Qu’on puisse lire la musique, que des signes sur du papier gardent la trace des sons et permettent à l’œil de remplacer l’oreille pour faire entendre des mélodies, ce,à lui parut une merveilleuse invention.
Le capitalisme offre cette chance à qui sait la saisir : il blanchit tout dès lors qu’un degré suffisant de réussite fait oublier l’objet initial et le remplace par çe qu’il génère c’est à dire l’argent. Dans les immenses tuyaux de l'économie circulent le meilleur et le pire mêlés. Le crime, le vice, l’injustice sont fondus dans une masse circulante de capitaux un peu à là manière de ces composants toxiques qu’on mêle à la préparation de plats industriels.
L'eau noire de la Seine l'attirait mais la saison était déjà venteuse et froide. Cela la retint d'enjamber la rambarde. Elle aurait bien accepté de mourir mais elle ne voulait pas s'enrhumer. Elle ôta ses chaussures à talons et, en les tenant à la main rentra pieds nus jusqu'à son foyer.
[L'orchestre] se mit à jouer et l'auditoire, comme un chien qui s'ébroue, secoua les dernières gouttes de mélancolie que la petite cérémonie avait fait pleuvoir.
L'irruption de l'amour est un phénomène reconnaissable entre tous, y compris par celles et ceux qui ne l'ont jamais éprouvé.
Un livre original que signe là J.C Rufin. Une fois encore l’écriture est très belle et sans être simple se lit très facilement. On se laisse emporter par l’histoire et le livre se lit d’une traite. Même si ça n’a pas la force de @Le collier rouge, et si le sujet est plus léger (le couple), les personnages sont touchants et Rufin, qui indique dans sa postface vouloir qu’on s’attache aux personnages créés dans son esprit, y parvient parfaitement.
J’ai trouvé le livre beaucoup plus accessible que @Rouge Brésil ou @L’abyssin : il y a peu ou pas de personnages secondaires qui ont des vies parallèles, mais on suit les personnages principaux avec d’autant plus de plaisir qu’on ne s’embrouille pas dans le schéma narratif.
Le livre est d’autant plus touchant que, de son propre aveu (dans la postface), c’est de sa propre vie que s’inspire l’auteur pour ce récit (lui qui s’est marié et a divorcé plusieurs fois avec la même personne).
Embrasser une jolie femme dans un jardin exotique à Santa Monica est une épreuve à laquelle, je pense, la plupart des hommes sont préparés, même s'ils savent, à regret, qu'ils n'auront jamais à la subir.
Qu'un chef d'entreprise gagne beaucoup d'argent, cela peut le faire connaître mais ne le rend pas sympathique pour autant. Lorsque ses moyens servent le sport, lorsqu'il se montre capable de gagner sur ce terrain-là et particulièrement dans les sports populaires, il devient aussitôt une icône pour le grand public.
Ce qui fait leur prix […] c'est d'avoir dépassé la vision binaire du couple : soit fusionnel, soit déchiré. Et de s'être délivrés de la solution trop souvent choisie pour résoudre cette contradiction : le renoncement.
Ils s'étreignirent, envahis l'un et l'autre par la sensation d'être à nouveau complet dans le monde