AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,94

sur 2956 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  

L'aventure, la vraie, celle de la conquête du Brésil par les Français au temps de la Renaissance, je salive d'avance. Dans son « A propos » de 4 pages à la fin de son livre, Jean Christophe Rufin nous dit que « Rouge Brésil »- le titre, je salive de plus belle- est inspiré d'une histoire vraie. Rien de plus passionnant, il va s'agir d'un récit d'une épopée véritable, d'une découverte des uns par les autres, de leurs réactions mutuelles, de leurs cadeaux et de leur essai de communiquer ensemble. Il va s'agir aussi de la description des côtes brésiliennes de l'époque, du pourquoi ce désir d'expansion, alors que le monde était partagé par un pape entre portugais et espagnols. Il va s'agir de la différence des cultures, même si je me fais aucune illusion : la découverte de l ‘Afrique a marqué le début de l'esclavage par les portugais. Il va s'agir cependant d'une aventure à l'état brut, avec sa violence et ses incompréhensions, ses essais ratés ou réussis de comprendre l'autre, de dépasser les on dits car les habitants du Brésil en 1555 sont appelés « cannibales ».
Atterrissons, car rien de cela n'est évoqué, rien. J C Rufin a truffé son roman durant 550 pages de mots que j'ai dû chercher dans le dictionnaire : escabelle, amures, grègues…. Des mots marins par le menu aussi, qui au lieu d'ajouter au récit, ne font qu'exaspérer le lecteur que je suis. Jusqu'à ce que je me dise en riant que Rufin avait eu recours au dictionnaire pour trouver tous ces mots inconnus et inutiles ( escabelle , c'est un escabeau). Et il s'est perdu dans des descriptions sans fin de comment on navigue, ce que l'on mange, du temps qu'il fait. Voilà, c'est un roman sur le temps qu'il fait. 550 pages de description du temps qu'il fait , avec aussi des indications liminaires sur les relations diplomatiques ( normal pour J C Rufin, qui lui même a été ambassadeur et a écrit ce brillant Abyssin) entre le Portugal et Venise , laquelle s'acharne à ouvrir sa propre route vers l'Inde, et entre Venise et l'Espagne toute puissante de Charles Quint. Dans Rouge Brésil, les intrépides qui s'embarquent le font le plus souvent pour fuir : soit la future prison, soit le sort réservé aux huguenots, soit la faim. Pour J C Rufin, « cette tentative de colonisation du Brésil est également une répétition générale des guerres de religion ». Car le héros fait appel à Calvin dans son souci d''hégémonie, et les horreurs et les carnages basés sur le fanatisme commencent. Prix Goncourt 2001. Rien à ajouter. Car le roman n'apporte ni connaissances sur la découverte du Brésil, ni descriptions de la splendeur d'une terre inconnue, ni analyses des personnages, rien.
Commenter  J’apprécie          150
Monter les deux seules filles nommées l'une contre l'autre pour un homme, dessiner un héros qui rivalise d'inutilité même en accessoire, faire de l'agresseur sexuel (tout pardonné sans transition) un sujet de blague récurrent, sortir le poncif de la sauveuse blanche, plonger tête baissée dans le piège du personnage de "la fille pas comme les autres" et mettre les deux pieds dans le plat en termes de romance avec de l'inceste qui n'en serait pas vraiment mais peut-être un peu quand-même.

Ça, c'est pour le scénario. Celui-ci échappe de peu au mythe du bon sauvage, alors même que les indigènes sont au mieux anecdotiques, au pire des sujets de blagues remâchées jusqu'à la nausée. En substance : ils sont nus et ils sont cannibales. Vous ne risquez pas de l'oublier. Tout vous rappellera aussi que vous lisez les pages d'un homme, dont on croirait d'abord qu'il n'a jamais parlé à de jeunes femmes avant de réaliser qu'il n'a plus probablement jamais parlé à des adolescents en général – quant à savoir s'il en a un jour été un, mystère. Il voit plutôt le passage à l'âge adulte comme un interrupteur, cause de relationnels lunaires.

Maintenant, pour la plume. Les paysages sont un point fort véritable, de même que cette patte voltairienne vantée par les éditeurs quand les chapitres plus politiques lui laissent la place de se développer. En dehors de ça, une mer d'huile : une platitude qui atteint le nadir de la saveur littéraire. Tout est annoncé avec tant d'avance que le roman se débat dans sa propre semoule. Des fautes d'accord, un ton qui ne se fixe pas, des métaphores et des comparaisons souvent peu judicieuses. de trop rares interactions sont vraiment développées et il faudra croire l'auteur sur parole quand il s'attèlera à convaincre son lecteur que, mais si, promis, les deux-là sont proches.

Ce ne serait pas un prix Goncourt que je jurerais tenir entre mes mains un premier roman d'un jeune auteur armé d'un dictionnaire de synonymes et bien décidé à glisser quelques vieilleries de la langue déjà éteintes dans son texte mais sans pour autant oser relever le pari jusqu'au au bout. La ponctuation anarchique dans la première partie du roman participe à cette impression.

