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Geoffrey est dessinateur illustrateur, mais bientôt il ne le sera plus, trop de dettes et le dessin ne paie pas. Faut un "vrai" métier. Il a 42 ans, un travail qui s'arrête, un ménage qui se défait, et deux enfants tantôt chez l'un tantôt chez l'autre. Moments pénibles de creux de recherches d'attente que le "vrai" métier soit trouvé. le jour arrive où un EHPAD appelle au secours pour remplacer un agent de soins. Une vie nouvelle rencontre des vies au coucher du soleil, un homme dans la force de l'âge vient au secours aux corps hésitants, aux mémoires défaillantes et partage ce qui reste d'humour sous le poids des années. L'épreuve est loin d'être facile et quand l'administration s'y mêle avec ses tableaux d'économies et de gains, la tâche devient pénible.
C'est une expérience vécue par l'illustrateur Rudo, alias Geoffrey Rudowski, qu'il a transcrite en planches dessinées et racontées.
La main est agile, la ligne est nerveuse, et le mouvement bien rythmé donne du tonus à une ambiance sépia dominante, l'expression va à l'essentiel par des traits simples et rapides. Mais l'arrêt sur image manque de nuances, de sensibilité et d'émotion, le personnage, Geoffrey, plutôt scout plein de bonnes intentions, affiche les leçons de vie d'une manière assez sèche, un peu plaquée, comme des pilules prêtes à avaler, bons conseils pour une expérience de vie.
Une légère impression qu'il raconte sa propre histoire d'une manière très détachée. Vite fait, on passe au suivant.
Dans l'ensemble, l'album est agréable à lire.
Prends bien soin de toi, des souhaits sincères entre soignants et patients, dans les deux sens, avec la même bienveillance.
Un grand merci à Masse critique privilégiée et à Bamboo Edition pour la proposition et l'envoi de ce livre.
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Mille mercis à Bambou Edition et à Babelio pour l'envoi de cette BD (ou roman graphique pour ceux qui préfèrent), vous avez réussi à m'appâter et me tenez dans vos filets. Je suis séduite.

Comme beaucoup, j'ai lu «Le plongeon» de Séverine Vidal et Victor Lorenzo Pinel qui aborde la thématique de la maison de repos (terme utilisé en Belgique, plus parlant et moins déshumanisé à mes yeux que le terme EHPAD) mais pour moi, le point commun entre ces deux ouvrages s'arrête là.

Rudo parle de la maison de repos mais c'est avant tout, me semble-t-il, le regard de l'auteur arrivé à un tournant de sa vie. Ce virage n'est pas un tournant facile à prendre mais plutôt un lacet en montagnes où les virages serrés s'enchaînent les uns après les autres. Il n'exerce pas (ou plus) un « vrai » métier car il n'arrive plus à vivre de son dessin. S'impose à lui de devenir agent de soins dans un EHPAD. En parallèle, sa femme décide de faire une pause dans leur couple le trouvant trop dépendant affectivement puis, finalement, le quitter. Il enchaîne les jours de travail ce qui lui laisse peu de temps pour voir ses deux enfants. de belles rencontres naissent aussi au sein de cet EHPAD entre les membres du personnel mais aussi avec les résidents.

Certes l'auteur taille aussi un costard aux EHPAD notamment dans la manière dont elles sont gérées tant pour les pensionnaires que pour le personnel. Mais réduire cette BD à cette seule thématique ne serait pas correct. Cet album regorge de richesses : les thèmes abordés sont multiples (le changement de profession, la séparation, le stress d'un nouvel emploi, le cancer, la démence sénile, la perte d'autonomie…) ; le dessin aux personnages très expressifs, aux couleurs variant en fonction du présent, du passé mais aussi de l'inconscient ; les instants de vie comme la visite chez sa maman (touchant), l'annonce à ses enfants de son nouveau métier, la rencontre de Colette (personnage magnifique) ainsi que bien d'autres).
Seul petit bémol, «on a fini(t) », « leur(s) vie(s)»,… ça pique aux yeux, non ? ou je suis trop pointilleuse ? ;)

