AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Grand Coeur (337)

Ma vie revécue pour en faire le récit a repris la légèreté des rêves.
De créature, je suis devenu créateur.
Commenter  J’apprécie          260
C'est étrange comme, au lieu de me précipiter vers l'avenir, le danger me ramène maintenant à mon passé. Je ne vois pas ma vie de demain, seulement celle d'aujourd'hui et surtout d'hier. L'instant présent, dans sa douceur, rappelle à lui les fantômes de la mémoire et, pour la première fois, je sens intensément le besoin de fixer ces images sur le papier.
Commenter  J’apprécie          260
La souffrance et le deuil font rechercher le plaisir quand on peut de nouveau le connaître. En même temps , ils le troublent . Jamais , après de telles expériences , l'esprit ne peut s'abandonner tout à fait à la douceur , au luxe , à l'amour , car , pour en jouir , ces expériences doivent être ressenties comme éternelles .Dès lors que de noirs souvenirs leur fixent des bornes et rappellent qu'en s'y livrant ,on ne fait que retarder le retour inévitable du malheur et de la mort , l'envie de les éprouver nous quitte . (p 554 )
Commenter  J’apprécie          250
L'essentiel est de garder assez d'énergie pour changer lorsque l'écart devient souffrance et que l'on comprend son erreur.
Commenter  J’apprécie          250
Je sais qu'il est venu pour me tuer. C'est un petit homme trapu qui n'a pas les traits phéniciens des gens de Chio. Il se cache comme il peut, mais je l'ai remarqué à plusieurs reprises dans les ruelles de la ville haute et sur le port.
La nature est belle sur cette île et il m'est impossible de croire qu'un tel décor puisse être celui de ma mort. J'ai eu si peur dans ma vie, j'ai tant de fois craint le poison, l'accident, le poignard que j'ai fini par me faire une idée assez précise de ma fin. Je l'ai toujours imaginée dans la pénombre, au crépuscule d'un jour de pluie, sombre et humide, un jour semblable à celui où je suis né et à tous ceux de mon enfance. Comment ces énormes figuiers gonflés de suc, ces fleurs violettes qui pendent en grappes le long des murs; comment cet air immobile, aussi frémissant de chaleur que la main d'un amoureux, ces chemins qui sentent les aromates, ces toits de tuiles, rondes comme des hanches de femmes, comment toutes ces splendeurs calmes et simples pourraient-elles servir d'instrument à la nuit absolue et éternelle, à la froidure violente de ma mort?
J'ai cinquante-six ans. Mon corps est en pleine santé. Les tortures que j'ai subies pendant mon procès n'ont laissé aucune trace. Elles ne m'ont même pas dégoûté des humains.
Commenter  J’apprécie          241
A Florence, tout à coup, j'eus la révélation que ces deux mondes pouvaient non pas s'exclure mais s'unir. L'aristocratie florentine tient pour une part à l'ordre féodal. Elle possède châteaux et champs, s'enracine dans la terre. Et, en même temps, elle ne connaît pas le mépris du travail. Elle ne s'interdit pas de pratiquer le négoce ou l'industrie. Loin de dédaigner la richesse, elle l'a captée. Ainsi s'opère ce curieux mélange qui m'a, en quelque sorte, réconcilié avec les deux ordres que je croyais incompatibles.
Pour autant, en se mêlant, ces deux qualités de noblesse et de richesse s'altèrent. Elles font naître une humanité singulière qui ne ressemble ni aux seigneurs ni aux négociants de chez nous.
Commenter  J’apprécie          240
Au - delà de la terre du roi fou existaient d'autres espaces dont je ne savais rien mais que je pouvais imaginer. Ainsi, le rêve n'était pas seulement la porte de la mélancolie, une simple absence au monde, mais beaucoup plus : la promesse d'une autre réalité.
Commenter  J’apprécie          240
Ainsi, de chez nous jusqu'aux forêts profondes des pays lointains, la même monotonie de couleur répondait à la mélancolie des jours. On disait de moi que j'étais un enfant triste. En vérité, je ressentais plutôt la déception d'être arrivé trop tard dans un monde que la lumière avait quitté. Je nourrissais le vague espoir qu'elle pût un jour se rallumer, car je ne sentais pas en moi de disposition à la mélancolie. Il ne fallait qu'un signe pour que ma vraie nature se révèle...
Commenter  J’apprécie          240
Ainsi, le rêve n'était pas seulement la porte de la mélancolie, une simple absence au monde, mais beaucoup plus: la promesse d'une autre réalité.
Commenter  J’apprécie          230
La liberté qu j’ai cherchée si loin et avec si peu de succès, je l’ai découverte en écrivant ces pages. Ma vie vécue fut toute entière effort et contraintes, combats et conquêtes. Ma vie revécue pour en faire le récit a repris la légèreté des rêves.
Commenter  J’apprécie          230






    Lecteurs (4858) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Rouge Brésil - Le quiz détourné...

    Une saulaie est...

    une pagaie ronde
    une plantation de saules

    29 questions
    117 lecteurs ont répondu
    Thème : Rouge Brésil de Jean-Christophe RufinCréer un quiz sur ce livre

    {* *}