J'ai rencontré l'auteur en 2015 à Béthune dans le magnifique cirque ancien que les Escales des lettres avaient installés.
C'était le premier et le seul écrivain gitan de ma vie.
Dompteur de fauves comme son père, il vit dans un cirque.
A 16 ans alors qu'il sait à peine lire, il déchiffre la Bible, Il a peu lu, relativement inculte, pas lettré; à 45 ans, il se met à écrire des phrases, encouragé par
Jean Genet: Gallimard va publier trois livres de 2004 à 2011.
Genet, Goffette, Datas et Bobin sont ses amis.
Je viens de retrouver ce livre enfoui dans ma pal et j'ai apprécié ce moment de poésie, d'humour et de découverte d'histoires tziganes. Les défauts sont reconnus: ils sont voleurs et violents; mais ils ne boivent pas d'alcool et jouent souvent de la belle musique.
Une partie concerne les tziganes de Roumanie, ils ont souffert dans les camps, ils ont souffert sous Ceausescu ; ils souffrent chez nous: pas de place pour un cirque de gitans dans nos espaces publics. "Souvent coincés entre l'autoroute et la décharge municipale, les Gitans occupent la dernière place dans la société. Mais cette place me plait je n'en voudrais pas d'autre"
Ils sont peu scolarisés, analphabètes ou illettrés d'où l'anecdote rapportée: un terrain leur est proposé, aussitôt envahi de caravanes; le village passe de trois cents à six cents personnes: le boulanger, le boucher etc. se réjouissent, sauf le libraire.
Ces propos décousus sont d'une lecture agréable.