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Citations sur Une jeunesse perdue (6)

J’aurais pu avoir recours à des professionnelles pour quêter quelques illusions. La morale ne m’arrêtait pas. Il y avait bien longtemps que cette digue fragile avait cédé. Elle résiste rarement quand on doit affronter des choix essentiels, quand il s’agit de vie ou de mort. C’est un recours pour les temps faciles aux enjeux bénins. À quoi bon me duper dans un marchandage sans équivoque ? Je ne cherchais pas seulement du sexe, mais à me convaincre que l’heure fatale n’avait pas encore sonné. Je ne voulais pas non plus tromper ma hantise en me collant avec des femmes quelconques, des esseulées en manque d’âme sœur, celles que taraudait la même obsession que moi : vieillir. Tant qu’à me noyer, je préférais me noyer seul. Et puis si injuste et même ignoble que soit ce constat, l’amour est indissociable de la jeunesse, et je n’avais aucune envie de joindre mon infortune à celle de quelqu’un qui me ressemblait.
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Soudain, je me sentis pris d'un malaise : des sueurs froides, des palpitations, un étau sur la nuque. Sa présence me devint pesante comme si elle s'était importunément imposée à moi. Je résistai à l'envie de la congédier sous un vain motif. Un sentiment proche de la répulsion et du dégoût m'envahit. La cause de ce malaise m'apparut : ce que je détestais en elle, ce que je ne supportais pas de voir, c'était le spectacle de ce que j'étais moi-même. Un exilé du désir.
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L'été approchait. Les rayons de soleil dansaient sur les vitrines des magasins. La marque la plus évidente de la venue des beaux jours se manifestait par le festival des corps qui se dénudaient. Pourquoi les jeunes filles prennent-elles tous les prétextes pour exhiber les parties intimes de leurs corps : partout sur les trottoirs, à la terrasse des cafés, ce n'étaient que cuisses offertes, pieds nus, poitrines découvertes, laissant entrevoir un mamelon sous des chemisiers dégrafés. Pour moi, c'était un supplice.
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page 95

Je lui reprochai de m'avoir proposé ce voyage et de ne pas en accepter les conséquences. Elle m'écoutait d'un air indifférent, assise sur le lit de camp, peignant attentivement ses ongles d'orteils. elle me faisait penser à une jeune fille qui laisse passer en sifflotant l'orage.
-Tu n'es qu'une allumeuse !
Elle me fixa avec dans le regard cette lumière mauve qui brillait dans la colère. Ma fureur augmentait, je cherchais des mots pour la blesser. Elle se remit à peindre ses ongles des pieds.
Elle se leva sans un mot et partit en claquant la porte.
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Rien n’est plus banal que la nouveauté. Il faut une disposition particulière
de l’esprit pour y être sensible. Avoir la foi en ce qu’on fait. Je ne l’avais plus. Les innovations artistiques les plus débridées me paraissaient conventionnelles et laborieuses.
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J’avais construit autour d’elle un édifice qui la protégeait des défauts inhérents à la plupart des femmes- toutes?-: le mensonge, la lubricité, l’adultère.
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