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4,3

sur 1337 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une écriture surprenante et envoûtante pour ce premier roman. Mais que c'est dur ! Des phrases qui claquent qui nous font se demander si on doit continuer. On a quand même envie de savoir comment le petit garçon qui a subit des horreurs avec son père va évoluer. On se doute mal, puisqu'il écrit du fond d'une prison. Comment la violence engrange la violence ? de par son sujet et la belle écriture, il m'a fait penser à le diable tout le temps de Pollock. Pas à lire tous les jours.
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Le narrateur de ce récit très noir nous raconte son histoire depuis sa cellule de prison. On ne saura pas tout de suite les raisons de son incarcération, mais les confidences naïves et abruptes de ce gamin maltraité et violenté depuis sa petite enfance font froid dans le dos.
Il n'a pas beaucoup fréquenté l'école et sa façon de s'exprimer est très sommaire et imagée, c'est ce qu'il nomme « son parlement ». Et cette façon brute, chaotique, de nous asséner la vérité est encore plus terrifiante que si cela avait été dit avec des mots choisis, des phrases mieux tournées
L'enfant sans nom grandit au milieu de ses frères et soeurs, comme dans une nichée de chiots, privés de l'affection des parents. Lui qui n'a jamais été nommé, c'est en allant à l'école qu'il découvrira qu'il a un nom.
La maison de ses parents se dresse sur la colline aux loups, un lieu qu'il est persuadé être hanté par le démon, celui qui habitait son père maltraitant et qui le suit désormais. Élevé dans la violence, elle va faire partie de sa vie, lui coller à la peau jusqu'à être jugé et emprisonné.
La violence exsude à chaque page, et on ne sort pas indemne de ce roman coup de massue. J'ai suivi le parcours de cet enfant maltraité en frissonnant et en m'attachant au personnage et à sa sincérité sans artifices.
Ce premier roman de Dimitri Rouchon-Borie est très sombre avec, heureusement, des mains qui se tendent et quelques lueurs d'espoir.

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Belle prouesse d'écriture que ce premier roman, lauréat du Prix Première de la radio belge francophone, un prix très cher à mon coeur. L'auteur prête sa plume à Duke, un jeune condamné qui végète dans le quartier des criminels d'une prison de France.

Duke nous raconte comment il en est arrivé là. L'atmosphère de sa petite enfance est très bien rendue, avec cet état larvaire, cette masse informe de frères et soeurs, uniquement mûs par leurs besoins primaires. Petits êtres sans individualités – jamais on ne leur parle, jamais ils n'entendent leur prénom, qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas – enfermés dans une pièce aux volets toujours rabattus et sans contact avec le monde extérieur ou leurs monstrueux parents. C'est le passage le plus violent, le plus révoltant, du roman, selon moi.

Duke est peu éduqué, voire pas du tout, du coup le style du roman, principalement oral d'ailleurs, est basique, ce qui a nécessité de ma part un certain temps d'adaptation, histoire de faire abstraction de mes repères. Les lignes éditoriales des grandes maisons nous ont tellement habitués à une certaine palette de styles, ceux d'hommes et de femmes de lettres bardés de diplômes, grands lecteurs par ailleurs et issus d'une certaine frange de la population.

Effort de la part du lecteur, mais plus encore immense travail de la part de l'auteur que de se placer dans la peau de Duke, de guetter ses pensées fragiles et de s'exprimer avec ses mots. L'ensemble est assez réussi même si parfois une image un peu plus élaborée surgit et fait vaciller l'édifice méticuleusement construit. Je pense par exemple à l'arrivée à la mer, où il dit « passer du monde du verre au monde du diamant», phrase qui me semble assez peu probable dans la bouche de Duke, lui qui ne sait probablement pas à quoi ressemble le diamant, ni en faire la distinction d'avec le verre. D'autres phrases (très rares il est vrai) sont un peu plus sophistiquées et j'ai du mal à imaginer Duke s'exprimer de la sorte. Ces petites maladresses enlèvent de la crédibilité au personnage et de la force au récit. Mais il est vrai aussi qu'il est difficile d'exprimer certaines idées complexes avec un vocabulaire limité et une syntaxe élémentaire, telles celles de Duke.

