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EAN : 9791069987869
François Roy (05/02/2022)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Nous sommes en 1990. Fernand, jeune inspecteur du fisc sans fantaisie, a de vagues souvenirs de son père musicien, parti pour des horizons plus respectueux de son art alors que son fils était âgé d'à peine huit ans. Un événement inattendu va conduire Fernand à s'intéresser enfin à la musique et faire resurgir ce qui était enfoui au plus profond de lui. Rapidement, il saisit l'opportunité de contrôler un des artistes les plus en vue de la scène musicale. L'artiste si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'entrée en rock d'un jeune ex-inspecteur des impôts devenant batteur. Endiablé et particulièrement savoureux. Avec en prime un bel hommage à la mythique salle le Plan de Ris-Orangis.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/04/24/note-de-lecture-le-rigodon-dhonneur-rue-rory-gallagher-francois-roy/

Un soir de douce folie dans une boîte de jazz, une grande star du rock français à contrôler fiscalement, une jeune femme mystérieuse dans un rôle inattendu : voilà comment un jeune inspecteur des impôts sans histoires se retrouve propulsé en quelques semaines au coeur de l'univers de la musique rock française et internationale, mais en y empruntant savoureusement l'un des itinéraires les plus détournés que l'on puisse imaginer. Très loin de l'univers impitoyable et déjanté qui enfièvre par exemple le « Sales chiens » de JB Hanak, beaucoup plus près du « Mes nuits apaches » et du « La nuit ne dure pas » d'Olivier Martinelli, friand comme lui de nous faire revivre les conditions matérielles et fantasmatiques d'une « entrée en rock », mais sans la médiation d'un John Fante et de ses rugosités, c'est peut-être bien du côté du « Owen Noone et Marauder » de Douglas Cowie ou du « Too Much, Too Late » (non traduit en français) de Marc Spitz que se jouent ici les résonances les plus authentiques : chez François Roy, dont ce « Rigodon d'honneur », son premier roman, a été publié en mars 2022 par ses propres soins, il y a, central, le pari réussi d'une bienveillance profonde et d'une pure joie de vivre auxquelles le grand récit des musiques actuelles ne nous a en général pas habitués. Et que tout cela soit mené tambour battant (le rigodon d'honneur est un air de tambour popularisé sous Napoléon, permettant aux soldats de soutenir longtemps une vive allure, sans aller jusqu'au pas de charge), au milieu de références musicales aussi intégrées au flux narratif que réellement judicieuses, sous le signe impérial de Little Bob, n'enlève rien à cet alerte plaisir de lecture, bien au contraire.

En bonus valant aussi très largement le détour, l'auteur, par ailleurs professionnel du secteur chez le premier fabricant mondial d'instruments de musique et longtemps président de l'association du Plan, à Ris-Orangis (situé rue Rory Gallagher, d'où le beau titre de cet addendum), nous offre un hommage richement illustré, de photographies et d'anecdotes, à cette salle mythique du sud parisien, où le rock classique et les furias les plus contemporaines ont cohabité bien des années pour la plus grande joie des amatrices et amateurs.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Fernand n’avait jamais couru autant de lièvres en même temps. Il avait retenu cette phrase de Bernie : « la vie est trop courte pour n’avoir qu’un objectif à la fois ».
En y réfléchissant, Fernand en dénombrait sept, et ce chiffre validé par de multiples exemples lui plaisait : les sept nains, les sept samouraïs, les sept mercenaires et les sept missions de Fernand. Accomplir correctement son travail, réfléchir à ce que devait être sa future vie, avancer dans sa relation amoureuse avec Julie, parfaire ses connaissances musicales, devenir batteur, retrouver son père sans fâcher sa mère. Et enfin, contrôler son budget, car il sentait bien que ses achats étaient de moins en moins maîtrisés. Il aurait aimé les classer dans un ordre rationnel. Sa matrice d’analyse habituelle, en croisant les critères d’importance et d’urgence, ne fonctionnait pas. Ça n’avait pas de sens. Si sur le périphérique toutes les voitures avaient un gyrophare, ce serait comme si personne n’en avait.
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On s’approchait déjà de la fin du premier set et Fernand sentait monter l’angoisse, il en venait même à regretter d’avoir écarté l’option cinéma. Fernand venait de prétexter l’accomplissement d’un besoin naturel, quand il aperçut, pendu au téléphone mural près des toilettes, le batteur du groupe. Il le reconnut d’autant plus facilement que Fernand, malgré la défection paternelle, avait néanmoins toujours été fasciné par la batterie. Il l’avait maintes fois constaté lors de son adolescence, se remémorant par exemple un bal d’été, au cours duquel il avait passé la soirée derrière la scène à observer tous les faits et gestes du musicien, délaissant au profit de camarades boutonneux quelques flirts potentiels au profil de concours « Miss plage ».
Le batteur paraissait soucieux et après avoir raccroché s’adressa à Fernand :
– « Tu veux me rendre un service ? Je dois absolument me tirer, et si je l’annonce moi-même à mes potes, ça va être l’embrouille assurée. Tu leur dis que je leur expliquerai. Ils vont être furax, mais avec un peu de bol, il y aura bien un caissier dans la salle qui pourra assurer. Les standards de rythm and blues, c’est pas sorcier, un mec qu’a le beat, ça se trouve bordel, non ? Et puis t’as une bonne bouille ! De toute façon, t’as juste à leur dire ça, ok ? C’est pas sympa, je sais. Me tirer en plein concert, ça la fout mal, mais si je ne me casse pas, ça craint encore plus ! »
Fernand, légèrement stupéfait par cette mission inattendue et le langage imagé de son sympathique interlocuteur, ne demanda pas d’explication, et se dit finalement que le voir discuter avec les musiciens impressionnerait sûrement Laura.
Fernand s’apprêtait à remonter dans la salle quand une idée anormalement délirante lui traversa l’esprit. Et si le batteur remplaçant, c’était lui ?
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