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Citations sur Tout ce dont on rêvait (49)

Et puis arriva la fin du mois de juillet et, avec elle, le temps des vacances. Ce mot révulsait Nicolas, il le renvoyait à son étymologie : vacance, à l'origine, ne signifiait pas autre chose qu'être sans. Sans, Nicolas l'était depuis très longtemps. Sans travail, sans joie, sans désir. Inutile donc d'adjoindre le moindre vide à un vide, déjà considérable.
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Un seul oiseau ne contient pas assez d’eau dans son bec pour éteindre un incendie, mais un million d’oiseaux en contiennent suffisamment pour le faire.
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Aujourd'hui, plus personne - et surtout pas elle- ne croyait à l'absolu politique, plus personne n'osait encore affirmer que demain on raserait gratis ou que le Grand Soir puisse encore advenir, c'était fini tout ça, la confiance vis-à-vis de toutes les entreprises idéologiques du passé s'était définitivement écornée, le cynisme, les mensonges, l'affairisme des uns et des autres avaient dégoûté la plupart de conserver le moindre espoir.
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– Je ne suis plus rien, tu comprends ? Je n'existe plus, je ne compte plus. Rayé de la carte, mon vieux. Alors deux, faites ce que vous avez à faire.
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Comme il était souvent très difficile d'accompagner un grand malade au jour le jour, il était tout autant
pénible de vivre quotidiennement aux côtés de Marie sans emploi. Il fallait sans cesse cacher ses joies
comme ces désespoirs, terrer une partie de soi, se renier en somme. Lui faisait semblant mais elle également.
C'était un jeu de dupes et chacun avait constamment conscience de ce qu'il est impliquait.
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– Pourquoi est-ce que tu es devenu un facho ? demanda-t-elle à son grand-père, le plus calmement du monde.
– Adèle ! hurla Justine en se raidissant dans son siège, sa fourchette à huîtres prenant une position verticale et agressante.
– C'est ce que je suis à tes yeux, un facho ? dit calmement Joseph. Adèle se baissa pour s'emparer de l'ouvrage qui reposait à ses pieds. C'était le petit opus, intitulé la France
de mes envies, que Joseph l'avait invitée à lire.
– C'est en tout cas ce que je crois découvrir entre les lignes de ce que tu as écrit dit-elle.
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– Alex est un salaud. Je l'adore, c'est mon frère, il n'en reste pas moins que c'est un salaud. Qui plus est un salaud de vingt et un ans qui plaît aux nanas.
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Souvent, Nicolas se prenait à imaginer ce que ses parents auraient pensé de tout ça, de lui, de l'effroi qu'ils auraient très probablement ressenti à constater l'échec patent de leur fils aîné à se sortir de ce merdier. Toute leur vie, ils avaient travaillé comme des esclaves, se levant six jours sur sept à 4 h 30 du matin pour vendre des chaussures sur des foires ou des marchés ambulants, terminant leur journée à 18 heures - le temps de remballer des centaines de paires de pompes dans leurs boîtes à carton, de déconstruire leur échoppe éphémère, de la ranger morceau après morceau dans leur camionnette, de reprendre la route pour rentrer chez eux et d'y dresser le bilan comptable de leur journée - se couchant à 22 heures après un repas frugal, reproduisant exactement le même schéma le matin suivant, excepté le lundi qu'ils consacraient aux nécessaires obligations domestiques. Sa vie d'enfant puis d'adolescent s'était réglée sur les horaires insensés de ses parents. Très tôt, il avait su ce que travailler signifiait et impliquait. Sa perte d'emploi le renvoyait à l'excès de travail de ses parents. Le vide de sa vie renvoyait au trop plein de la leur.
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On passe à côté de 95% de son existence, il faut juste arriver à profiter des 5% restants (p. 179)
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Il affichait la décontraction naturelle de ceux qui ont une confiance illimitée en ce que la vie leur réserve , une qualité parfaitement déconcertante - et même effrayante - pour tout individu un tant soit peu enclin au scepticisme et à l'introspection.
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