L'entrée en rock d'un jeune ex-inspecteur des impôts devenant batteur. Endiablé et particulièrement savoureux. Avec en prime un bel hommage à la mythique salle le Plan de Ris-Orangis.
Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/04/24/note-de-lecture-le-rigodon-dhonneur-rue-rory-gallagher-francois-roy/
Un soir de douce folie dans une boîte de jazz, une grande star du rock français à contrôler fiscalement, une jeune femme mystérieuse dans un rôle inattendu : voilà comment un jeune inspecteur des impôts sans histoires se retrouve propulsé en quelques semaines au coeur de l'univers de la musique rock française et internationale, mais en y empruntant savoureusement l'un des itinéraires les plus détournés que l'on puisse imaginer. Très loin de l'univers impitoyable et déjanté qui enfièvre par exemple le «
Sales chiens » de
JB Hanak, beaucoup plus près du «
Mes nuits apaches » et du «
La nuit ne dure pas » d'
Olivier Martinelli, friand comme lui de nous faire revivre les conditions matérielles et fantasmatiques d'une « entrée en rock », mais sans la médiation d'un
John Fante et de ses rugosités, c'est peut-être bien du côté du « Owen Noone et Marauder » de
Douglas Cowie ou du « Too Much, Too Late » (non traduit en français) de Marc Spitz que se jouent ici les résonances les plus authentiques : chez
François Roy, dont ce « Rigodon d'honneur », son premier roman, a été publié en mars 2022 par ses propres soins, il y a, central, le pari réussi d'une bienveillance profonde et d'une pure joie de vivre auxquelles le grand récit des musiques actuelles ne nous a en général pas habitués. Et que tout cela soit mené tambour battant (le rigodon d'honneur est un air de tambour popularisé sous Napoléon, permettant aux soldats de soutenir longtemps une vive allure, sans aller jusqu'au pas de charge), au milieu de références musicales aussi intégrées au flux narratif que réellement judicieuses, sous le signe impérial de
Little Bob, n'enlève rien à cet alerte plaisir de lecture, bien au contraire.
En bonus valant aussi très largement le détour, l'auteur, par ailleurs professionnel du secteur chez le premier fabricant mondial d'instruments de musique et longtemps président de l'association du Plan, à Ris-Orangis (situé rue Rory Gallagher, d'où le beau titre de cet addendum), nous offre un hommage richement illustré, de photographies et d'anecdotes, à cette salle mythique du sud parisien, où le rock classique et les furias les plus contemporaines ont cohabité bien des années pour la plus grande joie des amatrices et amateurs.
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