AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 118 notes
5
30 avis
4
26 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
Très chères lectrices et très chers lecteurs, décidément cette année 2021 ne me permet pas de partager avec vous – ni même d'épuiser ma PAL – autant que je le voudrais ! C'est une année pleine de projets, et c'est important aussi ! Je profite de ce mercredi après-midi pour vous faire mon retour sur une bande dessinée. Je remercie Babelio, ainsi que la maison d'éditions, Bamboo Editions, pour cet envoi. J'aime beaucoup lire les bandes dessinées. Il y en a d'ailleurs de nombreuses – sorties depuis déjà longtemps – que j'aimerai lire, mais là encore, il me faudrait le contact de Maître Temps pour lui demander de ralentir un peu la cadence, ou alors de bien vouloir octroyer quelques heures supplémentaires dans une journée. le titre Prends bien soin de toi ! fait indéniablement écho au contexte sanitaire. Et si nous l'associons d'emblée à cette période, cette BD reflète bien plus…

Geoffroy est un illustrateur. Bien que son talent soit reconnu, il traverse une période où les dettes s'accumulent. On lui conseille de trouver un « vrai métier ». Ce « vrai métier » va être, après de longues recherches, celui de remplaçant au sein d'un EHPAD. Comment Geoffroy va-t-il s'emparer de ce métier après vingt ans passés à dessiner ?

Cette BD, par le biais de l'histoire de ce dessinateur en quête de reconversion, développe avec finesse, humour, et cruauté, plusieurs axes: la recherche d'un travail aujourd'hui (il faut attester de deux ans d'expérience pour ranger des salades), la répercussion d'un métier sur le mode de vie (Geoffroy ne voit plus ses enfants), ou encore la détresse du personnel soignant et la course aux bénéfices dans un EHPAD. Mais la question du « vrai métier » est le fil conducteur de cette bande dessinée. On connaît tous ces clichés des « vrais métiers » qui donnent une certaine assise dans la société. Pourtant – si soignant est bien un vrai métier – on est consternés, comme Geoffroy, de voir à quel point ce « vrai métier » tend vers la déshumanisation. Aussi, si Platon déjà réfléchissait sur le concept de Vrai, à nous de sortir de notre caverne pour enfin se débarrasser de son ombre… Ceci est loin d'être un mythe… Sur ces bonnes paroles, prenez soin de vous !
Commenter  J’apprécie          120
Petite pépite que j'avais remarqué en fin d'année 2021. Les sorties étant si nombreuses, j'avais fait des choix.

Juste la couverture a attiré mon oeil. Puis le titre.
Je ne connaissais pas l'auteur.
Bref, j'ai adoré.

En résumé, le personnage est dessinateur. Mais n'arrive plus à nouer les fins de mois. du coup, il cherche, comme le lui a conseillé pôle emploi, un "vrai" métier.
Il se retrouve, sans aucun diplôme ni expérience aide-soignant dans un Ehpad.
Dans la BD on touche un mot sur les économies réalisées sur les dos de ces pauvres vieux, lisez "les fossoyeurs" si ça vous tente.

C'est le récit de 2 ans dans cet établissement. Sans doute trop beau pour être tout à fait vrai, cet opus donne une vision de la précarité actuelle de travail.
Nos aînés n'ont pas connu ce monde où trouver un "vrai" métier et décider de le quitter vont de pair. Les deux sont hyper difficile.

Reflet de notre société actuelle.

A lire, sans attendre.

Commenter  J’apprécie          111
Geoffroy Rudowsky, alias Rudo, est illustrateur. le jour où il se retrouve dans la dèche, à 42 ans, sans commande et poursuivi par les huissiers, il décide qu'il est temps de trouver "un vrai travail". Comme il aime être utile et aider les autres, il se fait embaucher en tant qu'aide soignant dans un EHPAD (traduction pour les Belges comme moi : un Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes. Chez nous, on dit MRS pour Maison de Repos et de Soins).

