils, Louis de Langlade, agriculteur.» Ce sont ces personnes dispensées du port de l'étoile jaune et bénéficiant d'un statut particulier qu'on appela les Aryennes d'honneur et dont le narrateur va reconstituer l'histoire.
Un sujet qui s'est quasiment imposé à lui, car il a croisé enfant la Marquise de Chasseloup-Laubat. Durant ses vacances, qu'il passait dans la loge de concierge de sa tante rue de Constantine dans le VIIe arrondissement, il avait été chargé par cette dernière, lui qui n'avait habituellement pas accès aux étages, de porter une panière de linge à la vieille dame. Impressionné par le faste de cet appartement, il avait profité de la courte absence de la marquise pour empocher une photo posée sur un guéridon. Un souvenir qu'il a déposé dans sa boîte à secrets, mais qui l'a longtemps tourmenté, rongé par un fort sentiment de culpabilité.
C'est bien des années plus tard, au moment de vider l'appartement, qu'il a retrouvé cette photo. Et encore plus tard qu'il a entendu parler des Aryennes d'honneur que l'on voyait sur le cliché.
Il s'est alors senti investi de la mission de reconstituer la vie de la marquise et de sa soeur.
Le travail de généalogiste n'aura pas été trop compliqué, la famille Stern faisant partie des 200 familles, ces dynasties qui régnaient alors sur le monde des affaires. Venue d'Europe de l'Est au XIXe siècle, les Stern ont construit un empire de la finance florissant dont Lucie et sa soeur Marie-Louise sont les héritières.
À l'issue de la Première Guerre mondiale, elles font la connaissance du héros national, le vainqueur de Verdun, le Maréchal Pétain. Elles se lient aussi d'amitié avec Annie, son épouse. Une amitié qui ne se délitera pas au fil des années.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, elles choisissent de ne pas quitter Paris, pourtant conscientes des dangers qui menacent les juifs. Elles ont notamment été édifiées par un voyage à Berlin à la veille du conflit. Mais fortes de la fameuse recommandation de Pétain, elles n'ont pas estimé être en danger.
Damien Roger fait alors d'abord un travail d'historien et, fort bien documenté, raconte la drôle de guerre, l'arrivée des Allemands et le repli du gouvernement à Vichy, la collaboration et le durcissement des politiques anti-juives avec le soutien des autorités françaises. Il montre aussi que malgré leur sauf-conduit la nasse va se refermer sur les deux femmes. Mais le drame subi durant l'Occupation ne va pas s'arrêter à la libération. Alors il va falloir se justifier, expliquer cette collusion avec l'ennemi.
La plume du romancier fait ici merveille pour nous plonger dans les tourments de Marie-Louise face aux quolibets et aux injures, alors qu'elle espère retrouver sa soeur envoyée dans les camps de la mort. Dans ce Paris qui se défoule avec l'épuration la justice prend souvent la figure d'une vengeance aveugle.
En tournant cette page méconnue de l'Histoire Damien Roger se garde bien de prendre parti. Il s'en tient aux faits, laissant au lecteur le soin de se faire une opinion. Après le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant, voici le second ouvrage qui nous replonge dans cette période ô combien trouble de notre histoire. Et démontre avec éclat, au moment où nos regards se tournent vers l'Ukraine, toute l'absurdité de la guerre.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Je viens de tourner la dernière page de ce livre et j'ai eu beaucoup de difficulté à me détacher des personnages. Dans ce premier roman Damien Roger nous retrace la vie hors du commun de trois femmes de la haute bourgeoisie française qui sont nées juives à une époque où il n'était pas bon d'être de cette religion. J'ai lu beaucoup de récit sur cette période historique mais je n'avais jamais entendu parler des « Aryennes d'honneur ».
J'ai été surprise d'apprendre que le Maréchal Pétain avait exempté certaines personnes de porter l'étoile. Je me suis beaucoup attachée à ses trois femmes et à leur destin tragique. L'auteur m'a captivé par une histoire à la fois touchante, émouvante et passionnante. Bravo Mr Roger pour ce magnifique travail de recherche.
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Je viens de terminer ce roman lu en quelques jours tant on a du mal à s'en séparer. le texte est très bien écrit, dans un style parfaitement accessible tout en restant soutenu. le travail sur l'ambiance est remarquable quel que soit le contexte : on se sent dans l'opulence des salons mais aussi dans l'angoisse de l'occupation, de la prison et même de la libération.
L'auteur a réussi à faire de cette histoire un ouvrage haletant, sans jamais faire oublier au lecteur que c'est bien l'histoire de personnes réelles qui est relatée.
Ce livre est aussi bien le récit de l'horreur personnelle vécue par ces femmes qu'un questionnement sur l'identité et les normes sociales.
En résumé : d'une histoire méconnue et exceptionnelle, l'auteur en a fait un roman haletant et troublant.
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Au fil des 367 pages, nous sommes loin du trop souvent rébarbatif travail universitaire. Damien Roger nous fait partager l'atmosphère, la vie, l'époque, les dilemmes des soeurs Stern, converties au catholicisme mais rappelées à leurs origines juives.
Leur vie basculera avec l'invasion allemande et les mesures anti-juives tant française qu'allemande, du tampon rouge "JUIF" à l'étoile jaune.
On déambule dans les beaux quartiers de Paris, les salons mondains, les chasses à courre, les routes de l'exode, Vichy, Sigmaringen, Espalion, Toulouse... L'on croise Annie Pétain (l'épouse du maréchal), Béatrice de Camondo, Élisabeth Cahen d'Anvers. Et planent les ombres anonymes assassinées dans les crématoires d'Auschwitz-Birkenau...
Damien Roger faire revivre ce pan trop méconnu de notre histoire.
Dans le registre de la grande solitude de deux de ces femmes, rescapées et passées par l'épreuve de l'épuration, celle de Marie-Louise fait penser à Mme de Brinon, née Franck, si bien décortiquée par son fils Bernard Ullmann et l'historien Gilbert Joseph dans de précédents ouvrages, qu'il faut lire aussi pour bien comprendre.
Ici, la force du roman apporte un supplément d'âme à ces histoires troubles.
Maintenant, il n'y a plus qu'à espérer qu'un scénariste et un réalisateur s'emparent de ces destins oubliés !

