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“ - Un véritable atlas … dit-il en suivant du doigt les grandes lignes. Des rivières de désir, des montagnes d'ambition!

- (...) C'est bien ce que dit aussi votre main, cher Monsieur. Votre main n'est rien d'autre qu'un atlas de désirs inassouvis …

Il tapota ma ligne de vie et répéta:
- Rien d'autre que de l'impossible … “

L'Inde est un pays de contrastes qui m'a toujours attiré. Je lis énormément de livres qui s'y déroulent et qui concernent tous ses habitants. Voici que je dégote ce merveilleux roman d'une auteure que je n'ai jamais lu …. J'adore ! Une grande saga familiale qui se déroule pendant trois générations … de la période de colonisation à l'indépendance de l'Inde.

Tout commence par le départ de Calcutta, du patriarche Amulya et de sa femme Kananbala, pour cette petite ville de Songarh aux porte de la jungle … mariages de leur fils, une orpheline et un orphelin, système de castes, l'amour, entrecoupé de moments de l'Histoire, etc.

Beau, triste, joyeux, un excellent roman (une vraie brique) de 448 pages à savourer !
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Peut-être éprouve-vous parfois les mêmes sentiments : lorsque la rencontre avec un écrivain a été fabuleuse lors de la première lecture, j'ai toujours beaucoup d'appréhension pour la suivante. Bien sûr, elle peut être dans le même registre et susciter des émotions tout aussi bouleversantes que la première, mais elle peut aussi s'avérer moins vibrante...

J'avais particulièrement apprécié la lecture de "Toutes ces vies jamais vécues" et très envie de "replonger" dans l'écriture poétique d'Anuradha Roy, mais comme vous l'avez deviné, je le craignais aussi.
"Un atlas de l'impossible" m'aura autant emporté que le livre précédent, j'ai retrouvé l'écriture riche au point de susciter beaucoup d'images et la poésie qui m'avaient envoutée, les thèmes qui me sont chers comme les difficultés des relations sociales, un récit qui enseigne, une présence permanente de la nature, des descriptions de botanique et la présence de chiens, "personnages secondaires" mais attachants et qui habitent encore les pensées, une fois le livre terminé.

Un récit en trois parties pour trois générations, à travers aussi l'évocation de trois lieux de vie : trois maisons mais aussi trois jardins pour une famille touchée par les deuils, habitée par les absences, guettée par une forme de folie.
Un récit qui chemine autour d'un personnage qui nous guide dans les méandres des vies et nous laisse seul maître de nos émotions en ce fait qu'il est orphelin, sans religion et sans caste donc sans à-priori, sans déterminisme aucun dans ce pays qui vit sous un joug britannique et dont le Nord s'embrase pour finalement aboutir à un tracé nouveau des frontières et au plus grand exode de population que le monde ait connu en terme de nombre de personnes déplacées. du début du siècle à la partition, la cohabitation de ces hommes et femmes de Cultures différentes, parfois ennemis, parfois liés malgré les différences de culte ou de rang social pour nous parler de leurs existences mais aussi des balbutiements d'un pays qui se morcelle, tout en vivant un chaos intérieur.
Des vies comme autant de barques ballottées dans le courant des événements. Et si comme l'eau stagnante du « fleuve » qui décide un jour d'envahir les berges qu'on imaginait émergées à jamais, les affrontements, les divergences, les tueries, les cruautés s'ils paraissent éloignés, sont pourtant si proches à travers la religion des uns, les coutumes d'un autre que le souffle de l'intolérance devient palpable.
C'est aussi le roman des regrets, de la sagesse qu'amènent les années, du désir de revenir vers une certaine forme de protection que procure le regard candide de l'enfant.

