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Le roman s'ouvre par un meurtre suivi d'un interrogatoire. le 6 juillet 2004 Monsieur T. a poignardé sa femme de cinq coups de couteau. Ce roman débute comme un polar et s'achève sur un poème. Entre deux, le lecteur passera par tous les cycles d'une machine à laver et à essorer humaine.
Par un procédé littéraire classique, l'auteur nous plonge dans la tête de ses personnages, dans la sienne également, tout en nous livrant un certain nombre de données factuelles qu'elles soient historiques, scientifiques ou médicales. Aucun commentaire par contre. C'est au lecteur de faire sa petite cuisine et de décoder comme il peut. En traversant ce chaos littéraire doublé d'un maelström émotionnel, il se trouve alors jeté sans aucune précaution, ni avertissement, dans le bain de la maladie d'Alzheimer, celle qui fait basculer dans le néant, ravage la vie des proches et rend muettes les professions médicales. Pour nous la faire vivre, et non pas comprendre, Olivia Rosenthal saute du coq à l'âne, joue avec tous les genres littéraires, interpelle son lecteur, le prend à la gorge pour le maintenir dans un état de tension et de confusion la plus totale …. ainsi nous met-elle dans la condition d'une maladie que l'on redoute en secret. Diaboliquement efficace et saisissant.
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Monsieur T. a la maladie d'Alzheimer. Ce qui ne ressemblait au départ qu'à de simples pertes de mémoire dues à l'âge, s'est aggravé. le diagnostic s'est imposé : affection dégénérative du cerveau.Peu à peu, Mr T. se coupe du monde, il ne reconnaît plus les choses qui l'entourent, ses filles, sa femme, sa maison...Le 6 Juillet 2004, pris de démence sénile, il poignarde son épouse. Olivia Rosenthal a rencontré Mr T. avec la volonté d'écrire sur cette maladie de A. qui transforme les malades en êtres sans repères ni identité, sans autonomie ni mémoire.

Partant d'une histoire réelle, le drame de la famille T. touchée par la maladie d'Alzheimer, Olivia Rosenthal, réinvente et imagine ce qui reste d'une existence lorsque la mémoire s'efface et que la dégénérescence se mue en démence, en isolement, en dénuement complet du corps et de l'esprit. Construit en petits paragraphes où se mêlent en vrac pensées du malade, réflexions et anecdotes personnelles de l'auteur et éléments biographiques du docteur Alzheimer, le roman restitue, mais d'inégale façon, le désarroi causé par cette tragique maladie.
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J'aime lire de tout. La littérature "expérimentale" (pour ne pas dire verticale) en fait partie. Je garde de bons souvenirs des autres ouvrages de l'autrice. Celui-ci m'est un peu passé entre les mains. le sujet et la trame sont passionnants : meurtre, mémoire, la maladie de A... le principe de déconstruction de la narration est très présent, systématique pour ne pas dire répétitif et donc, il justifie un propos décousu à souhait. On comprend finalement que l'artiste est intervenue en résidence d'écriture dans un établissement spécialisé, qu'elle a observé, participé (parfois en s'énervant) et que cette expérience lui permet à la fois d'étudier la maladie et l'histoire de son "inventeur" et aussi de replonger dans ses traumas auto-fictionnels. le texte ne laisse pas indifférent, il est fort, mais la vraie fausse trame nous glisse entre les doigts. À froid, je me dis que cela aurait pu être bien avec une conception différente (mais forcément en dénaturant le propos initial), ou alors identique, mais en beaucoup plus court. J'y retorunerai chez Madame Rosenthal, mais un peu plus tard je pense.
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voilà un récit atypique dans son fond et sa forme. le livre débute avec l'assassinat par Monsieur T de sa femme. Puis, le fil se déroule autour de Ce personnage, de voyage dans la science, de l'intime, de l'incohérence, de la maladie. Ce qui est frappant c'est la structure du récit qui loin d'être formel, emporte le lecteur dans un va-et-vient des personnages. Au final, cette structure est étroitement liée à celle de la maladie d'alzheimer et c'est ce qui en fait la force. le lecteur est ainsi plongé dans l'univers des malades, de leurs entourages, de l'incohérence qu'elle apporte.
un récit très bien réalisé d'autant que le thème abordé est tellement difficile comme le souligne l'auteur. On peut voir à quel point cette maladie déroute ceux qui en sont atteints mais surtout ceux qui les accompagnent...
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Dans ce septième livre paru en 2007 aux éditions Verticales, Olivia Rosenthal réussit un tour de force, explorer avec son lecteur la maladie d'Alzheimer, un gouffre qui effraie et au-dessus duquel elle vient se pencher.

