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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ma première lecture de ce roman remonte à mes années au secondaire. Comme je n'aimais pas le livre obligatoire proposé par mon professeure de français, cette dernière m'avait suggéré de lui faire un résumé de Bonheur d'occasion. Je me souviens qu'à l'époque, le film  m'avait beaucoup marquée. J'en avais parlé avec mon père qui m'avait amenée voir le chalet de l'illustre écrivaine situé à Petite-Rivière-Saint-François, pas très loin de la maison de ma grand-mère maternelle. Nous devions être en 1985 ou quelque chose comme ça. le film est sorti en 1983 l'année du décès de Gabrielle Roy.

Ce livre met en scène Florentine Lacasse, 19 ans, une serveuse, travaillant au Quinze-Cents, dans le quartier défavorisé de Saint-Henri à Montréal. Elle souhaite trouver le bonheur au moment où le chômage frappe de plein fouet et que la guerre devient la seule porte de sortie. Elle est amoureuse de Jean Lévesque, mais elle est aimée par Emmanuel Létourneau, un soldat. le lecteur suit également le destin des parents de Florentine, Rose-Anna et Azarius, dont la vie est marquée par la pauvreté et le lecteur est amené à comprendre les raisons associées à leurs malchances. C'est un roman criant de réalisme, rempli de sentiments, de misère, d'attente, de rêves… Mais avant tout, c'est Saint-Henri qui vit grâce à la plume de Gabrielle Roy et qui brille grâce à son sens de l'observation.
Ainsi, il faut suivre Rose-Anna, la mère de Florentine dans le quartier pour trouver un logis pour sa famille. Ils ne sont plus capables de payer le loyer, alors ils doivent déménager comme bien d'autres familles à cette époque.

Elle arriva place Saint-Henri; elle la traversa pour une fois sans souci de trams, de la sonnerie du chemin de fer et de l'âpre fumée qui alourdissait ses paupières. Un camion la frôla, et elle leva un regard plutôt étonné qu'effrayé. […]
À pas moins sûrs, moins courageux, elle s'engagea vers les endroits les plus misérables, derrière la gare de Saint-Henri.
Bientôt, elle arriva dans la rue Workman, qui porte bien son nom. «Travaille, ouvrier, dit-elle, épuise-toi, peine, vis dans la crasse et dans la laideur».
Rose-Anna s'aventura au long des taudis de briques grises qui forment une longue muraille avec des fenêtres et des portes identiques, percées à intervalles réguliers. (p. 99-100).

Gabrielle Roy a obtenu le prix Femina en 1947 pour ce roman et le Prix du Gouverneur général.

https://madamelit.ca/2017/07/31/madame-lit-une-ecrivaine-ou-un-ecrivain-par-mois-juillet-2017-gabrielle-roy/
Lien : https://madamelit.ca/2017/07..
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Voilà, il y a un moment, notre rongeuse de livres lançait un challenge sur les classiques en proposant d'inclure des lectures communes dans ce challenge! Et comme je venais de me procurer Bonheur d'occasion, je me suis dit pourquoi pas le proposer et le faire découvrir aux autres. Bien sûr, je ne l'avais pas lu, mais je savais que ce livre avait une bonne critique, en ayant remporté plusieurs prix dont:
* le Prix du Gouverneur général du Canada
* le Prix Fémina de France
* et une médaille de l'Académie canadienne-française
Cependant, je dois dire que, même si j'avais proposé le titre, personne ne se joignait à la LC du challenge, ce qui a fait que j'ai décidé d'élargir en postant des topics sur livraddict et babelio, parce qu'une LC seule, ce n'est pas fameux! Même si cela a pris du temps avant qu'une non-canadienne se joigne à la LC, il y en a!
Certains l'auront peut-être vus, mais au moment où j'écris cette chronique, je n'ai pas mon livre avec moi, ce qui fait que je suis légèrement déçue de la critique que je vous fait, car j'aurais aimé vous partager mes citations coups de coeur, qui faisaient ressortir l'ambiance du roman!
Bien sûr, le roman se passe au moment de la guerre dans un quartier pauvre de Montréal. Gabrielle Roy décrit donc cette réalité avec un grand brio. Par ses mots, elle réussit à nous transmettre l'ambiance ainsi que les enjeux de la pauvreté. Florentine m'a parfois agacée, mais j'avoue que cet agacement rendait son personnage beaucoup crédible, car après tout, normal de ne pas vouloir un bonheur qui soit usé! C'est un livre triste, oui, certes, mais le contexte s'y prête! Donc, si vous voulez quelque chose de joyeux, ce n'est pas pour vous, pour l'instant! Mais je vous invite à le découvrir, car cela dépeint une réalité qui est encore criante de nos jours et qui ne tombe pas dans l'oubli lorsqu'on a déposé le livre! Bref, dommage que, puisque ma mère l'a fait lorsqu'elle était jeune, ce livre ne soit pas lu à l'école de nos jours! Je crois que même au secondaire, il pourrait intéresser certains jeunes par son côté historique, sa conscience sociale! Peut-être pas lire l'intégrale, mais à tout le moins des extraits.
Donc, vous comprendrez que j'ai bien apprécié ma lecture. Bien sûr, le style est parfois ardu, mais ça coule assez aisément! Ma seule déception: avoir tant attendu avant de le lire! Donc, pour moi, ce livre mérite bien son statut de classique de notre littérature canadienne!
Lien : http://paysdecoeuretpassions..
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Publié en 1945, prix Fémina de 1947, Bonheur d'occasion est certes un classique de la littérature canadienne et québécoise en particulier. ce roman décrit le quotidien du quartier Saint Henri de Montréal au début de la deuxième guerre mondiale. Saint-Henri est un quartier défavorisé à la triste réputation et peuplé par une grande majorité de québécois francophones souvent sans emploi malgré eux victimes des conditions économiques défavorables. Gabrielle Roy a très bien décrit ce quartier dans son roman et a aussi très bien saisi la misère de sa population. ses personnages sont saisissants de vérité.