J'ai pris un réel plaisir à lire cette BD. Plaisir parce que l'auteur parle juste, parle vrai sans ajouter de pathos. Il critique notre société à travers sa recherche d'emploi, son travail en EHPAD,… Plaisir parce que l'auteur est humain, bienveillant à l'égard des personnes qu'il côtoie (si mes jours se finissent en maison de repos, j'espère de tout coeur, rencontrer un Geoffroy) mais, également bienveillant, dans la manière de raconter. Plaisir parce que j'ai ri aussi avec son « supposé psychanalyste », ses enfants, l'agent de soins qui pète un plomb,... Plaisir parce qu'il m'a touchée dans sa manière de raconter cette période qui a dû être en réalité une galère. Plaisir aussi par le bel hommage rendu à son papa, dessinateur passionné qui a exercé un « vrai » métier par choix ou par pression familiale ??? Plaisir parce que j'ai aimé la manière dont il a construit cette histoire.

Un petit bijou que je vous invite à découvrir. Belle lecture et merci Rudo de nous avoir partagé ce moment de vie, prenez bien soin de vous !!

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Cette BD rappelle avant tout que la précarité n'est pas arrivée avec la pandémie, elle était déjà le lot de nombreux artistes. Rudo a du mettre de côté sa passion et son métier entre parenthèse car il faut bien faire bouillir la marmite. le voilà, embauché comme agent de soin dans un EHPAD. C'est de cette expérience assez improbable que Rudo se sert comme trame. Avec sincérité et sensibilité, il dresse aussi le portrait de quelques pensionnaires. Pourtant, il manque à mon goût un soupçon d'ingrédients. Comme si cette aventure professionnelle avait été vécu avec un certain détachement, sans émotion, même les traits d'humour manquent ... d'humour.. On aurait aimé des personnages plus fouillés, être plus en empathie avec eux. (La BD "Le Plongeon" avec un sujet proche est bien meilleur à mon avis).
Cela, reste au final un moment agréable mais qui malheureusement s'oublie vite. Merci aux Editions Bamboo et à Babelio pour cet envoi.
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Rudo est un dessinateur de bande dessinée. Comme tous les artistes, lorsque les contrats se raréfient, ils tombent dans la précarité. Rudo ne s'en sort plus financièrement et doit s'inscrire à Pôle Emploi pour trouver un « vrai métier ». Il deviendra aide-soignant en ehpad et apprendra sur le tas.

L'unité Alzheimer, ça va car les soignants sont en général assez nombreux pour s'occuper des personnes très dépendantes. Mais lorsque les collègues des étages sont en arrêt maladie ou en congés, il faut les remplacer, week-end compris. Rudo peut de moins en moins voir ces gosses mais n'est pas payé plus cher pour autant. Car évidemment, il est hors de question d'embaucher des remplaçants : ça coûte cher, ça fait perdre du temps car il faut les former. Seules comptent la rentabilité et les économies. Et pour les patients non atteints d'Alzheimer, c'est 15 minutes tout compris alors autant dire que l'aspect humain n'existe pas. Les personnes âgées sont traitées comme des objets, n'ont presque plus de dignité, c'est juste honteux.