Le travail de l'auteur est d'autant plus immense qu'il s'agit aussi de décrire le lent éveil de la conscience de Duke qui peu à peu s'initiera à la notion de Bien et de Mal, à travers ses lectures, celles des livres saints (c'est bien sûr l'aumônier de la prison qui lui fournit ses lectures) mais aussi des confessions de Saint-Augustin. Là aussi l'auteur parvient à nous montrer comment la lumière nait et se crée petit à petit un chemin dans l'esprit animal – et peut-être malade - de Duke. Les mots et les idées de Duke sont simples, et forcément la pensée des philosophes est dénaturée. Peu importe puisque le propos ici est celui d'un roman, et pas d'un essai philosophique et le lecteur intéressé par ce sujet retournera aux textes.

Un livre qui aurait su me séduire, alors que je ne suis pas fan des faits divers, de roman policier ou de psychologie. Bravo, Monsieur Rouchon-Borie.
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Violences, viol, inceste, pédophilie, meurtres... Un cocktail de crimes dérangeant mais fascinant. Ce premier roman est absolument prenant, la lecture allant régulièrement jusqu 'au dégoût face aux faits narrés sans filtre.

Le narrateur tient son journal. Il est en prison, condamné pour des actes vraiment graves. Il raconte son histoire terrifiante, il confesse le Démon de la colline aux loups, le Démon dont il se sait prisonnier, le Démon qui lui a fait subir des moments atroces, le Démon qui le conduit à commettre lui aussi des faits horribles.

Son langage est déstructuré. Il est oral et se soustrait à la ponctuation. Il retranscrit ainsi une pensée brute pour dire, sans aucun effet et sans aucun artifice, des événements terribles. C'est le langage d'un enfant, l'enfant qu'il est resté, celui qui a connu la sauvagerie et la barbarie. Elevé dans l'obscurité par des monstres, dans le silence, dans la crasse, l'ignorance et la peur, Duke appartient à une meute qui essaie de survivre, de se réchauffer, des se protéger des ogres qui la menacent. Une fratrie déformée, animale. le héros a conservé son « innocence », il pose un regard naïf sur sa vie, sur cette enfance primitive qui a fait de lui un adulte criminel.

Pourtant, l'auteur arrive à faire de son personnage un être attachant. Il n'est pas dénué de valeurs positives, il est capable d'amour. C'est simplement le jouet d'un destin qui le dépasse. Il engendre la pitié, Duke est une créature malheureusement pathétique.

Ce premier roman m'a donc paru très original dans le fond et dans la forme, et véritablement captivant malgré une seconde partie plus lente. C'est certain, l'ouvrage ne laissera aucun lecteur indifférent.
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Un premier roman réussi, avec des partis pris forts (ex : l'histoire, la ponctuation).
Une famille devrait être un nid douillet, un cocon protecteur et formateur, un tremplin de confiance. Dans le cas de Duke, le cocon est dysfonctionnel et dissimule le mal absolu, ce que le petit garçon, Duke, appelle « son démon ». Duke n'est pas élevé, il est rabaissé au rang d'une bête. Il subira la double peine, inceste et maltraitance. de son père, il hérite un démon intérieur dont il ne pourra jamais se libérer.
Le trauma est profond. L'enfant ne peut le dompter, entre refoulement et incapacité à se nourrir de l'amour des autres (« je me disais c'est étonnant qu'il y ait tant de femmes gentilles et que pas une n'a pu être ma mère »).
Le début du récit est violent. le lecteur prend des taloches en bout de paragraphes alors qu'éprouvé, il pensait en avoir assez lu comme ça. Cela m'a rappelé le chef d'oeuvre absolu dont je parle souvent dans mes chroniques, « le grand cahier » (Ágota Kristóf), même s'il n'en égale pas le talent.
Duke, le personnage central, m'a rappelé l'effrayante naïveté de Bernie (Albert Dupontel), l'ennemi imaginaire qui tourmente le coeur de Fabien (Maria Pourchet) et la soif de revanche de l'infortuné Ludo (Yann Queffélec). Les réflexions du Duke sont désarmante d'humanité alors qu'il se débat avec l'horreur. On a l'impression de voir une petite flamme briller timidement alors que tout est noirceur et qu'aucun espoir ne semble permis.
Dans le premier roman de Dimitri de Rouchon-Borie, la violence n'est pas gratuite, et c'est sans doute ce qui la rend supportable. L'auteur a l'expérience des faits divers et des affaires criminelles. Son récit est débarrassé de tout manichéisme, empreint de sincérité et de subtilité (« vous êtes comme une maison qui tient sur deux parpaings au lieu d'un mur à cause de votre enfance ».
Seul petit reproche : un titre un peu trop « Cécile Coulon » avec le mot « loup » dont on sait qu'il attire statistiquement les lecteurs potentiels.
En tous cas, bravo ! J'attends le suivant avec impatience.
Bilan : 🌹🌹
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****