Lien : https://etoilejaune-annivers..
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Ce livre fut un véritable coup de coeur.
C'est encore un livre sur la place des juifs durant la seconde guerre mondiale mais ce livre nous montre un autre aspect.
En effet, on pourrait croire qu'en se convertissant au catholicisme par le biais du mariage, on échappe à la persécution du régime de Vichy. Et bien, que nenni !
En l'occurrence, Marie-Louise, Lucie et Suzanne – qui ont réellement existées – vont se retrouver à vivre comme n'importe quelles juives de cette époque. Et leur milieu ne les protégera en rien.
De 1942 jusqu'à la libération, elles vivront avec le peur au ventre, elles se retrouveront dans des situations laissant présager le pire.
Tout au long du livre, on ne peut que retenir sa respiration tellement, les faits s'enchaînent pour les unes comme pour les autres.
L'auteur n'oublie pas de nous parler des faits du maréchal Pétain et de ces agissements qui ont mené la France et le peuple juif à leur perte.
L'écriture dense – il y a très peu de dialogue – m'a un peu fait peur au début mais le récit est tellement captivant que ce détail s'est vite fait oublier.
Bien après la lecture, il m'a été difficile de ne pas repenser à ces trois femmes qui m'ont profondément touché et auxquelles je m'étais attachée.
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Ce roman est une vraie pépite et une découverte merveilleuse pour moi.

J'étais absolument surprise que pendant l'occupation de la France, quand la loi est sortie que tous les juifs doivent porter l'étoile jaune de David, il y avait des juifs qui recevaient une permission de ne pas le faire, signée par le général Pétan lui-même avec l'autorisation des SS.

le roman parle de 2 soeurs et leur cousine. Toutes les trois sont françaises et juives. Elles sont nées et grandies dans des cercles français aisés et se sont mariées avec des catholiques.

Nous vivons avec les soeurs toute leur vie. J'ai été frappé par le soin, la subtilité, la sensibilité et la précision avec lesquels l'auteur a transmis le monde émotionnel intérieur des héroïnes, le monde féminin et leur vision. Il ne s'agit pas seulement de l'histoire de riches aristocrates. On observe d'abord leur évolution en tant que femmes, puis toutes leurs peurs, leurs humiliations, le désir humain le plus commun de survivre, de rester en vie.

L'auteur montre l'occupation, des scènes terribles, quand les gens fuient la ville, les enfants se perdent.

Une soeur n'a pas eu de la chance, à cause des lenteurs bureaucratiques, les papiers n'ont pas eu le temps d'arriver et elle a suivit le destin de la majorité des Juifs.

