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Citations sur Journal de Gand aux Aléoutiennes (4)

Sitôt passé Ouessant, la tempête nous cueillit et ne nous lâcha plus pendant deux jours et deux nuits. Les objets paraissaient avoir échappé aux lois de la pesanteur, tandis que le corps ne s'y soumettait plus qu'à contrecoeur, avec de brusques accès d'ivrognesse fantaisie qui soudainement vous plaquaient au sol ou vous dressaient pieds au mur, l'estomac comprimant les poumons et le sang à la tête.
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Certains jours, on sent peser sur toutes choses en mer une menace diffuse.
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On nous dit : les voyages, ah ! les voyages ! Et celui qui revient se donne l'air d'avoir beaucoup à dire. Mais sitôt que l'on a fait seul le tour d'une ville étrangère, que l'on a observé ce qui plus particulièrement y rendait les femmes attrayantes, s'étant heurté à cette vieille imposture de les aborder gracieusement, sans faire le sagouin, pour laquelle on se trouve ici, du moins, l'excuse de la langue, on tourne en rond, on s'assoit sur un banc, on essaie deux ou trois débits de boisson, on grimpe sur la hauteur, s'il s'en trouve une, on redescend, enfin c'est inouï ce que l'on peut s'emmerder.
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p.23/On nous dit : les voyages, ah ! les voyages ! Et celui qui revient se donne l'air d'avoir beaucoup à dire. Mais sitôt que l'on a fait seul le tour d'une ville étrangère, que l'on a observé ce qui plus particulièrement y rendait les femmes attrayantes, s'étant heurté à cette vieille impossibilité de les aborder gracieusement, sans faire le sagouin, pour laquelle on se trouve ici, du moins, l'excuse de la langue, on tourne en rond, on s'assoit sur un banc, on essaie deux ou trois débits de boisson, on grimpe sur la hauteur, s'il s'en trouve une, on redescend, enfin c'est inouï ce que l'on peut s'emmerder. Pour peu que, comme ici, la ville au sortir de l'hiver frémisse de cette ferveur printanière si poignante dans les pays du Nord, il suffit que passe un souffle tiède et vous êtes soudain transi, empoisonné par cette douceur dont vous ne savez que faire, cette douceur qui vous poisse.
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