Rouart nous brosse le décor de l'
avant guerre en France avec des personnages du milieu mondain: tous riches, beaux et jeunes.
Tous ces personnages, ils sont cinq, sont liés par l'appartenance à une classe sociale mondaine et pour certains demi-mondaine sans connotation péjorative. Ils font partie d'une jeunesse dorée, débattent sur la politique et connaissent leurs premiers sentiments amoureux pendant leurs villégiatures d'été en pays basque .
Une première partie, sorte d'introduction, qui concerne la jeunesse insouciante des personnages avec des liens amoureux qui se créent, les parties de plaisirs, les interminables discussions politiques dans une époque politique incertaine.
Une seconde partie pour la maturité des personnages et la fondation des foyers ainsi que l' essor des carrières pour les uns et la bohème pour les autres, mariages et petites infidélité ou grande tromperies.
Une troisième partie concernant la guerre et l'engagement de chacun. L'un devient vichyssois et occupe des fonctions de ministre, un autre résistant conservateur de la libération, un autre résistant dans un réseau juif qui rêve d'émigrer ensuite pour la Palestine, un autre résistant communiste et le dernier sans opinion reste à l'écart du bruit et de la fureur de ces temps guerriers.
Parallèlement à cela on suit leur vies amoureuses assez tourmentés. Les déceptions, les désillusions, les trahisons qui vont mettre à mal leur amitié et leurs existences même.
Ces épisodes qui vont mettre à nu les individus, les hommes comme les femmes, et les forcer à faire des choix souvent douloureux.
En fait
Rouart nous fait, sans en avoir l'intention, une farce sociale d'
avant guerre avec les interrogations philosophiques et sociales de ce milieu huppé. On a l'impression que cette élite est indispensable au tissu social de la France et dispose des moyens pour la faire prospérer en période de paix, ensuite pendant la tourmente lui faire gagner la guerre quelque soit le rôle qu'elle y joue et son appartenance politique: une sorte d'aréopage incontournable. On sent chez
Rouart une tolérance avec régime de Vichy en justifiant son personnage car il en fait le grand perdant, exécution, perte de l'amour de sa femme, découverte de la foi, mais sa mort est glorieuse. Pour le communisme, son personnage est qualifié de nouveau «
Saint-Just» on sent que vraiment ses préférences ne vont pas de ce coté-là.
Un livre comme on en a fait souvent après-guerre donnant des lettres de noblesses à nos élites valeureuses et résistantes , un livre qui n'a pas très bien vieilli mais le rappel de cette époque bénie, pour certain seulement, est agréable et laisse un petit goût de nostalgie.