A la manière d'une photographie, dans des tons sépia, cette BD évoque les souvenirs de Geoffroy, de manière très touchante.

C'est un très beau témoignage de reconversion professionnelle, certes temporaire, d'un artiste qui fait le triste constat que vivre de sa passion ne suffit pas à se nourrir. C'est aussi le témoignage d'un père, divorcé, qui veut se sortir d'une situation compliquée pour ces deux enfants. Il fallait, je trouve, beaucoup de courage pour oser mettre des mots et des images sur cette période difficile de sa vie.

C,'est aussi, de manière subtile, un coup de gueule sur la manière dont fonctionnent les directions des maisons de repos. Geoffroy fait preuve d'un dévouement naturel et de beaucoup de bienveillance envers tous les patients qu'il soigne, contrairement aux dirigeants du EHPAD qui ne parlent que de coupes budgétaires, de rentabilité, au détriment du bien être des patients et du personnel soignant dont ils se soucient peu. Cette triste situation, où les patients deviennent des clients qu'il faut plumer, est tellement fréquente qu'elle mérite d'être dénoncée, encore et encore.

Commenter  J’apprécie          80
Pour Geoffroy c'est la dégringolade, illustrateur durant 20 ans, il doit envisager une reconversion, changer de cap à 42 ans afin de joindre les deux bouts, continuer à recevoir ses deux enfants...
Et comme si ce n'était pas assez difficile, il se voit affubler d'une étiquette condescendante, pour employer le terme de Pôle emploi, il doit « trouver un vrai métier ».
Ce n'est pas sérieux la fonction de dessinateur ?
Alors de fils en aiguilles et de crayons de couleur en maison de santé il n'y a qu'un pas !
Geoffroy est embauché en Ehpad : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Deux jours d'observation avant de se dépatouiller dans l'unité de ceux qui ont perdu pieds : l'unité Alzheimer. Patients plongés dans le désarroi qui se débattent contre divers troubles : confusion, perte d'orientation, envie de fuite, déambulation inexplicable et la mémoire qui s'efface.
Mais ce n'est pas qu'à la déchéance humaine qu'il faut faire face, il y a aussi le manque matériel, les incessantes coupes budgétaires pour privilégier la rentabilité des actionnaires au détriment de l'humain. Manque d'argent, manque de personnel, manque de temps ...
A l 'aide de très jolis dessins que deux couleurs contrastent afin de permettre des aller-retours entre le présent et le passé, Rudo brosse une triste réalité qui ne manque pas de justesse de bienveillance et d'humanité.
Une BD qui propose une réflexion sur nos ainés, qui nous rappelle que derrière chaque personne âgée, une photo, une confidence, c'est une vie, un véritable livre qui s'ouvre (ou se ferme), source de leçons de vie :
« On a toujours le choix. On a toujours des revers dans la vie, mais rien de définitif. Si tu as de l'or dans les mains c'est dommage de tout laisser tomber, ça vaut la peine de s'accrocher. »

Prends bien soin de toi est un livre très émouvant et profondément humain !
Commenter  J’apprécie          80
« La vie n'est pas forcément plus simple de l'autre côté des cases »
Geoffrey est dessinateur... mais à cause de soucis financiers et sentimentaux, il va devoir trouver « un vrai métier ». Un métier qui de payer les factures.
On lui propose un remplacement dans un EHPAD, il n'a plus le choix et accepte. Sa reconversion commence... et annonce la fin de chouettes week end avec ses enfants.
Il va devoir apprendre à changer, nourrir, nettoyer, amuser, écouter, accompagner... des malades d'Alzheimer, des patients dépressifs, et parfois même côtoyer la mort...

J'ai reçu cette bd pour la masse critique privilégiée Babelio.
Merci de m'avoir fait découvrir cet ouvrage si juste et sincère. le sujet est difficile mais malheureusement il reflète assez bien les conditions en Ehpad. Je vacille entre colère et émotions.
Car dans cette bd on dénonce clairement le manque de moyens financiers et le manque de personnel dans les maisons de retraite impactant forcément le bien être des pensionnaires, même si toute leur retraite et leur capital financier y passent. L'argent au profit de l'humain. Un rythme presque industriel pour les toilettes, les repas... c'est désolant. Et malgré toute la bienveillance du personnel soignant, les consignes sont les consignes !