J'ai beaucoup aimé ce roman avec ses personnages marquants tels que Rose-Anna la mère de 12 enfants qui se tue à l'ouvrage pour joindre les deux bouts avec un mari, Azarius, irresponsable et rêveur, Florentine jeune fille de 18 ans qui travaille comme serveuse et rapporte ses payes à la maison pour aider sa mère, il y a aussi Jean, jeune homme ambitieux, un peu cruel et hautain qui veut se sortir de ce quartier par le travail et l'étude. Plusieurs autre personnages sont aussi présents et importants mais je en veux pas tout dévoiler.

Gabrielle Roy a décrit tout ce monde avec justesse et sensibilité. J,ai été séduit par son écriture magnifique et par la trame de son intrigue. J'ai été ramené à une époque que j'ai failli connaître (je suis né en 1949) mais dont j'ai beaucoup entendu parler dans mon enfance, non seulement l'époque mais le quartier aussi qui a longtemps gardé sa réputation de quartier difficile.
Finalement ce fut un grand plaisir de lecture non seulement pour la nostalgie mais pour la qualité d'écriture et l'intérêt de l'histoire qui aurait aussi bien pu se passer dans un autre lieu et une autre époque.
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Un vrai bonheur, voilà comment je qualifierais ma lecture ! Ce sont des gens bien ordinaires - Florentine et Rose-Anna mis à part- et il ne leur arrive rien d'extraordinaire. Sauf la misère de leur quotidien. Manque d'argent, manque d'amour, manque de reconnaissance, chacun a son (ses) malheurs.
On comprends pourquoi Bonheur d'occasion est un classique au Québec : comme Michel Tremblay, Gabrielle Roy dépeint un pan de la société à Montréal ; aussi on alterne entre les dialogues en français québécois abruptes et crus et de délicieuses descriptions de l'environnement, des postures et des états d'âme des différents personnages plus vrais que nature. Les archétypes y sont presque tous présents, ce qui rend le roman très riche et très prenant : celui qui veut sortir de sa condition par les études, le mari fainéant et bon à rien, la maman qui s'occupe de tout et tout le monde, le jeune enfant qui meurt faute de soin, le soldat idéaliste, la jeune fille éprise d'amour pour n'en citer que quelques uns.

On en ressort plus fort, fier pour eux : rien n'arrête ces personnages que la vie n'épargne pourtant pas.
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un chef d'oeuvre
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Le chef d'oeuvre de cette grande auteure canadienne, lauréate du prix Fémina et de celui du Gouverneur général. Un roman puissant, à la Steinbeck, qui trace le portrait de deux sociétés : le Montréal cossu des anglophones et celui des francophones englué dans la misère.

Florentine croupit dans le quartier populaire de Saint-Henri à Montréal. Son père, un doux rêveur, est toujours au chômage et la maigre paye de Florentine aide la famille à surnager. On comprend très vite qu'elle ne pourra jamais échapper à ce milieu.

Serveuse dans un restaurant, elle tombe amoureuse de Jean Lévesque, un jeune ambitieux travaillant dans une usine gérée par des Anglais. Il a juré de s'en sortir. Lévesque engrosse Florentine et disparaît. On est à l'époque où les filles-mères sont déconsidérées et la famille ne pourra jamais supporter le poids d'un autre enfant, car Florentine a déjà 12 frères et soeurs.

Confrontée à son destin, Florentine devra faire un choix terrible.
Lien : https://andreracicot.ca/lect..
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Livre découvert je crois sur Babelio, dans une liste d'autrices québécoises, et après lecture je suis très contente d'être tombée dessus. Gabrielle Roy parvient à retranscrire, à la fois avec précision et poésie, l'atmosphère de ce quartier populaire de Montréal, ainsi que les tourments de ses personnages. L'écriture est fine et on se laisse immédiatement entraîner dans les méandres des bas-fonds montréalais.
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Ce roman est le premier roman québécois à avoir fait une allusion, bien que très subtile, à la sexualité.
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