Il avait peur de ne plus la retrouver à son retour. Mais cette fois-ci il ne la laisserait pas s’échapper aussi facilement. Il avait toujours eu du mal à la comprendre, elle était comme un volcan en éruption constante. C’était une boule d’énergie qui rebondissait contre tous les murs. Elle avait l’air tout aussi bouleversée que lui par leurs retrouvailles, mais alors pourquoi ne lui laissait-il même pas l’occasion de prendre un verre avec elle ? Peut-être était-elle mariée ? Non. Il avait fait attention à sa main et n’y avait vu aucune bague.
Cela faisait longtemps qu’il ne pensait pas consciemment à elle, mais le fait de la retrouver par hasard avec son look de cycliste, son short, son t-shirt et les cheveux attachés lui avaient donné la soudaine envie de l’embrasser. Comme si tout ce temps ne s’était pas écoulé.
Elle était toujours aussi belle mais elle faisait un peu plus femme. Il voulait être près d’elle, aspirer son odeur, la regarder, la prendre dans ses bras et parcourir de ses lèvres chaque centimètre de sa peau. Ce n’était pas un flirt quelconque, ce n’était pas n’importe qui, Matias en avait conscience. C’était Ana, la vraie. Il fallait jouer le tout pour le tout aujourd’hui, il fallait qu’il la convainque au moins de garder contact.
Elle savait que si elle le laissait franchir la ligne, si elle le laissait entrer à nouveau dans son cœur, il finirait par le briser en mille morceaux. Et Ana voulait retrouver l’Amour, un amour tranquille mais passionné à la fois, elle ne voulait ni d’une relation où l’affection amicale se confondait avec l’amour, ce qui lui était arrivé dernièrement, ni d’un amour où elle ne savait pas si l’autre disparaitrait le lendemain.
C’était un baiser vorace, désespéré, il était tantôt doux, tantôt agressif. Il hésitait entre la douce caresse des lèvres et la morsure furieuse. C’était un baiser qui ne se contentait pas de leurs bouches et qui cherchait le creux de leurs cous et la sensibilité de leurs lobes. C’était un baiser qui avait besoin de leurs mains pour se toucher l’un à l’autre et pour se coller encore plus l’un à l’autre.
C’est vrai qu’elle était très belle et elle pouvait être très drôle, à condition de ne pas être la cible de ses plaisanteries, il n’y avait alors plus rien à faire. Elle utilisait son ironie pour faire en sorte que toutes les personnes réunies se moquent d’une seule et même personne. La seule chose qui restait à faire était arborer un sourire en attendant qu’elle se trouve une autre victime.