Dans cette bd, l'auteur se met en scène. Il explique que parfois, vivre de sa passion, c'est compliqué, qu'il faut trouver un job alimentaire... il va se heurter à la difficulté de changer de métier. Car se reconvertir quand on a passé 40ans et toujours fait que dessiner, c'est plutôt compliqué.

J'ai beaucoup aimé les dessins et les couleurs « orange vieilli » utilisées, qui correspondent bien à l'ambiance du livre. Et surtout le clin d'oeil à son papa : en page 65, il a épinglé 3 dessins qu'il avait lui même réalisé.

"La mort en soi ne m'effraie pas. La dépendance en revanche si..."

Une citation auquel j'adhère totalement.

Grand bravo à Geoffroy Rudowski.
Commenter  J’apprécie          81
Geoffroy doit trouver un vrai travail. Sa compagne est partie, il a deux enfants. Illustrateur ce n'est pas un vrai travail. Il va être agent de soin dans un EPHAD. le travail est difficile, il change des couches, fait des toilettes. Mais il est entouré de collègues accueillant malgré son manque d'expérience.
Il rencontre des personnes âgées malades, cancer ou alzheimer, mais il arrive à voir autre chose que leur faiblesse et leur dépendance, à les faire parler. Ils deviennent tous des personnes avec un passé, une sorte de livres avec les histoires qu'ils leur livre.
Et partout, la mort rôde dans cet EPHAD. Un personnage principal tourmenté et attachant dans un milieu qu'on a pas l'habitude de voir car ce n'est pas très glamour.
Mais c'est en fin de compte très humain, abordé avec pudeur, c'est une très belle histoire que nous offre cette bande dessinée. Geoffroy grâce à cette expérience revient sur son histoire familiale, sur sa vie mais car cela lui rappelle que lui aussi il va vieillir.
Commenter  J’apprécie          70
Que peux faire un dessinateur de BD de 42 ans au bord de la faillite?
Geoffrey, le narrateur de cette BD se retrouve dans ce cas. Obligé de trouver un "vrai travail", il accepte de devenir aide-soignant dans un EHPAD. D'abord affecté à l'unité Alzheimer puis dans les autres services, il apprend à s'occuper des résidents. La toilette, les repas, tous ces moments d'intimité qu'il doit partager avec les personnes âgées sont bien décrits. La difficulté de prendre sa place, la dépendance des patients sont les premières difficultés aux quelles se heurte Geoffrey. Passé les débuts, il arrive à prendre ses marques, et à tisser du lien aussi bien avec les résidents qu'avec ses collègues. le monde des EHPAD est bien décrit avec les réunions de la direction où la priorité est les coupes budgétaires.
Une incursion réaliste pleine de pudeur, les résidents sont attachants, une mention spéciale à Colette! Une bande dessinée agréable à lire sur un sujet peu souvent développé! La couleur sépia des dessins est en symbiose avec les personnage et la thématique.
Commenter  J’apprécie          70
Faut-il que la page de couverture représente un aide-soignant au petit soin avec une pensionnaire en chaise roulante et que la bd retrace en grande partie cette expérience professionnelle pour qu'elle puisse être classée comme un témoignage social sur les Ehpads ? La réponse est donnée par l'auteur lui-même, Geoffroy Rudowski « Je suis persuadé qu'il est venu en sous-marin pour faire une bd sur les Ehpads. -Tu crois que c'est possible ? Deux ans d'immersion, c'est long. »
Dessiner n'est pas un métier, « lorsque les contrats se font rares et que l'activité ralentit pour être presque à l'arrêt, on s'enfonce petit à petit dans la précarité ». Précarité économique mais aussi sociale car dessiner, c'est aussi travailler en solitaire. L'entourage proche doit alors gérer une « dépendance affective » forte.
Dessins pleins de sensibilité, textes teintés d'humour et de bienveillance, le parcours de vie de Rudo lui a conféré sagesse et humanité même s'il englobe d'un regard cynique la recherche d'emploi et le bien nommé Pôle emploi, le fonctionnement des Ehpads en commençant par son coût et ses économies mesquines et tous azimuts.

