On arrose la publication du quatrième roman d'Angela, Treveryan, dédié avec beaucoup d'amour à sa soeur Daphné, la sombre histoire d'une fratrie affectée par une malédiction familiale dans un élégant manoir en bord de mer.
Cornouailles, 1926
Derrière l'histoire d'une maison, d'un homme et de deux femmes, rôde une vérité bien plus ténébreuse, voire dérangeante, celle d'une guerre psychologique fardée de violence feutrée et de sexualité réprimée. (...), la chronique d'une jalousie dévorante et de ses conséquences qui vont jusqu'au meurtre.
Cornouailles, 1926
" (...), je cherche toujours à gratter la surface pour découvrir la vermine qui se cache dessous (...)."
Cornouailles, 1926
À côté, une grande salle à manger, plus loin encore, une bibliothèque avec des centaines de livres. Que s'est-il passé entre ces murs ? (...)
Pourquoi est-elle possédée à ce point par un passé qui n'est pas le sien, hantée par la mémoire des murs d'un manoir abandonné ?
Cornouailles, 1926
Daphné fait partie de ces écrivains qui préfèrent regarder en arrière, pas de l’avant, qui sont capables de noircir des pages entières sur ce qui fut, un lieu, une trace, mettre des mots sur la fugacité de l’instant, la fragilité du souvenir qu’il faut embouteiller comme un parfum.
Être n’importe où, mais plus ici aux portes du désert, être sous la pluie, comme cela doit être divin, la bruine, légère et parfumée, être à Fowey, maintenant, avoir froid, frissonner, se pelotonner dans un épais manteau, marcher dans l’herbe verte et mouillée, respirer l’air pur, caresser l’écorce rugueuse d’un arbre, les pétales veloutés constellés de rosée, contempler la mer qui se déchaîne contre les falaises. Se promener devant Menabilly, poser ses mains sur les murs gris du manoir, ressentir ce frisson de plaisir intense.
Pourquoi ne suis-je pas un homme ? Les hommes font toutes les choses qui demandent du courage.
C'est le téléphone qui est devenu vital. Les appels sont à heures précises, Daphné le souhaite ainsi. Chaque membre de la famille a son créneau. Ces horaires stricts remplissent le vide qu'est devenue sa vie.
Daphné tente de se raisonner. Ce n'est pas une histoire d'amour, c'est un béguin, voilà tout, des étreintes, des caresses, une amitié particulière, pas une passion, rien de bien grave. Mais le danger est là, il rôde…. Le danger de l'interdit, toujours aussi captivant.
Elle se dit que les écrivains ne devraient avoir peur de rien, ni de personne, si ce n'est de ne plus pouvoir écrire.