C'est un livre dans lequel on apprend, l'Histoire du pays se distille au gré des événements dans la famille, au gré des rencontres, on découvre cette flore luxuriante toujours décrite avec beaucoup de détails, toujours ces couleurs chatoyantes, les mots du texte nous impriment les nuances sur la rétine, c'est un livre dans lequel on s'émeut : deuil et absence sont lourds à porter , la fuite pour que le chagrin n'écrase pas les êtres devient seule solution. La misère d'un pays qui côtoie des richesses que seuls un petit nombre détient, les rapports sociaux difficiles entre les ethnies et ceux issus de différents rangs sociaux.

Et puis, c'est un livre pour s'évader, pour rêver, puisque c'est bien le propre de la lecture de nous faire voyager, en pensées et d'un continent à l'autre. La luxuriance de la végétation, le chatoiement des couleurs, les parfums des fleurs parviennent jusqu'au lecteur quand ce n'est pas les plats de la cuisine indienne que ce dernier entraperçoit devant lui, tout en respirant les fumets qui l'invitent à partager les mets épicés et savoureux.
C'est un roman de perceptions au-delà de la vies des personnages, un roman qui sait appeler les sens pour faire avec les mots, une atmosphère qui dit l'âme d'un pays , l'âme d'une Culture à travers son Histoire.

Il en reste de magnifiques descriptions en tête, l'impression d'en avoir appris un peu plus, le désir d'ouvrir un autre livre pour retrouver cette atmosphère si particulière de cette Culture riche et fascinante. On quitte des personnages attachants, persuadés, que ceux que nous rencontrerons, dans le prochain roman lu de cette écrivaine, nous procureront d'aussi intenses émotions.

(Août 2021)
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Avec Un atlas de l'impossible, un nom de plus est à ajouter à la longue liste des écrivains indiens contemporains, conteurs hors-pair de leur pays, dont l'histoire et la géographie sont équivalentes à celle d'un continent. Anuradha Roy a signé un premier roman superbe, tissé de toutes les contradictions indiennes, ses odeurs, sa beauté et sa laideur, sa richesse et sa pauvreté, ses religions, ses castes ... le livre est une saga familiale, qui débute en 1907 et s'achève durant les années 50, explorant l'espace-temps en trois grands chapitres où une nuée de personnages apparaît puis disparait, certains, au fil des pages, passant de l'arrière-plan à l'avant-scène, grandissant au rythme d'un pays secoué par sa propre histoire. Un atlas de l'impossible, moins ambitieux que beaucoup de romans-fleuves indiens, s'attache surtout à l'intime, avec des portraits d'hommes et de femmes inoubliables, et surtout à l'esprit des lieux, deux maisons y jouant le premier rôle, alors que leur munificence devient délabrement, à mesure que les souvenirs remontent à la surface, comme charriés par une nouvelle mousson. La dernière partie du livre est purement romantique, une histoire d'amour sublimée par l'absence et les regrets. Les amants séparés se retrouveront-ils dans la demeure où une femme est morte, bien des années plus tôt, au cours d'une inondation ? C'est le dernier rebondissement de ce livre magique, un tapis volant qui déroule, dans un style soyeux et élégant, un demi-siècle d'histoire(s).
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Une saga familiale, Trois générations, trois maisons.
Dans une petite ville provinciale , Songarth, Amulya installe sa fabrique de produits médicinaux tandis que Kananbala, sa femme, s'étiole insensible au charme du jardin, cloitrée et sombre dans la dépression et la démence.
Kamal, marié mais sans enfant, prendra la succession de son père tandis que son frère Nirmal vivra une vie errante après que Shanti, sa jeune femme ne meure en couche.
La deuxième partie du livre sera centrée autour de deux enfants, Bakul la fille de Nirmal et de Mukunda enfant parrainé par Amulya, de naissance obscure et sans caste. Une histoire d'amour aurait pu s'ébaucher entre la jeune veuve qui s'occupe des enfants et Nirmal qui revient.
La troisième partie se passe à Calcutta. Mukunda jeune diplômé s'installe dans la merveilleuse demeure qu'un lettré musulman lui confie à la suite de la Partition et des Troubles, il se marie, un fils nait. tous les espoirs sont permis.
Chaque génération reproduit le même schéma : espoirs de jeunesse, désillusions, enfermement dans les convenances, les préjugés et le système des castes. Les femmes paient le plus lourd tribut à la tradition.
Les maisons jouent le rôle de véritable personnages dans ce roman. La maison près du fleuve me fait penser à celle du film le Salon de Musique, il me semble la voir. Il me semble sentir les parfums du jardin de Songarth. Pas étonnant que les maisons soient si importantes: Mukunda devient agent immobilier, de la pire espèce...

