Citations sur Qu'est-ce que l'hypnose ? (90)
Pratiquer avec patience la veille paradoxale, c'est aller faire de longues promenades dans les "jardins de longévité".
[Le thérapeute] n'est rien d'autre qu'un faire-valoir, qu'un faire-exister et son action relèverait alors de l'éthique de la présence par le vide parfait. Ce vide qui opère la refonte de toutes les techniques apprises et ouvre la voie de l'inventivité.
Quelle est donc, encore une fois, la visée et le but de l'hypnothérapie On peut le dire d'un mot : répondre à la demande de ma personne que nous recevons pour lui permettre de modifier le rapport à son monde. Mais que recèle cette formule ? Elle suppose le respect sur deux versants : d'une part prendre en compte la singularité de cette personne, et d'autre part tenir compte des limites de l'environnement proche et lointain où elle se meut. De nouveau, qu'est-il impliqué dans l'une et l'autre de ces formules ?
... la dissociation, qui peut sans doute rendre de grands services dans la pratique de l'analgésie, n'est que la face négative de la vieille paradoxale. L'autre face est celle de l'association de tous les éléments constitutifs de la personne en vue d'une totale présence à l'acte.
[Novalis] Nous appelons nature la somme de ce qui nous émeut, de sorte que la nature entretient une relation immédiate avec ces parties de notre corps que nous appelons nos sens. Des rapports inconnus et mystérieux que contient notre corps nous font deviner des rapports inconnus et mystérieux au sein de la nature ; la nature est cette communauté merveilleuse à laquelle notre corps nous initie et que nous découvrons dans la mesure où son organisation, ses facultés nous le permettent.
L'Existence, avec une majuscule, n'existe pas. Il n'y a jamais que telle existence, abominablement concrète. Que l'on ne vienne pas me dire que tout y est bien, que tout y est acceptable, que tout doive ou être pris en compte et en charge, que rien ne doive en être méprisé, abhorré, oublié ou exclu. Et pourtant, si.Si, mais seulement au cas où on le veut.
[L'hypnothérapie] n'a pas besoin de chercher à ajouter un sens, à découvrir un sens qui échappait, à dévoiler des mécanismes obscurs ou inconnus. Elle se contente, et c'est tout autre chose, de faire entrer dans le sens qui existe déjà, de faire éprouver ce sens de cette orientation dans la mesure où on se trouve plongé. Le sens est l'expérience même. Il n'y a rien à ajouter.
Le sens est l'expérience même. Il n'y a rien à ajouter.
... Si l'être humain veut être capable de changement, ou bien il attend quelques millions d'années l'apparition d'une nouvelle espèce, ou bien il tourne le dos à la civilisation technicienne pour recevoir de la vie la capacité de changer. La technologie s'égare parce qu'elle veut confondre la modification de l'homme avec la création d'une nouvelle espèce sortie de ses mains.
L'auto-hypnose relève de notre initiative, elle est à notre portée, si l'apprentissage en a été suffisant au préalable, si le lâcher-prise est devenu une expérience banale, c'est-à-dire si nous n'avons plus peur de la disposition. Lorsque cette auto-hypnose est répétée souvent, il peut nous être donné d'expérimenter une présence accrue nos tâches, une plus grande facilité de passer de l'une à l'autre, une meilleure préparation à ce qui pourrait nous advenir. Le succès de cette pratique n'est cependant jamais assuré. Il se peut que nous ne dépassions pas facilement les limites qui sont les nôtres sans la sollicitation d'un hypnothérapeute auquel nous donnerions le droit de les ébranler.