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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes dans les années 60 : pendant leur vingt ans de vie commune à Détroit, Célia Scott a observé son mari Arthur , se cacher derrière le lourd secret familial qui entoure la mort de sa soeur Ève.

Mais en1967 , les émeutes raciales l'effraient encore plus que son passé, il décide de retourner vivre dans la ferme familiale sur Bent Road, au fin fond de l'Arkansas, avec Célia et leurs trois enfants: Elaine, Daniel et Evie .

A Détroit , Célia appréhendait les bombes incendiaires , les tanks et les jeunes noirs qui interpellaient sa fille Evie aux jolies tresses blondes mais ici quel climat suspicieux !
Même si Les émeutes conséquentes aux mouvements des droits civiques mettaient certaines villes à feu et à sang!


Justement, une petite fille Julianne Robison disparaît peu après leur installation à Bent Road.
Le roman s'articule autour de cette disparition mais surtout sur l'histoire sombre de la famille Scott.
Pas une seule fois, durant toute leur vie ensemble , Arthur n'a emmené Célia dans sa ville natale et pour cause!
C'est là qu'adolescent il a perdu sa soeur aînée Ève, morte assassinée dans des circonstances qu'il a toujours refusé d'évoquer.
Ils retrouvent la Grand - mère Reesa , revêche et silencieuse , froide et rustre la soeur aînée d'Arthur : Ruth , douce , prématurément vieillie , maigre , effrayée par l'alcoolisme de son mari Ray , puant le bourbon constamment qui l'aurait épousée car elle ressemble à sa soeur Ève .
Floyd, le shérif soupçonne Ray , depuis vingt - cinq ans d'avoir quelque chose à y voir , il garde un oeil sur lui, il pense qu'il a fait du mal aussi à Julianne Robison.

Eh! Oui rien n'est simple chez les Scott. Je n'en dirai pas plus.
Tout au long du récit plane la disparition d'Eve. Elle imprègne les pages ,on en parle , on se pose des questions , ajoutez à cela l'atmosphère étouffante de cette ville puritaine où la religion et le poids des convenances alourdissent la climat.
C'est une lecture oppressante aux personnages fragiles ou tourmentés , mystérieux .
Plutôt un roman noir d'ambiance familiale , une chronique de vie avec des retours dans le passé , beaucoup de sujets contradictoires, le poids contraignant , étroit ,culpabilisant de la religion, celui des mensonges et des remords, des oublis volontaires ——les silences et les non- dits, avec ses erreurs——beaucoup plus qu'un simple thriller !

Entre pardon et résilience , solitude et compromis , meurtre considéré comme remède à la honte , refus d'émancipation , poids des convenances,responsabilités écrasantes de ceux qui ont vu mais n'ont rien dit ,malaise secret et délétère , le passé revient brutalement au visage des protagonistes.

La fin est inattendue , le suspense haletant , le climat de tension lourd et étouffant , sous- entendus et violence s'installent.
Plus un ouvrage noir familial , psychologique, tout en tension , prenant , qu'une oeuvre policière à mon sens !
Brent Road , un drôle d'endroit !
Je me suis quand même ennuyée à cause de l'écriture sans relief ,même si les chapitres s'articulent au mieux !
Trop long peut- être !
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Première scène, de nuit, une voiture gravissant une colline.
Celia a les mains crispées sur son volant. Trois jours éreintants de conduite qui se terminent en tentant de discerner dans l'obscurité le pick-up d'Arthur, son mari, qui la précédait jusque là.
Avec leurs trois enfants, Elaine, Daniel et Evie, ils ont quitté Detroit et son insécurité grandissante pour le Kansas. Vingt ans qu'Arthur n'a pas mis les pieds au Kansas, chez lui, où sa soeur Eve est morte, assassinée dans des circonstances jamais élucidées, alors qu'il était adolescent.
Le vent souffle et fait rouler des boules d'herbes sèches, ombres toutes rondes bondissantes sur le bas côté de la route.
Au sommet de la colline, un virage prononcé, une ombre plus imposante ressemblant à un homme mais l'image est trop furtive pour penser que ce n'est pas un autre buisson d'amarante tournoyant dans la nuit.

Au pied de la colline, ils sont tous arrivés, au bord de Bent Road, chez grand-mère Reesa. Là, va commencer pour eux une nouvelle vie dont tous les faits et gestes, minutieusement exposés, vont emplir les pages, accentuant ainsi les sourdes menaces qui ne demandent qu'à percer la banalité de leur quotidien.
Les fragments de scènes se succèdent, passant des uns aux autres, forçant l'implication du lecteur dans cette chronique familiale où la vie tente de suivre son cours alors que des non-dits, des rancoeurs, des dissimulations, qui suintent depuis vingt ans, se mettent subitement à couler plus abondamment, réveillés par la disparition de la fille d'un voisin.

