Prenez garde au faux humanitarisme, Joalland. C'est un poison subtil que distillent les intellectuels dégénérés, ces larves blanchâtres affublées de barbiches, de lorgnons, de col en celluloïd. Ici, ils tourneraient de l'œil au moindre sifflement de flèche. Et ils prétendent nous faire la leçon! Oh, ils sont très instruits... Ils connaissent par cœur l'épopée d'Alexandre et défaillent d'admiration devant les ruines de l'empire romain. Mais notre empire, celui que nous bâtissons chaque jour, sous leurs yeux, et à quel prix! Ils n'ont pas assez de sarcasmes pour le dénigrer. Ils nous traitent de brutes sanguinaires. La Coloniale, c'est de la lie pour eux, "l'école du crime", j'ai vu cela écrit textuellement. Alors que les Romains sont devenus les maîtres du monde en distribuant des fleurs aux Barbares et en leur récitant des vers latins, n'est ce pas? En plus, ils sont d'une mauvaise foi révoltante. Lors d'un de mes derniers séjours à Paris, l'on colportait dans des salons très comme il faut le mot d'un de ces individus, poète par surcroît, à propos des victimes faites par une bombe, dans un restaurant: "Qu'importe la mort de vagues humanités si le geste était beau." C'est vrai, je vous le jure, les journaux l'ont publié. C'était beau puisque la bombe avait été lancée par un anarchiste. Quand il s'agit de leur cause, le sang ne compte plus. Je l'ai souvent fait remarquer à Voulet: ils nous reprochent des crimes, mais ils applaudissent aux paniers de têtes coupées en 1793, à l' extermination des Vendéens. Pendant la Commune, ils ne parlaient que de fusiller les "bourgeois". Ils justifient Ravachol, au nom du Progrès, de l'Idéal. Mais pour nous, ni pardon, ni excuses...
Roger Vailland et le communisme
D'anciens amis de
Roger VAILLAND (
Claude ROY, Henri BOURBON, Jean PRONTEAU,
Jacques-Francis ROLLAND) évoquent l'
engagementpolitique de
Roger Vailland au sein du Parti Communiste Français et leurs propos sont parfois illustrés d'images d'archives, dont
la photographie de
Roger Vailland au travail, dans son bureau, sous le
portrait de Staline.