Dans les sociétés moribondes, l'ambition satisfaite a le goût amer de l'échec.
… visage sans âge des femmes qui vieillissent avant d'avoir vécu.
Ceux qui ne croient pas à l'immortalité de l'âme sont enclins à chercher le bonheur sur cette terre . Ils réclament leur part de biens matériels , ils exigent des augmentations de salaires , ils vont jusqu'à faire grève pour les obtenir . Les curés au contraire enseignent que le paradis est dans l'autre monde et que son entrée est réservée aux pauvres qui se seront montrés bien dociles ; malheureux riches qui se ferment la porte du ciel ........ c'est pourquoi les patrons entretiennent les curés ....
Ce n’est pas si simple. Il est resté rouge, comme on dit ici… Il lui arrive encore de venir boire un verre à L’Aube sociale, les gars lui disent en riant : « Vieux renégat… toi, tu as « fait ta révolution tout seul. » Il se rengorge, parce qu’il est fier d’avoir été plus fort que les autres. Mais il dit : « Mon vieux cœur continue « de battre avec vous… », et cela aussi est sans doute vrai…
L'agronome a une voiture. Bon. Sur les routes du Sud, il lui est sans doute maintes fois arrivé d'être obligé de freiner à bloc, pour éviter un cycliste qui tourne brusquement sur sa gauche. Oui. Comment fait le cycliste ? Il tend le bras et tourne aussitôt à gauche, même si au même instant une voiture arrive à cent à l'heure derrière lui. Pourquoi ? Parce que c'est son droit. Il a tendu le bras, comme l'exige la loi; donc il a le droit de tourner. Il ne se demande pas si le chauffeur de la voiture qui arrive derrière lui aura la possibilité de freiner à temps. Cela regarde le chauffeur. Lui, puisqu'il a le droit de tourner, son honneur l'oblige a tourner, même s'il doit y perdre la vie. S'il cédait au chauffeur, alors que la loi lui donne priorité sur le chauffeur, alors qu'il a droit sur le chauffeur, il perdrait son honneur auquel il tient plus qu'à la vie.
D'inexplicables intuitions révèlent à une femme amoureuse que son amant est en train de la tromper. Par un phénomène analogue, Paris devina, dans la nuit du 20 juin, la fuite du roi.
Quand à force d'avoir été battu, l'homme a admis qu'il est inutile d'essayer d'être heureux, il cesse de penser à sa fin. C'est qu'il a déjà cessé de vivre.
Je me suis aperçu que je pensais à Frédérique en termes d'animal. C'est une bête à respiration lente, à sang chaud.
Il hâtera le pas la dépassera et marchera un moment devant elle,pour qu'elle ait le temps de s'apercevoir qu'il n'est pas habillé comme un ouvrier.Elle devinera, à l'étroitesse de ses pantalons,qu'il est étudiant. Il est probable que les étudiants ont du prestige aux yeux des ouvrières. (Buchet-Chastel, 1977,p.67)
Tel était le ton de l'époque. Les affaires du cœur n'ont plus de rapport avec la grandeur d'âme, comme dans Corneille. Le "courrier du cœur" a remplacé le code de l'honneur. On ne s'émeut pas du goût des jeunes pour l'héroïsme, on s'attendrit sur leurs bégaiements. Le jour même où l'on enterre les fusillés, hommes, femmes et enfants, dans les fosses communes, mêmes les magasines qui s'indignent des fusillades, publient sur leur couverture des photos de nourrissons. Cette société retombe en enfance. C'est la règle à la veille de grandes révolution. Saint-Just et Robespierre eux aussi commencèrent pas écrire des fadaises.