Ici, les faits classiques du roman noir ne sont pas les principaux éléments pour capter l'attention du lecteur. La recherche de la disparue n'est là qu'en toile de fond, alors que l'on se doute bien dès le début qu'elle nous reliera au passé. C'est davantage dans l'état d'esprit des protagonistes, dans leurs motivations, leurs avancées, que se situe toute la puissance de ce roman. Cet ancrage dans leur quotidien donne encore plus de relief à l'ambiance de plus en plus pesante, tissée minutieusement et rappelée méthodiquement.
Evie, la benjamine, blonde et toute menue pour ses neuf ans, rappelle à la famille l'absente, faisant surgir ainsi ce passé douloureux. A chacune des visites chez grand-mère Reesa, elle se glisse et s'enferme dans l'ancienne chambre d'Eve, fouille la penderie où dorment depuis tant d'années des robes qui la fascinent. Face aux adultes et leurs faux-fuyants, la petite ignore que sa tante est morte depuis longtemps.
De son côté Arthur espère que la vie au Kansas transformera son fils Daniel en homme. Ce dernier s'exerce à la carabine, tentant désespérément de gagner le respect de ce père qui ne lui offre aucun encouragement.
Alors que la mère regrette amèrement sa vie à Detroit, elle devra protéger Ruth, sa belle-soeur, si mince, si fragile, si marquée et vulnérable face à l'alcoolisme et la brutalité de son mari, lui nous servant l'éternel refrain de celui qui frappe « Tu l'as cherché. » Et puis, lorsqu'on est une bonne chrétienne, on se laisse battre par son mari sans avoir le droit de déserter son foyer. L'implacable dominance de l'homme se trouve confortée par la toute puissance de la religion parce qu'ici, il ne s'agit pas de louper la messe chaque dimanche pour laquelle on se fait bien propres, avec le montant du dernier denier versé qui détermine la place où l'on s'assoit dans les rangées de bancs de l'église !
Face à cette menaçante pression conjugale, la relation qui s'installe entre les deux femmes relève et illumine la dureté de cette existence liée à la tyrannie humaine et religieuse.

Derrière la tension psychologique des personnages, Lori Roy joue aisément et à plusieurs reprises sur la perception de bruits extérieurs, attirant l'attention sur les craquements de l'herbe sèche, le bruissement d'une branche d'érable derrière la fenêtre, le vent incessant ébranlant une barrière. Même Olivia, la vache, avec ses escapades, participe à la tension grandissante. La porte moustiquaire grince ou claque, les moteurs des pick-up ronflent et préviennent de leurs arrivées plus ou moins attendues ou craintes.

Alors que les températures chutent, notre famille casse les congères, déblaye la neige ensevelissant ce passé toxique. Une fois le manteau ôté, la noirceur du dénouement fait frissonner devant l'hideuse vérité.
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États-Unis, années 60. Arthur quitte Detroit, effrayé par ce qu'il appelle la "violence" (et qui correspond en fait à la lutte des Noirs pour les droits civiques), et s'en retourne avec femme et enfants, sur ses terres natales, au Kansas.
Ça va être compliqué : pas pour Arthur, qui se coule aussitôt dans le moule du chef de famille (Celia, sa femme, le trouve "plus viril" au Kansas). Mais Celia, elle, regrette la ville et doit de plus affronter une belle-mère hostile. Daniel et Evie les deux plus jeunes enfants demeurent très isolés, sans amis. Les relations avec la tante Ruth et l'oncle Ray se compliquent. Un secret de famille pèse depuis des décennies. Chez des voisins, une petite fille disparaît…
Annoncé comme un roman policier, Bent Road est plutôt un drame psychologique je dirais, dans lequel le cerveau des protagonistes tourne en permanence à plein régime.
Il y a quelques maladresses, c'est un premier roman, mais dans l'ensemble l'ambiance oppressante de ce patelin du Midwest, le puritanisme religieux, les ragots, le conservatisme de la société sont bien rendus et assez captivants.