C'est du fond de sa cellule, sous sa cape de moine, seul, que Duke met des mots sur ses actes. Violences, meurtre, mais aussi amour et reconnaissance, Duke parle de ce Démon qui le hante. de son enfance, il livre les sévices, les brutalités et les tortures. Il chérit aussi le souvenir de sa fratrie et notamment de Clara, cette soeur qui a sauvé son âme…

Ce premier roman a tout d'un grand… Avec une écriture saccadée, imagée, froide, Dimitri Rouchon-Borie nous met entre les mains un roman tout aussi envoûtant que sordide.

Comme s'il s'agissait d'un fait divers, Duke se dévoile au fil des pages. de son enfance d'une rare violence, on s'émeut. de son parcours où errance et vengeance se lient, on se questionne. de son enfermement où les mots et la repentance se forment, on se replie.

Il ne s'agit pas de pardonner, de comprendre ou de juger. Il s'agit juste de la vie d'un homme maltraité, blessé et incompris. Un petit garçon qui cherche désespérément à retrouver la chaleur de son nid… et y disparaître…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Difficile de conseiller un livre aussi éprouvant et pourtant, c'est ce que je vais tenter de faire en quelques lignes, parce qu'un bon roman, c'est un roman qui provoque des émotions, même si ces émotions sont douloureuses. Avec "Le démon de la colline aux loups », côté émotions, autant dire qu'on est servi, et pour aller au bout de cette lecture, mieux vaut avoir les nerfs solides.

Duke est en prison. Pour sa rédemption, il écrit son histoire. Une histoire terrible et inhumaine où un démon s'est invité en lui et ne lui laisse pas de répit.
Marqué dans sa chair et dans sa mémoire, blessé dans les fondements de sa vie d'adulte, il livre un texte qui, sous la plume de Dimitri Rouchon-Borie, apparait comme une merveille sombre, torturée et mélancolique.

« le Démon de la Colline aux Loups » est un premier roman magnifié par une plume magistrale qui porte avec une maîtrise incroyable un personnage candide, lumineux, broyé par le destin et pris dans son engrenage infernal dès ses premiers jours. Sa lucidité désarmante n'en est que plus douloureuse pour nous, lecteurs, qui redoutons, impuissants, la victoire du Mal sur le Bien.

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Lorsque j'ai ouvert ce roman, je ne m'attendais pas à prendre une telle claque dans ma gueule.

Pire, j'ai même froncé les sourcils devant le style d'écriture qui semblait avoir été fait par une personne peu instruite, ne possédant pas beaucoup de langage (ou de parlement, comme le dit notre narrateur), avec peu de ponctuation dans les phrases et dont les dialogues étaient inclus dans les blocs de texte.

Imbécile que j'étais et je m'en suis très vite rendu compte ensuite que le style d'écriture était parfaitement adapté au texte de la confession que nous livre un jeune homme en prison et dont nous ne savons encore rien pour le moment de ses crimes.

C'est pas son enfance qu'il commencera son récit, après nous avoir parlé un peu de la prison.

Imaginez des parents qui ne méritent pas le nom de parents… Imaginez l'inimaginable et vous aurez un bon départ pour ce roman dur, âpre, où j'ai souvent fermé les yeux, le coeur au bord des lèvres devant tant d'inhumanité. Les mots me manquent… Il n'y a pas de mots. Il n'y a plus de mots.

