Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 1 : Le suspendu de Conakry

Peut-être se trompait-il sur le personnage, mais il avait décelé en lui une sincérité, un désintéressement, une folie, en somme, qui ne cadraient pas avec la componction bourgeoise de ces notables.

Son visage au teint bistre ressemblait à un formulaire administratif qu’un usager devenu fou aurait rempli n’importe comment, à grands coups de rides, de taches, de boutons.

Il avait souvent essayé de se représenter l'enfer. Il en était arrivé à la conclusion que c'était un lieu ressemblant à Conakry, surtout pour la température, à quoi s'ajoutait du rap braillé en permanence par de grands haut-parleurs.

Il avait terminé son verre bien plus vite qu’Aurel, qui, pourtant, dans ce domaine, n'était pas lent.

« Celui qui croit aux miracles est un imbécile ; celui qui n’y croit pas est un athée. » Ma grand-mère disait cela en yiddish. p. 147

La culpabilité n'a pas besoin d'un objet pour exister.C'est un sentiment qui vient de nous et qui pousse sur un terreau d'émotions,de souvenirs,de désirs qui nous est propre.

J’ai dévoré ce livre . Tout d’abord, c’est un Rufin et j’aime son écriture à la fois limpide et descriptive des lieux, personnages et ambiances. Ensuite j’ai accroché tout de suite avec le personnage du petit consul de France, un roumain : rien que sa description vaut le détour. Et puis l’histoire sous forme du crime d’un expatrié français. Un de ces livres dont on n’a pas envie de sortir car on s’y croirait.

Pour quelque temps encore la foule cheminait dans la fraîcheur de l'ombre qui n'avait pas totalement disparu. Au détour d'une rue, le soleil apparaissait fugitivement entre deux immeubles qu'il faisait rougeoyer. Dans moins d'une heure, tout serait lumière et poussière mais, pour le moment, la lutte était à peu près égale entre l'haleine humide de la nuit et la sècheresse incandescente du petit jour.

..."Ils vivaient très chichement et la fortune des "autres Delachat" était pour eux un motif permanent de jalousie et de souffrance."...

..."Celui qui croit aux miracles est un imbécile ; celui qui n'y croit pas est un athée."...

..."La culpabilité n'a pas besoin d'un objet pour exister. C'est un sentiment qui vient de nous et qui pousse sur un terre d'émotions, de souvenirs, de désirs qui nous est propre. Après, quand elle grandit, cette plante s'accroche à ce qu'elle trouve."...

Celui aui croit aux miracles est un imbécile ; celui qui n'y croit pas est un athée.