C'est une lecture agréable.
J'ai été déçue,par les promesses du4ème de couverture qui invitait à comprendre l'histoire de l'Inde de la colonisation à l'Indépendance. Cet aspect est plutôt escamoté.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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"Il scruta longuement ma paume et je la regardai en même temps que lui, comme pour la première fois. Elle était parcourue de grandes lignes désordonnées qui formaient des croix ou dessinaient de grandes lignes transversales qui la coupaient en deux. Je sais que certaines paumes sont pratiquement dépourvues de plis ; ce n' était pas du tout le cas de la mienne. J'attendis le verdict.
-Un véritable atlas... dit-il en suivant du doigt les grandes lignes. Des rivières de désir, des montagnes d'ambition !
-Je voulais...enfin, j'espérais que...
-Je voulais, j'espérais..., répéta l'astrologue en m'imitant. C'est bien ce que dit aussi votre main, cher Monsieur. Votre main n'est rien d'autre qu'un atlas de désirs inassouvis...
Il tapota ma ligne de vie et répéta :
-Rien d'autre que de l'impossible..."
Il est amusant de se dire que l'histoire de l'Inde tient au creux d'une main. Et pourtant, à travers cette belle histoire d'une famille sur plusieurs générations, c'est bien toute l'histoire de l'Inde qui est décrite par petites touches en quelques 313 pages, depuis le départ des anglais jusqu'à sa partition. Anudharadha Roy a le don de nous plonger dans une Inde moderne et vivante, avec le poids de ses traditions, ses parfums, sa nourriture, dans un lent mouvement qui est celui de la vie même et qui invite à la patience et à la contemplation. La psychologie indienne est finement exprimée dans chacun des personnages, loin des clichés, nous les rendant très proches et par là-même très humains. Un beau voyage à conseiller à qui veut se dépayser sans tomber dans la niaiserie ou dans l'ennui.
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Saga familiale indienne qui démarre en 1907 avec le patriarche qui décide de quitter Calcutta pour aller vivre sur les hauts-plateaux au milieux de nulle-part. On suivra ensuite la vie de son fils Nirmal pour finir avec l'histoire d'amour entre Bakul, la fille unique de Nirmal et Mukunda, le fils adoptif.

Intriguée au démarrage, c'est ma première en littérature indienne, pays qui, je dois l'avouer ne m'attire guère a priori, j'en sors ravie. C'est intéressant, bien écrit, on trouve des thématiques assez attendues, la question des castes, des religions, de l'envahisseur anglais mais également les questions relatives au droit des femmes. Bref, une belle saga familiale dans un cadre tout neuf pour ma part. A lire donc !

 

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Le livre raconte l'histoire d'une famille en trois parties. Dans chacune de ces trois parties, on suit l'histoire d'un des protagonistes sur une génération différente à chaque fois. On commence par le grand-père, puis le père et ensuite le fils. On suit leur histoire au fil des crues, des naissances, des morts, des voyages ou encore des évènements nationaux.