Rudo dénonce ces dérives mais fait aussi ressortir l'enrichissement humain qu'il a tiré de cette expérience. Il a réussi malgré tout à tisser des liens avec les patients, les collègues. Je conseille cette BD à ceux qui s'intéressent à ces sujets de société.
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Après le plongeon il y a quelques semaines ou quelques mois, nouvelle incursion en Ephad avec cet ouvrage de Rudo.
Et belle surprise, même si le propos diffère quelque peu, puisque nous suivons ici un dessinateur - l'auteur lui-même, contraint de lâcher son boulot pour gagner sa vie, trouver un "vrai métier", comme le lui suggère une juge ...
Direction l'Ephad par nécessité et non par conviction donc, même si Rudo va peu à peu prendre goût à son métier, aux patients, et renouer aussi le fil de sa vie. de rencontres fortuites en échanges informels, malgré les difficultés, Rudo va se reconstruire, se relancer. Et après deux ans d'expérience, condensés en un peu plus de 60 pages, retour à la case ... BD !
L'ensemble n'est certes pas parfait, on sourit parfois devant des maximes un peu toutes faites, des facilités scénaristiques peut-être aussi, un soupçon de caricature aussi, mais j'ai été sensible à ce voyage introspectif de l'auteur, à ce qu'il dit aussi de nos vies, du sens de nos priorités. le tout servi par un dessin agréable. Une belle surprise donc !
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Bamboo pour cette masse critique privilégiée !
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Merci à Babelio et à Bamboo Edition pour cette bande dessinée.
L'auteur, car c'est bien de lui dont il s'agit, n'a plus de projet, est criblé de dettes. Sa femme l'a quitté avec les deux enfants pour réfléchir.
Il lui faut se trouver un "vrai" boulot. le dessin ne lui permet plus de vivre. Il finit par se faire embaucher dans un EPHAD. Il est amusant de souligner que partout ailleurs, y compris dans la grande distribution, il s'est fait refouler. de là à conclure qu'il ne faut aucune qualification pour s'occuper de nos seniors, il n'y qu'un pas que je n'hésite pas à franchir.
Après quelques planches consacrées à son accueil, à son intégration, il alterne entre ses questionnements, sa vie de famille éclatée, son nouvel univers professionnel.
C'est ce que je regrette. Dommage qu'il ne se soit pas concentré sur la vie dans ces établissements, sur les résidents. Il évoque de nombreuses problématiques mais les survole : la perte d'intimité lors des toilettes, les repas dégoutants, Alzheimer, les calculs de la direction pour gratter sur les couches, sur ces fameux repas. (Non, non, ce n'est pas fameux du tout. Parfois on ne sait même pas ce que c'est.)
L'intention est méritante mais j'ai trouvé que cela était bien lisse, pas assez mordant.
Si on veut dénoncer, il faut mettre le paquet !
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Je tiens tout d'abord à remercier l'éditeur Bamboo qui fait partie de mes préférés ainsi que mon site fétiche Babélio pour m'avoir permis de lire cette oeuvre dans le cadre d'une opération masse critique. C'est toujours agréable de recevoir de si beaux albums.

Sinon, on apprend que l'auteur qui était un dessinateur de BD a décidé après 20 ans de carrière de changer de profession. On peut supposer que cet art ne l'a pas fait bien vivre ce qui est malheureusement le cas de beaucoup d'auteurs. Sans argent et au bord de la séparation, il décide d'accepter un emploi dans un EHPAD afin de s'occuper de la toilette des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer. Oui, il faut un sacré courage pour opérer cette reconversion professionnelle.

Il va se heurter à une direction qui n'a que pour objectif de faire du chiffre pour satisfaire les actionnaires au dépend des pensionnaires. C'est tout l'histoire du capitalisme. Mais bon, ce n'est qu'un des aspects de cette bd quelque fois assez introspective. En effet, notre auteur souffre d'une certaine dépendance affective lié à son hyper sensibilité ce qui lui jouera de mauvais tour dans sa vie sentimentale.

Notre sympathique auteur fera des rencontres assez intéressantes avec certains pensionnaires dans un milieu où la mort frappe assez souvent. Il y aura des moments assez touchants emprunt d'un humanisme qui fait parfois défaut dans notre monde. On peut apprendre beaucoup des autres. Cependant, il y aura également du personnel assez félon et des attitudes provenant des familles des pensionnaires assez déstabilisantes. La réalité sera montrée sans enjoliver le propos.

Une mise en image d'une expérience vécue avec une rare élégance dans le trait graphique. Les personnages sont bien définis et les ambiances sont parfaitement rendues. A noter également certaines astuces dans le découpage notamment pour expliquer le mécanisme psychologique de l'hypersensibilité. Bref, un ouvrage lumineux sur la forme.