«Quelle date sommes-nous ?
Je ne sais pas.
Où êtes-vous ?
À vos côtés.
Dans quelle ville ?
Près du fleuve.
Connaissez-vous le nom de ce fleuve ?
Oui, il coule.»

Olivia Rosenthal entremêle de manière admirable, à la manière du flux de la pensée, l'histoire de Monsieur T. et de ses proches, un homme atteint de la maladie d'Alzheimer et frappé de folie, qui a poignardé sa femme de cinq coups de couteau en juillet 2004, avec le destin curieux du docteur Alzheimer, qui vît à son insu son nom accolé à cette maladie terrifiante, et enfin le questionnement lancinant de l'auteur sur la maladie et ce à quoi elle renvoie chacun de nous.

Pour accomplir cette exploration, elle doit se faire violence, s'accoutumer à regarder la maladie en face, et forcer son lecteur à la suivre dans cette voie difficile, car la maladie d'Alzheimer nous renvoie à nos peurs, à une déchéance possible de notre condition d'humain.

Le ton est objectif et clinique, lorsque l'écrivain raconte l'histoire du docteur Alzheimer ou énonce des exercices, reprenant ceux qui sont utilisés par les soignants pour évaluer les performances intellectuelles et de mémoire d'un malade – et pour faire toucher du doigt ce qu'est cette vie marquée par les blancs, les défaillances et les brisures.

«Faites un exercice.
Imaginez-vous dans la situation de celui dont l'histoire a été engloutie.
Imaginez-vous à table, dans l'ignorance de ce que vous mangez, de l'endroit où vous vous trouvez, des objets qui vous entourent, des gens qui vous parlent familièrement et qui vous paraissent des étrangers.»

Mais ce récit par fragments, revenant sans cesse sur les mêmes questions comme le malade sans mémoire condamné à un éternel recommencement, devient de plus en plus intime avec la convergence poignante - qui se dévoile progressivement - entre cette recherche sur la maladie et l'histoire familiale de l'auteur.

Sous des airs de pensée flottante et labyrinthique, un livre impressionnant de justesse et d'émotion.

«Toute la journée je suis enfermé avec des gens complètement idiots qui ne comprennent rien à ce que j'essaye de leur dire toute la journée à me démener pour sortir de là toute la journée entouré d'incultes qui me demandent de participer je suis plus à l'école dites le nom d'une fleur je suis plus un enfant et aussi le nom d'un fromage et aussi le nom d'un monument camembert c'est pas le nom d'un monument et d'une couleur camembert c'est pas le nom d'une couleur rouge c'est bien et le nom d'une pâtisserie train ce n'est pas le nom d'une pâtisserie train faites encore un effort vous allez trouver paris-brest oui c'est ça j'aime pas quand ils me félicitent et le nom d'un pays je me souviens pas travailleurs de tous les pays pas tous juste un citez-en un camembert non je les emmerde moi camembert j'ai pas envie de répondre à leurs questions j'ai pas envie d'être encouragé j'aime pas l'école je les emmerde camembert camembert camembert et j'encule la psychologue de service je l‘encule et je l'emmerde et quand je lui dis elle répond juste que je suis pas gentil et elle continue de sourire pauvre folle»
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J'admire, même si elle est assez habile pour qu'en en jouissant on ne s'y arrête pas, la construction en mosaïque, combinant en fragments généralement brefs les dialogues avec Monsieur T., d'abord poétiques qui se dégradent peu à peu, l'histoire du Docteur Alzheimer, le récit de l'histoire de Monsieur T, repris en ajoutant des détails, l'histoire de l'écriture du livre, la voix de la femme, s'adressant tantôt à lui qui ne comprend plus, tantôt à elle, tantôt à nous, celle de la fille, les comptes-rendus presque, mais pas tout à fait, neutres des visites, la description de ce qu'est cette maladie, chaque élément réagissant, ou non, mais toujours lié, aux fragments d'autre nature qui l'entourent, le tout s'approfondissant d'étapes en étapes avec l'évolution de cette sacrée maladie d'A.
J'ai dû vaincre ma crainte de tutoyer, retrouver ma (notre) pente vers ces états, qui m'a fait laisser provisoirement la lecture, plus que le monologue (dans lequel curieusement je me trouve bien) et la douleur sous-jacente du manque même inconscient.
Lecture bien entendu reprise, l'écriture étant à la fois précise et assez présente pour créer la distance nécessaire
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Je n'ai pas du tout aimé l'écriture et le récit de ce livre. Je l'ai surtout emprunté parce que j'étais intéressée de lire une histoire où un personnage masculin était victime de la maladie d'Alzheimer. Ici, l'histoire est d'autant plus particulière qu'elle parle de la maladie après un meurtre... le récit est vraiment très étonnant puisqu'on passe très vite d'un point de vue à un autre, du patient à la fille, du père à Alzheimer, de la maladie au père, d'un récit intérieur à un récit extérieur, ça donne presque le tournis !L'intérêt du récit réside, selon moi, dans les rares informations sur les réactions des patients, de la famille, sur Alzheimer lui-même lors de sa découverte sont intéressantes car elles permettent certainement, par le récit de mieux comprendre cette maladie.
Je n'ai pris aucun plaisir à lire ce livre : c'était pour moi très confus et oppressant !
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Ecrire sur la maladie d'Alzheimer, on se doute bien que ça ne doit pas être facile. Et d'ailleurs, Olivia Rosenthal le dit dans son roman On n'est pas là pour disparaître. Se renseigner, étudier, côtoyer des malades. Voilà un travail d'écriture qui doit chambouler beaucoup de certitudes chez un auteur.