J'ai été tentée de blinder mon esprit et mon coeur. Je l'ai fait en partie, mais les mots m'ont atteint de plein fouet, telles les balles d'un fusil. Sans pour autant que l'auteur ait fait du glauque juste pour le plaisir d'en faire.

Comment des enfants peuvent-ils arriver à s'épanouir après avoir vécu ainsi ? Il faut de la force, du courage et pas de démon ancré dans son corps. Et notre jeune garçon (je ne vous donnerai pas son prénom dans ma chronique) va avoir bien du mal à se reconstruire, lui qui n'a jamais vécu comme un enfant normal, lui qui ne savait pas à quoi servait des crayons de couleurs.

Oui, les mots de l'auteur m'ont pété dans la gueule, son personnage principal m'a émue aux larmes, ce petit garçon qui a dû grandir comme il le pouvait, avec des traumatismes et le sentiment qu'il n'arriverait jamais à s'insérer dans notre société.

Avec ses mots à lui, avec beaucoup de naïveté, notre jeune narrateur va nous conter sa vie de misère, nous parler du père et de la mère, de ses frères, soeurs, de l'école et de son démon intérieur.

Durant tout le récit, on a envie de prier qu'il trouve le chemin pour s'en sortir, pour guérir. Et lui, il continue de mettre des mots sur ses maux, avec naïveté, mais aussi avec de la profondeur, car c'est tout un pan de la justice que l'auteur met en scène, avec les circonstances atténuantes, la culpabilité, la juste punition et celle qui ne rendra jamais justice, quelque que soit la peine, car certaines choses sont irréparables.

Il aborde aussi d'autres thématiques comme l'enfer qui est toujours pavé de bonnes intentions, l'hérédité, le conditionnement, le mal que l'on fait bien et le bien que l'on fait mal.

Un récit percutant, dur, violent, brut de décoffrage avec cette économie de ponctuation (rassurez-vous, en lisant, vous la ferez vous-même sans soucis), ces mots qui semblent légers, mais qui pèsent comme un cheval mort.

Anybref, ce roman, c'est une tempête émotionnelle, c'est sombre, mais aussi lumineux, car notre narrateur, malgré ses crimes, ses erreurs, ses errances, est resté un personnage pour lequel on ne peut avoir que de l'empathie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une lecture rude, violente et poignante nous est offerte dans ce roman difficilement localisable ou datable.

Dick n'a connu que l'horreur depuis sa naissance, peut-on lui reprocher de se retrouver en prison alors qu'il a connu uniquement la violence morale ou physique comme modes de fonctionnement, d'éducation et de communication ? Il est totalement inapte à vivre en société.
Il nous narre sa vie et ses aventures qui l'amènent à cette situation carcérale alors qu'il est tout juste majeur, en remontant au plus loin que sa mémoire se souvienne.

Le rythme est intense et chaque page fait monter d'un cran l'horreur.
Âmes sensibles s'abstenir !
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"Je sentais bien que j'avais à l'intérieur une trace qui ne partait pas c'était la déchirure de l'enfance c'est pas parce qu'on a mis un pont au-dessus du ravin qu'on a bouché le vide. (p129)"

Ce premier roman se démarque de tout ce qu'on a pu déjà lire sur une enfance faite de violences, une enfance d'enfant sauvage sans éducation, sans amour, à peine nourri, par l'écriture principalement. Dès les premières lignes on est saisi par le phrasé, on entre dans un autre monde. Afin d'être au plus près de son personnage, l'auteur utilise son langage, ses mots qui font pas toujours partie du langage courant, sans ponctuation car Duke, le narrateur, ne connaît pas la nuance, le rythme, les filtres, les "finesses" de la langue française.

Alors au début cela surprend, étonne, on s'y reprend à deux fois sur certains passages car on a pas l'habitude, on ne connaît pas, on n'imagine pas et puis peu à peu on s'attache, on s'interroge, on se révolte, on sent qu'il va y avoir des scènes d'une rare brutalité, cruauté, elles arrivent, mais Duke écrit, avoue, il n'a rien à cacher ni à nous ni à lui-même parce qu'il raconte c'est lui, son enfance, sa vie et comment il en est arrivé à se retrouver dans cette cellule.

