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Ian Churchill (Illustrateur)
EAN : 9781632153012
112 pages
Image Comics (31/03/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
Griffin Franks was a joke in Hollywood. A washed up action-hero. Over the hill. Past it. A has-been. A barely-was. But now he IS The Revenger. He’s a star. His movie’s a hit. His newest wife is hot. He finally has everything he wants.The perfect time for someone to take it all away. Forever. Starting with his face.
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Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2014, écrits par Jonathan Ross, dessinés et encrés par Ian Churchill, avec une mise en couleurs d'Arif Prianto.

En 1972, Griffin Franks a interprété pour la première le rôle du revenger au cinéma, un homme avec un masque à gaz qui exerce une vengeance sadique et sanglante. Franks a maintenant 72 ans et il a interprété pour la dernière fois ce rôle dans un film sans aucune valeur artistique, mais très largement bénéficiaire. Il sera remplacé par un acteur plus jeune dans la suite.

Griffin Franks vit avec Candy, une jeune femme de moins de 30 ans qui lui recommande un médecin pour opération capable de rajeunir son visage de 20 ans. Il se rend chez le Doc, assisté par un nain appelé Ignacio affublé de 2 cornes véritables sur le crâne. Il est tombé dans le panneau, mais sa vengeance sera terrible.

Dans un premier temps le lecteur a du mal à croire à une narration qui embrasse autant de clichés dans un mauvais goût assumé. Difficile de croire que c'est bien Ian Churchill, le dessinateur de Marineman: A matter of life & depth qui dessine ces horreurs. Il faut dire que les auteurs y vont fort dès la première page. L'histoire commence avec le Doc qui dépèce le visage de Griffin Franks, sous sédatif, mais encore conscient.

Le lecteur voit le scalpel trancher la peau, puis les doigts du Doc enlever la peau, mettant la chair et les tendons à nus, dans des images très graphiques. La deuxième page est occupée par un dessin pleine page, montrant la peau arrachée, et la chair ensanglantée en dessous. Dans la troisième page, une femme plantureuse écarte largement les cuisses, le lecteur pouvant voir ses seins nus siliconés, mais pas son entrejambe masqué par une statuette à la connotation phallique.

Au cours de ces 4 épisodes, rien ne sera épargné au lecteur : seins nus siliconés, pénétration anale avec godemichet, tétons piercés, cervelle qui gicle sous l'effet d'une blessure par balle, plaies sanguinolentes, mutilations au couteau à dépecer, et des litres d'hémoglobine.

Ian Chruchill dessine avec force détail, et Jonathan Ross multiplie les séquences trash et immondes. Les 2 auteurs se vautrent dans le gore et la provocation facile, avec un mauvais goût patent. Ils forcent tellement le trait que soit le lecteur referme rapidement ce comics sans le finir, en regrettant amèrement de ne pas pouvoir effacer de sa mémoire ce qu'il vient de voir, soit il assimile cette surenchère idiote à un film de série Z.

Sans surprise, Griffin Franks finit par recouvrer sa liberté, mais il ne peut pas se balader sans peau sur le visage. Il trouve donc un médecin de fortune qui lui greffe à la va-vite (pas avec des agrafes mais il s'en faut de peu) la première peau qu'il lui tombe sous la main. C'est ainsi que Franks passe les 2 épisodes suivants avec la peau de la face d'un chien plaquée sur son visage. Oui, c'est du n'importe quoi décrit au premier degré.

À condition d'être large d'esprit, le lecteur continue alors sa lecture supportant les trouvailles plus répugnantes les unes que les autres. Il suit la revanche très linéaire de Griffin Franks jusqu'à son aboutissement sans surprise. Même les dessins détaillés d'Ian Churchill ne cherchent pas à rendre vraisemblables ces horreurs rocambolesques. Griffin Franks perd du sang à toutes les pages, comme si son corps en contenait une quantité inépuisable. Il a 72 ans, mais accomplit des exploits physiques qui feraient pâlir de jalousie Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone lorsqu'ils avaient 50 ans. À part Ally la fille de Griffin Franks, tous les personnages sont crétins et sans morale. Franks est également dépeint comme un individu très égocentrique, n'éprouvant de sentiment que pour son chien Dablio, et l'une de ses filles qu'il n'a pas élevé, ayant été batifoler avec d'autres donzelles.

Pourtant dans cette surenchère de provocation crade, Ross et Churchil glissent quelques oasis de sens. Il y a bien sûr une satire dirigée contre les films décérébrés, avec des piques dirigées contre les acteurs bas du front, contre les blockbusters (avec une belle caricature de Robert Downey junior), contre une industrie déconnectée du réel. Par contre, la référence à "Mulholland Drive" de David Lynch tombe totalement à plat, au vu du ton de la narration.

Au fil des pages, les auteurs évoquent également le culte disproportionné et débile du jeunisme, la discrimination envers les laissés pour compte, les pratiques sexuelles réduites à des performances physiques, l'égocentrisme comme ligne conductrice de sa vie, la défonce, l'inculture. Ces attaques ne sont pas particulièrement développées, mais le contexte dans lequel elles apparaissent leur donne une force émotionnelle déconcertante. En décrivant des individus tous plus répugnants les uns que les autres, en jouant la surenchère visuelle, en exagérant leur narration pour en faire une série Z tout en restant premier degré, les auteurs réussissent quand même à provoquer un malaise chez le lecteur qui se retrouve dans un rôle de voyeur consentant, à se divertir d'atrocités immondes.

Cette histoire présente des particularités telles qu'elle ne peut que dégoûter la majorité des lecteurs au point de leur faire abandonner leur lecture avant la fin : trop de sang, trop d'exagération, trop de sadisme et de bêtise jusqu'à l'écoeurement, 1 étoile.

L'amateur de série Z prêt à accepter l'exagération jusqu'à l'absurde aura la surprise de voir surnager une charge féroce contre l'emballement d'une industrie du divertissement toujours plus racoleuse, pour mieux flatter les plus bas instincts. Avec cet angle de vue, Jonathan Ross et Ian Churchill réalise un monstre qui dénonce les excès de violence comme source principale de divertissement. Étrangement l'exagération de leur récit fait que cette histoire provoque un malaise tel qu'elle ne peut pas être rangée dans la catégorie qu'elle dénonce. de ce point de vue un peu extrême, le récit fait sens contre toute attente, 4 étoiles.
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