Lire sur la maladie d'Alzheimer, ça n'est pas non plus évident. Ca prend aux tripes. Ca fait réfléchir, se remettre en question, remettre en question le bonheur qu'on croyait avoir trouvé pour de bon. On se rend compte que rien de ce qu'on tient pour acquis ne l'est réellement.

L'écriture d'Olivia Rosenthal est volontairement fragmentaire. La présentation (à rebours) d'un malade d'Alzheimer l'amène à nous parler du Docteur Alzheimer lui-même. le tout en s'interrogeant de façon simple et judicieuse sur elle-même, son passé, son avenir. Grâce à ces trois perspectives, on se rend aisément compte que personne n'est maître de son destin, que l'on soit une simple personne anonyme, un scientifique de renommée, ou une auteure contemporaine.

Le livre (peut-on encore parler de roman ici ?) se lit vite et fait beaucoup réfléchir. A cet égard, ça n'est peut-être pas une lecture très facile, bien qu'elle soit pleinement surprenante et enrichissante.
Lien : http://chroniqueetudiantelet..
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Ce roman d'Olivia Rosenthal nous entraîne au coeur de la maladie.

C'est un texte fort, parfois dérangeant, qui touche, qui marque le lecteur.
Sur la forme d'abord, on est loin ici du roman classique et le style utilisé par l'auteur est en rapport avec les manifestations de la maladie elle même.

Sur le fond surtout, Olivia Rosenthal réussit à nous mener dans les entrailles du malade, mais aussi de son entourage.

Monsieur T. atteint de la maladie d'A.poignarde sa femme de plusieurs coups de couteau. Sa conscience est altérée par la maladie.

Par un habile jeu de retour en arrière la maladie est également passée au crible de la conscience de sa femme et de sa fille, et c'est toute la détresse des proches qui est admirablement mise en avant.

L'auteur en profite pour nous conter l'aventure personnelle d'Alois Alzheimer, ce médecin allemand qui ne pensait pas que son nom lui survivrait à travers une dégénérescence du cerveau, dégénérescence qui entraîne les humains hors de l'humanité.

Un roman profond qui laisse, à coup sur, une empreinte forte.
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
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Après avoir vu la pièce de théâtre adaptée de ce livre, j ai souhaité en savoir plus.
Il est vrai que ce livre n est ni un roman, ni un récit. Difficile donc de le cataloguer. Tout ce que je peux dire, c est que ce livre, autant que la pièce, m ont mis une sacrée claque. On ne peut pas mieux parler de la maladie de Alzheimer.
On se situe tantôt dans la tête du malade, tantôt dans celle de sa femme, tantôt dans celle du corps médical. Et on comprend d autant mieux les ravages causés par cette maladie.
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