Cependant, un sort pas si rose attend les soeurs qui ont échappé aux camps de concentration. Quand la France est enfin libérée de l'occupation. Grâce à leur connaissance du général Petan, ils ont survécu. Et maintenant, semble-t-il, quand le pire est passé, ils regardent aux yeux de la société comme des alliés des Allemands, les amies de boches.
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Marie-Louise, Lucie et Suzanne Stern vivaient dans un endroit où le fracas du monde semblait ne pas pouvoir les atteindre. Mais le bonheur est une chose précaire et elles en ont pris conscience, à mesure que tout s'effondrait autour d'elles... Résumer en quelques lignes un roman de plus de trois cents pages, magnifiquement écrit, n'est pas chose facile.

Des origines comme un fardeau : mû par l'envie de raconter des vérités à travers une fiction mais aussi de donner à voir et à entendre ces femmes nées juives, converties au catholicisme et aux destins dans la tourmente, Damien Roger met en lumière une haute bourgeoisie supposément hors d'atteinte, la confronte à l'histoire en marche et à l'épreuve de la guerre, là où l'impensable le dispute à l'indifférence. Il dit la menace, la stupéfaction, la peur sourde, l'offense, le désarroi, l'espérance, le renoncement et le silence. Violences antisémites, régime de Vichy en faveur de l'Allemagne nazie, tout n'est qu'humiliation et cauchemar les yeux ouverts.

Le récit débute en 1900, bien avant la cavalcade conduisant au chaos. Pour que la tension, au fil de la lecture, ne cesse de s'accentuer. Au bal des mondanités, les "bien nés" font bonne figure, tandis qu'au-dessus de leurs têtes plane déjà le spectre du malheur. le roman se nourrit de détails expressifs, tour à tour poignants, déchirants, révoltants. Damien Roger parvient ainsi en quelques traits et avec une rare intensité, à dessiner les parisiens dans l'exode précipité de 1940 ou bien encore la captivité au coeur d'une geôle sordide où règne la promiscuité. Il fait revivre une époque certes enracinée mais déjà lointaine, ce qui lui a demandé un travail scrupuleux de documentation et de recherches. L'histoire est vraie, même si l'imagination se mêle aux archives. La langue est précise. L'écriture, élégante mais sans effet de manche, entrelace trois destins unis par la douleur. "Aryennes d'honneur" est un devoir de mémoire autant qu'un roman. le tout premier, comme une belle promesse faite par un auteur talentueux qui invite à lui emboîter le pas.
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Damien Roger, dans son premier roman, livre des descriptions dont le style affleure avec celui de Giono. En effet, dans ce qui s'apparente plus à de l'histoire qu'à de la fiction, le ton est toujours juste, tout comme les mots choisis dans les phrases qui se déplient parfaitement bien et qui enveloppent le lecteur en l'amenant dans un monde d'avant, celui de l'Occupation. On suit donc un narrateur dans une quête autour de la famille Stern qui commence dans le hall d'un immeuble parisien qui l'amène à faire se côtoyer la grande histoire à l'intimité d'une famille. C'est plus précisément par une photo que débute une enquête en forme de résurrection du passé d'élégantes figures du gotha parisien. Les temporalités se côtoient dans le récit de la vie et du destin de femmes juives mariées à de grandes familles françaises.


Au-delà de l'originalité de la démarche et de la délicatesse de la plume, le livre de Damien Roger permet un véritable accès à des destins féminins trop peu connus dans une époque qui pourtant semble familière à tous. On quitte le récit avec un sourire aux lèvres et attaché tant au narrateur qu'à ces destins féminins méconnues. L'auteur semble avoir rempli l'ambition historique et fictionnelle contenue dans l'épigraphe choisi, extrait de l'Île aux esclaves de Marivaux, « La différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous : je ne vous en dis pas davantage. » Et pourtant, le destin tragique de ces aristocrates en même temps que les ressorts de leur ascension et de leur déclin si bien analysés puis dépeints invite à une réflexion sociologiques plus large peut être sur les nouvelles formes de l'aristocratie actuelle : les bals, les rallyes ayant cours dans ce que les sociologues Monique et Michel Pinçon Charlot qualifie de « ghettos du Gotha ».
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Pour son premier roman, Damien ROGER nous bouleverse. Il met en lumière ces "Aryennes d'honneur" oubliées de l'histoire, dont le destin unique reflète tout à la fois l'époque et le tournant du Siècle.

Le lecteur appréciera la justesse du propos, dont la précision révèle l'ampleur des recherches auxquelles s'est prêté l'auteur.

Il sera surtout marqué par la sensibilité du style, dont la finesse et le raffinement, sans emphase, impressionnent.

A lire de toute urgence !
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