On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher
Être né quelque part, pour celui qui est né
C'est toujours un hasard (
Maxime Leforestier)
Naître sur le colline aux Loups
c'est se donner au Démon
c'est vivre l'indicible
C'est survivre dans le nid
LE NID
Ils sont lovés les uns aux autres.
Pas de prénoms
Ils se reconnaissent en se respirant, en grognant.
Si la nourriture parvient jusqu'à eux, on laisse les plus jeunes manger les premiers …
Pas de tendresse parentale
Mais des coups
La violence la plus brute
Le filet de lumière qui se détache de la porte éveille la curiosité.
HORS DU NID
Le choix d'un.
Projeter parmi nous
La pitié des adultes
Le rejet des enfants
Il découvre son prénom : Duke
LA COLLINE AUX LOUPS
Punir autrement Duke
La violence extrême : les viols du père
…et c'est là que le Démon attrape Duke.
Mais il sauve
Le Nid.
« Ce qui est étrange avec la fin de mon enfance et la disparition du nid c'est que ça m'a beaucoup intéressé de faire le parallèle parce que c'était l'horreur mais au fond c'était notre paradis et rien n'a été mieux que cela. »
L'IMPOSSIBLE RECONSTRUCTION
Malgré l'insoutenable et l'ultime violence en lui, Duke a du bon en lui. Mais, l'enfance vécue l'a détruit irrémédiablement. Il cherche en Dieu une réponse au Démon. Il voudrait sauver son âme.
Et nous, on l'accompagne dans ses confessions: on ne peut lâcher sa main.
C'est un roman fort, qui malmène, bouscule.
J'ai aimé ce récit écrit par Duke avec son « parlement ».
C'est brutal et sans concessions.
Duke n'a pas reçu d'éducation, de culture. Mais il a compris l'âme humaine. Il a côtoyé les plus sombres, mais aussi des lumineuses.
« J'ai dit les hommes sont des choses vides et des fois leur vie se remplit de bien et des fois de mal et des fois c'est partagé et ça fait une lutte. »
Quoiqu'on puisse penser de lui, il a l'intelligence du coeur.
J'ai été emportée par le roman de
Dimitri Rouchon-Borie. Quelle prouesse littéraire !
Et vous, vous êtes-vous remis de cette lecture poignante ? Je pense que Duke va longtemps me hanter. Dans les dernières pages, il m'a fait penser à Bohem. (Nous rêvions juste de liberté, Henri Loevenbruck.)