Par des planches monochromes et expressives, l'auteur se dévoile par petites touches : le père dessinateur refoulé, mort à 49 ans, qui fait germer dans l'esprit de Rudo la croyance bien ancrée qu'il ne vivra pas vieux à son tour, les dessins d'adolescent collectés dans la poubelle par ce même père à l'insu de tous, preuve s'il en fallait de l'amour porté à son fils.

Si Rudo se rend vite indispensable dans cet ehpad, les pensionnaires le lui rendent bien et vont contribuer à sa renaissance.

Bamboo Edition s'attache ici un grand dessinateur et scénariste. Sur les traces de Laurent Gounelle et dans l'esprit de la magnifique série feel good « le jour où le bus est parti sans elle » de Marko et Beka, Rudo nous émeut.
Le dessin vous manquait, vous nous manquiez !
A 49 ans les choses peuvent être différentes, il suffit parfois de s'en persuader
Commenter  J’apprécie          60
💕COUP DE COeUR 💕
🌺Prends soin de moi 🌺 de Rudo

BD, 16,90€

✏️Geoffroy Rudowski est dessinateur et illustrateur et a travaillé pendant plusieurs années pour des maisons d'éditions et des magasines.

✏️Ce métier que tout le monde admire est en réalité un métier précaire, où on travaille sans compter ses heures, sans filet et souvent sans salaire pendant plusieurs mois.

✏️L'auteur raconte son parcours de vie chaotique qui l'a amené à vivre en grande précarité, une séparation avec sa femme et ses enfants et une perte d'estime de soi.

✏️Au bout du gouffre, il a accepté la première offre d'emploi trouvée en tant qu'accompagnant dans un ehpad.

✏️Il dessine et transcrit la vie dans un epahd avec la fierté d'aider et d'accompagner les gens mais aussi le manque de moyens, les budgets de plus en plus serrés.

✏️Cette bd parle de sujets sensibles comme la précarité, la perte d'estime de soi entraînant la dépendance affective et l'hypersensibilité.

✏️Ce livre est à mettre entre toutes les mains, il est très touchant, dur et réaliste.

Commenter  J’apprécie          60
Il m'a fallu quelques jours pour écrire ma chronique après avoir lu ce récit. D'une part, parce que les BD se lisent plus rapidement que les romans et donc j'aime prendre le temps de poursuivre l'aventure. Et puis c'est une histoire pleine d'émotions.
On suit Geoffroy, illustrateur depuis vingt ans qui n'arrive plus à vivre de son art et termine, comme tant d'autres, chez Pôle emploi. le dessin ce n'est pas un « vrai métier », lui dit-on. Alors il se met en quête d'un poste qui paiera ses factures. L'occasion lui est donnée au sein d'un EHPAD, comme agent de soin.
Bien loin de ses crayons, il passe deux ans à connaître les pensionnaires, les aider, les apprécier. Il assiste à la déchéance crue de l'être humain, la maladie, le corps qui fatigue, se flétrit. C'est difficile pour cet homme de 42 ans, mais c'est aussi une chance pour lui de mieux se connaître.
« Prends bien soin de toi ! » aborde la question de l'hypersensibilité et de la dépendance affective. Il livre, pour qui veut bien l'entendre, un bienveillant message sur le lâcher-prise.
En bref, c'est une BD douce (monochrome), humaine, avec plusieurs niveaux de lecture (hypersensibilité, place des artistes, fonctionnement des EHPAD, vieillesse, famille). Chacun·e y trouvera un message susceptible de faire écho à ses propres questionnements.

Lien : https://leschroniqueslilitte..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (183) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5244 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}