Les séries américaines qu’elle avalait depuis des lustres défilaient dans son esprit. Elle avait pris soin d’éteindre son portable dans l’ascenseur qui l’amenait au sous-sol de son immeuble, mais elle savait que d’autres difficultés se présenteraient à elle. Elle roula devant la brasserie L’Entr’Amis, rue de Fontenelle. Des rires s’échappèrent des portes-fenêtres restées ouvertes en cette chaude soirée d’octobre. Marion avait un premier objectif en tête : se débarrasser des vêtements cachés dans son coffre.
Les antidépresseurs ne devaient pas aider… Elle était en état de sidération et dans le brouillard le plus total. Elle s’était attendue à avoir une discussion tendue avec sa fille à propos de ses absences répétées à l’école, pas à vivre un tel tsunami !
Il y aura une enquête, on va te retrouver… et les choses vont se compliquer ! Si tu prends les devants et que tu racontes ton agression, tout ira bien. Tu n’as rien à te reprocher. Tu as fait du stop, ce n’est pas un crime, ce n’est pas interdit par la loi, alors…
Entre elles, les rôles s’étaient inversés. Marion, nerveuse, gesticulait en tous sens, alors que Romane semblait avoir retrouvré ses esprits.