Traduit par Valérie Bourgeois.
Challenge USA : Un livre, un État (Kansas)
LC thématique de décembre 2022 : "Littérature étrangère"
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Ce roman noir rural est une pépite du genre et j'ai passé un très bon moment de lecture.
L'histoire, c'est celle d'un retour aux sources dans le Kansas, au fin fond de la campagne américaine, pour fuir des émeutes raciales de la ville de Détroit, où la famille Scott, a construit son nid. Mais la famille peine à trouver la sérénité attendue, au Kansas, car malgré les 25 ans d'exil, les problèmes laissés en plan ne sont pas résolus, le passé resurgit. Une atmosphère lourde, des drames familiaux, sous fond d'alcoolisme, une disparition inquiétante, voir angoissante, des soupçons qui rendent l'air irespirable. Au milieu de ce monde violent, des enfants qui grandissent, Daniel, le fils adolescent qui devient homme, Evie la petite qui ressent, à travers son entourage, la présence de sa tante Eve, morte il y a 25 ans, à qui elle ressemble beaucoup, bref, un climat explosif, une écriture ciselée, une réussite.
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Années soixante, les émeutes raciales et les coups de fils anonymes inquiètent Arthur Scott, Détroit est devenu une ville dangereuse, il décide de retourner au Kansas avec sa famille. Pourtant, il a quitté sa ville natale vingt-cinq ans plutôt, et Célia, sa femme, sent bien qu’il s’est passé quelques chose de grave.
L’installation à Bent Road ne se fait pas sans difficulté. Seul Arthur semble y trouver ses marques. Le changement de vie est important pour Célia et les enfants, Elaine, Daniel et Evie. Malgré les efforts de Célia l’environnement est austère, le village et la famille peu accueillants. Sa cuisine ne sera jamais à la hauteur de celle de Reesa, sa belle-mère, elle a du mal à comprendre le comportement étrange de Ruth et Ray, sa belle-sœur et son beau-frère. Les enfants eux-mêmes sont mis à l’écart à l’école et Daniel a beaucoup de mal à passer du stade de petit garçon a adolescent dans ce milieu hostile qu’il découvre. Seule Elaine est heureuse de sa rencontre avec Jonathon.
Lorsqu’une enfant des environs disparait, les soupçons se portent aussitôt sur Ray, l’ancien fiancé d’Eve que d’aucun savent violent et qui au fil des années s’est transformé pour n’être plus aujourd’hui qu’un alcoolique violent qui terrorise sa femme. Eve, la sœur d’Arthur, a disparu 25 ans plus tôt. Les causes de son décès sont mystérieuses et les soupçons du shérif se portent toujours sur Ray.
Tout au long des pages, la mort d’Eve plane comme un secret lourd à porter et jalousement gardé, un de ces secrets de famille qui ont des prolongements sur plusieurs générations. Evie porte un prénom tellement semblable et la chambre d’Eve est si tentante, ses robes tellement jolies, que la petite fille s’identifie presque à cette tante qu’elle ne connait pas encore.
C’est un livre passionnant et pourtant il s’y passe peu de choses. Mais il y a tellement de force dans ces scènes de vie. L’auteur fait passer une multitude de sentiments contradictoires, évoque le passé, interroge sur les relations humaines, pose la questions de la responsabilité, de la suspicion entre les protagonistes, des remords et du poids des regrets qui laissent leur empreinte sur la vie. Elle parle aussi des contraintes de la religion et des convenances, qui font par exemple qu’une femme battue devrait rester avec son mari, simplement parce qu’ils sont mariés ! Elle rappelle le poids des mensonges et des silences dans ces familles qui ne peuvent pas accepter les différences, les faux pas, et où le poids de la religion, de la morale, est tellement fort qu’il va bouleverser des vies entières.
C’est un roman d’ambiance familiale et pas historique ou politique sur fond de racisme comme j’ai pu l’imaginer au départ. C’est une chronique de la vie, avec ses erreurs et ses regrets, c’est aussi beaucoup plus qu’un thriller. Le côté psychologique, la résilience et le pardon, les secrets et les responsabilités, le refus de voir et dire la vérité sont des éléments importants qui emportent le lecteur au-delà d’une intrigue qui se dévoile doucement. J’ai beaucoup aimé ce livre malgré son atmosphère parfois pesante, et il me semble que c’est aussi ce qui fait sa réussite.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une bonne surprise!
J'ai pris du plaisir dans ce roman à la fausse allure de polar, et à la vraie de roman socio-psy à l'américaine sur ces familles du middle west profond, où la seule distraction à sa propre vie familiale consiste à "espionner/cancaner" celle de ses voisins.
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Les années 60, dans le Kansas, une famille vient s'installer dans la ferme familiale paternelle. Arthur Scott revient après vingt ans d'absence avec son épouse et ses trois enfants. Vingt ans marqués par un lourd secret familial, la mort de sa soeur Eve. Peu de temps après leur installation, une petite fille nommée Julianne Robison disparaît. le roman s'articule autour de cette disparition et de l'histoire de la famille Scott. Un lourd et étouffant climat de tension et de violence s'installe. Roman psychologique, suspens haletant et fin complètement inattendue.
Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Un roman très captivant car le récit nous plonge rapidement dans une ambiance inquiétante voire pesante et nous fait douter jusqu'au bout en bousculant les apparences. Un bon moment de lecture !
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Au niveau de l'écriture et de l'ambiance +++
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