Quand on apprend que très tard son nom parce qu'on vous a jamais appelé par celui-ci :

"Ça paraîtra bizarre à vous tous mais au commencement on n'avait pas de noms. À quoi ça aurait servi on n'avait pas besoin de s'appeler alors on ne s'appelait pas. On savait se trouver comme une évidence. (p14)"

que l'on dort dans un nid et pas dans un lit, qu'on vit dans la crasse, sous les coups et dans la violence de toutes sortes, comment voulez-vous être autrement qu'une sorte de bête sauvage ne répondant qu'à ses instincts avec le Démon qui est en vous, né lui aussi sur la Colline aux Loups et qui vous habite, monte et se déchaîne. 

Et pourtant, parfois, il y a des rencontres, des rapprochements, un lien qui se créée qui pourrait ressembler à de l'amour avec Clara, Billy, Pete et Maria mais à chaque fois cette affection, cette chaleur lui est arrachée. Alors la bête tapit en lui se réveille et rend sa justice. Et désormais c'est d'autres rencontres en prison avec un prêtre et Saint Augustin qui vont lui permettre d'ouvrir d'autres portes.

Un roman éprouvant par moments, que l'on doit refermer pour reprendre son souffle, parce qu'il y a des scènes d'une cruauté sans égal dans un climat familial puant. J'ai failli abandonner mais Duke a su me garder près de lui. J'ai écouté sa confession, tapée sur une machine à écrire dans sa prison, sous sa cape qui l'isole du monde extérieur. Il a besoin de sa solitude, de toute sa concentration pour se libérer et affronter son destin.

On ressort bouleversé de cette lecture, horrifié par les faits, la violence et par la justesse maladroite utilisée par Duke pour nous parler de lui. Il n'est pas le Démon mais il le porte en lui, à jamais, parce que c'est la seule chose que ses parents ont fait grandir en lui. La même narration faite dans une langue construite, ponctuée, avec des jolis termes n'aurait pas le même force, aurait peut-être un côté artificiel du monde de Duke. Nous sommes en prise directe avec lui, pas d'intermédiaire, c'est du brut et même quand il "pisse" de l'eau par les yeux, qu'il "parlemente", on comprend qu'il nous déverse sa vie telle qu'il l'a vécue.

Alors ai-je aimé ? Je suis admirative du travail d'écriture, de l'incarnation du personnage par ses mots, ses pensées, ses visions du monde où il fut "élevé", de l'Enfer qu'il a connu et du Purgatoire où il réside désormais avant de rejoindre un ailleurs. Oui c'est violent, très violent parfois, presque animal mais comment ne pas imaginer qu'il y a du vécu de par la profession de l'auteur (chroniqueur judiciaire) en particulier dans la restitution des deux procès. Mais à chaque fois se pose la question : était-il nécessaire d'exposer, de décrire cette violence et je suis toujours partagée sur cette question. Dans le cas présent je pense que oui, peut-être pour comprendre et restituer Duke, tel qu'il est et d'où il vient.

J'aimerai ne pas avoir aimé, alors oui je n'ai pas aimé cette histoire parce qu'elle me dégoûte par sa noirceur, sa violence mais j'ai beaucoup aimé sa transcription et la volonté de Dimitri Rouchon-Borie de la restituer à la manière de son "héros" Duke lui le Démon de la Colline aux Loups, de lui laisser sa parole et ses pensées.

"J'aurais dû me méfier il disait des choses pénibles sur ma construction de personnalité et que je sera psychopathique et que mon niveau de langage était faible je l'ai interrompu mais on ne m'a pas laissé dire. Quand j'ai pu avoir mon tour j'ai dit que j'avais un parlement qui n'était pas celui des gens et que je sentais bien que mes idées allaient plus loin que mes mots j'avais l'impression d'un type qui a la tête infatigable alors que ses jambes supportent pas le voyage. (p223)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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