J'ai beaucoup aimé et cela se traduit par ma note presque maximale. J'en retiens surtout une certaine philosophie de vie à laquelle j'adhère complètement. Un album à ne pas manquer !
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Lecture mitigée... l'auteur fait passer de nombreux messages au lecteur mais j'ai eu du mal à adhérer à ses dessins qui ne m'ont pas séduite.

Le sujet est d'actualité : un travail qui ne "paie" pas, des dettes, une séparation ; la société demande donc à Geoffrey de trouver un "vrai" métier, c'est à dire, comme l'écrit l'auteur : "un métier conventionnel plus que choisi... qu'importe qu'il soit parfois vécu comme un fardeau." Geoffroy trouve un remplacement en Ephad qui va se révéler "gratifiant" car il se sent utile. Il passe du temps avec les résidents et surtout a une grande capacité d'écoute. C'est d'ailleurs l'une des résidentes qui va lui expliquer que "c'est important de ne pas remettre à demain la possibilité d'être heureux" et cela va être un déclic pour Geoffrey qui décide, de se "remettre" au dessin.
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Sitôt reçue dans le cadre d'une masse critique privilégiée Babelio, sitôt lue ! Bien que la bande dessinée ne soit pas mon genre de prédilection, je n'ai pas résisté à l'envie de me plonger dans celle-ci, attirée par sa belle couverture mate au fond blanc et par le sujet principal qu'elle aborde : la prise en charge de la dépendance en EHPAD.
Geoffroy Rudowski, alias Rudo, se met en scène par une mise en abyme très intéressante de son métier de dessinateur. Il montre ainsi la difficulté parfois de vivre de sa passion.
Le personnage principal, Geoffroy, dessinateur, accepte un emploi d'aide à la personne en EHPAD pour trouver une nouvelle source de revenus. En raison du manque de personnel, il est recruté sans qualification pour ce métier et va vite comprendre combien ses qualités humaines seront appréciées par les patients.
Le choix de la couleur sépia est particulièrement adapté, ici, pour plonger le lecteur dans cet univers de l'EHPAD où le temps a fait son oeuvre. Geoffroy va côtoyer des malades d'Alzheimer et évoque avec sensibilité la prise en charge compliquée par le manque de temps que nécessitent pourtant les soins sur ces personnes.
La mort est représentée dans l'oeuvre, avec pudeur, de façon allégorique. le dessinateur s'interroge aussi sur son propre vieillissement : "La mort en soi ne m'effraie pas. La dépendance en revanche si..."
Je remercie Babelio et les éditions Bamboo pour leur confiance et recommande la lecture de cette bande dessinée riche !
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Tout d'abord je tiens à remercier Bamboo Édition et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.
Cette BD m'avait interpellée car elle m'avait fait penser à une autre que j'avais lu récemment et qui m'avait bien plu (A la vie!), et en effet, s'il y a bien quelques similitudes, les deux sont quand même très différentes.

Dans cette BD, Rudo nous parle de sa propre expérience, ainsi ne vous attendez pas à ce que cela ne parle que la vie en EHPAD, les sujets abordés sont bien plus vastes, l'auteur nous y parle de cette longue période de vide dans sa carrière de dessinateur qui l'a mené dans une certaine précarité, du fait qu'il ait du chercher « un vrai métier » pour s'en sortir (comme si ce qui l'avait fait vivre pendant des années n'était qu'un passe-temps!) et de son arrivée en tant que soignant dans un EHPAD. Il y relate d'ailleurs le quotidien des employés débordés, la bienveillance de certains, le mépris d'autres… Il y parle de la gestion déshumanisée face aux profits qu'il faut en tirer… Quelle tristesse...

Mais cette BD, ce n'est pas que cela, c'est aussi le parcours d'un homme qui doit se relever, retrouver sa foi en lui-même, retourner aux sources de ce qu'il est : un dessinateur et un illustrateur.

Les thèmes abordés sont donc assez universels et je pense que les questionnements soulevés dans cette BD feront certainement écho à d'autres.
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