J'ai eu du mal avec la première partie, sûrement parce qu'il ne se passe pas grand chose. Un homme (le grand-père) s'installe avec sa femme dans une toute petite ville avec seulement quelques maisons pour le travail. La deuxième partie a assez éveillé ma curiosité pour que je continue le livre, sinon je pense que j'aurais arrêté. La dernière partie étant ma préférée. J'ai quelques fois un peu subi ce livre en me forçant à le terminer. Finalement j'en garde un bon souvenir une fois terminé.
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L'Inde dans la première moitié du XXème siècle, trois générations, trois maisons. Je ne suis pas vraiment entrée dans ce livre: le dépaysement,aussi réussi soit-il, n'a pas compensé mon désintérêt pour l'intrigue et ses coïncidences trop prévisibles. Dommage. Plusieurs épisodes arrivent sans apporter grand chose (le meurtre dans la maison voisine, la relation entre Nirmal et Meera). Certains personnages disparaissent de l'histoire, sans que l'on connaisse leur devenir, comme si leur existence même était source d'embarras pour la poursuite de l'histoire. Je reste sur ma faim!
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1907.L'Inde bourgeoise qui s'agite, soupire,s'ennuie,s'affronte,s'aime dans et autour de la maison d'Amulya, chef d'entreprise d'une usine de plantes médicinale, et l'Inde des domestiques, que cette famille côtoie, soulignent le fossé des différences de castes difficile à franchir.
Anuradha Roy, journaliste à présent éditeur qui a effectué ses études à Calcutta connait ce pays sur le bout des doigts et ...de la langue puisqu'elle émaille son récit de mots venus d'ailleurs empreints d'exotisme.
Un atlas de l'impossible, premier roman de l'auteur, est une saga qui se déroule sur un demi siècle.Trois générations se succèdent, trois couples et un enfant Mukunda, un bâtard, aux mystérieuses origines, placé au départ dans un orphelinat missionaire par Amulya, puis repris comme domestique, "à la place ambigüe" par la famille, "un écorché vif" dont le destin de rejeté émerge vraiment dans l'amour qu'il porte à Bakul (petite fille d'Amulya,plus préoccuppé par sa réussite que par son épouse Kananbala qui s'ennuie,déparle, déprime; et fille de Nirmal, archéologue, qui passe son temps à fouiller les ruines, sans lier de véritable relation avec elle, et de Shanti morte en couches).
J'avoue avoir été un peu déçue par ces trois générations sur trois cent pages et le manque d'images poétiques pour rêver à cet ailleurs que je ne connais pas.
Si Mukunda est le "héros", son arrivée réelle est un peu tardive.
Quant au meurtre qui se produit chez les voisins, je n'ai pas trop ressenti ses implications dans cette saga puisque le principal témoin Kananbala n'est pas crédible.
Ce roman m'est sans doute passée au dessus, à moins que je ne sois encore trop imprégnée de l'Inde des derniers jours de fastes de l'Empire Britannique où a vécu Selma, la mère de Kénizé Mourad (De la part de la princesse morte) et de l'Inde de Calcutta, décrite par Marguerite Duras dans le vice consul, écartelée entre le luxe sulfureux de l' ambassade de France et les lépreux des jardins de Shalimar.
Une rencontre qui ne s'est pas faite.
Dommage!
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Ce roman est empreint de poésie, de drames & de différences sociales. L'histoire débute en 1907 dans une grande maison placée dans un petit village à la campagne. Une famille où le patriarche règne en maitre, tandis que l'épouse, confinée dans sa chambre suite à une mélancolie qui l'assaille, guette de sa fenêtre le moindre évènement. Les enfants grandissent, d'autres naissent, la vie continue dans ce petit bout de vie indienne.
Les coutumes, les attentes de la société dirigent les faits et gestes de tous nos personnages. Dans ce microcosme, vivent des gens, en manque de reconnaissance, en manque de relations humaines. Anuradha Roy parsème des onces de vérité, des situations familiales & sociales où chaque protagoniste doit se départager. Dois-je obéir aux dictats de la société ou prendre mon chemin?
Les liens se nouent, des relations s'épuisent, les rencontres se font en dépit des religions & des générations. le destin semble avoir le fin mot de l'histoire, vu l'enchaînement des situations, pour finalement déjouer de nombreux sorts. Un roman agréable, à la l'écriture accessible, aux personnages pensés avec soin & respect. Une petite ribambelle de protagonistes qui donne plaisir à lire, à connaître leurs histoires & pensées, pour mieux les voir évoluer. Un charme indéniable.
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