Cette femme était innocente de tous les chefs d’accusation qui pesaient sur ses épaules. Son seul tort avait été d’engendrer un monstre.
Mieux valait se concentrer sur l’essentiel : ce qu’elle pourrait s’offrir avec cet argent gagné à la sueur de son cul.
Pourquoi jouait-elle sans cesse avec le feu ? Par besoin d’adrénaline ? De se différencier de sa mère ? Une revanche sur la vie après son année difficile au collège ? Romane n’avait pas la réponse.
Le doute n’était plus possible. Romane, son bébé, avait tué un jeune homme. De sang-froid. Les preuves étaient là, parlantes, tranchantes. Il était encore temps pour elle de se rétracter, mais elle s’y refusait. En tant que mère, elle n’avait pas su protéger son enfant et devait en payer le prix.
« Je sais l’être humain très complexe ; j’aime simplement en explorer les limites, précise-t-elle. Et je constate qu’il n’y en a quasiment pas. Et puis, prendre la défense de personnes que la société juge bien souvent monstrueuses représente une forme de défi. » Mais défendre, à ses yeux, ce n’est pas toujours faire acquitter…
Geoffroy n’était pas là pour lui faire l’amour, mais pour soulager ses besoins, sans se soucier de son consentement. Le prince charmant longtemps fantasmé lui violait la bouche.
Il la traitait comme une enfant alors que, depuis des jours, elle encaissait des épreuves qui auraient anéanti plus d’un adulte.
Michetonner, ce n’était pas de l’argent facile, mais rapide. La nuance avait son importance. Rien n’était plus pénible que de se dénuder et d’offrir son corps au premier mec venu. L’alcool et le shit étaient devenus ses alliés pour supporter les difficultés du métier.
p.255.
Le visage de Marion ne cessait de la hanter depuis son incarcération. Elle lui devait la vérité. Cette femme était innocente de tous les chefs d'accusation qui pesaient sur ses épaules. Son seul tort avait été d'engendrer un monstre.
p.254-5.
Elle voulait aider son ex-compagnon à ouvrir les yeux, lui faire prendre conscience de la perfidie de sa petite princesse. C'est pour toutes ces raisons qu'elle n'avait pas encore claqué la porte de cette maison condamnée au malheur.