Je ne peux toutefois pas retirer au roman son point fort : le personnage de Villegagnon et l'aspect historique en général. L'amiral porte le texte à lui seul avec une profondeur qu'on ne soupçonnerait pas après avoir suivi les deux flans héros de l'histoire au petit h – Villegagnon, lui, est L Histoire au grand H : inexorable, habité de buts et d'ambitions tangibles, à ce point immuable que les interactions avec lui sont difficiles, lointaines ou condamnées à ne jamais être pérennes. le seul dont la caractérisation bénéficie d'un traitement particulier, d'une voix propre. Villegagnon, médaille de l'humanisme revers compris, qui sous couvert de culture classique, de scholastique et de morale écrase l'étranger autant que les moeurs d'ouverture à l'autre qui étaient de cours au Moyen-âge, incarné par le couple de héros tout nourri de romans de chevalerie.

Un texte plus décevant qu'exaspérant malgré les envies nombreuses qui m'ont saisie de le jeter par la fenêtre (dont je vous épargne le détail), car il a au moins eu un temps le mérite de créer des attentes, entachées par des ficelles trop convenues. Ce récit accuse ses 22 ans – il suffit de lire la mention du "Tiers-Monde" sur sa quatrième de couverture pour s'en assurer.
Commenter  J’apprécie          124
Au XVème siècle, l'amiral Villegagnon décide de partir au Brésil pour créer la "France Antartique". Il emmène avec lui de quoi fonder une colonie (ouvriers, artisans...) et deux enfants, Just et Colombe qui vont lui servir de truchements (interprètes). Il débarquent sur une île de la Baie de Rio qu'ils baptisent le Fort Coligny. Ce roman est inspiré d'une histoire vraie, Villegagnon a réellement existé. En revanche les deux enfants sont des personnages inventés.
Le titre et le sujet de ce roman m'ont paru au départ très alléchants. Ce livre est plein de qualités, -peut-être un peu trop brillant justement- il est écrit dans un français impeccable qui se rapproche probablement de la langue de l'époque.
Et pourtant, j'avoue que j'ai été un peu déçue...

la suite sur http://leslecturesdeclarinette.over-blog.com/article-2191809.html
Commenter  J’apprécie          100
Voici encore un livre trouvé sur les étagères de ma grand-mère. Prix Goncourt 2001.
Moi qui n'ai jamais lu un livre ayant été distingué par ce concours, ayant été déjà trois fois au Brésil, ayant des amis brésiliens, et compte tenu du résumé de ce livre, je ne pouvais pas faire autrement que de le dérober discrètement.
En effet, je ne savais pas, que nous français, nous avions voulu coloniser le Brésil à Rio de Janeiro mais que nous nous sommes faits totalement écraser par les portugais.
Lorsque je suis allée à Sao Paulo, j'ai visité le musée d'Ipiranga qui 'est le musée refermant le plus de documents sur l'histoire du Brésil et du continent
sud américain. On y trouve une copie originale du traité de tordesillas établi en 1494 établissant le partage du Nouveau Monde entre les deux puissances coloniales émergentes, l'Espagne et le Portugal, mais je n'ai pas entendu parler de français.
Les points positif de ce livre est cette période historique que je ne connaissait pas et la description de la baie de Rio qui me rappelais beaucoup de souvenirs, mais qui bien évidemment à énormément changé depuis cette époque.
Voilà pour moi, les seuls points positifs de ce livre, j'en suis désolée. Voici ce qui m'a déplu dans ce livre et les questions que je me suis posées en le lisant : faut-il utiliser au moins deux mots incompréhensibles par pages pour avoir le prix Goncourt ? en effet, j'ai commencé à lire ce livre avec mon dictionnaire posé sur ma table de chevet pour déchiffrer un nombre de mots qui m'étaient complétement inconnus mais j'avoue en avoir eu marre et j'ai vite abandonner au bout de la 40ième page l'utilisation de mon petit Robert.
Je n'ai pas du tout adhéré aux personnages que sont Just et Colombe, entre un gamin qui se fait facilement manipuler, qui en grandissant ne s'affirme pas , j'ai eu du mal, quant à sa soeur qui part vivre nue dans la jungle, au secours. Je me suis donc posée la question de savoir si ces deux personnages ont vraiment existé où ont-ils été inventés pour permettre à ce livre d'avoir une histoire romancée pour atteindre un public plus large ?
Je n'ai toujours pas la réponse.

Lien : http://exulire.blogspot.fr
Commenter  J’apprécie          81
J'ai eu bien du mal de finir ce roman, j'aurais préféré lire un vrai livre d'histoire. le style varie, de temps en temps quelques phrases ampoulées, puis l'auteur s'est fatigué et revient à un vocabulaire de tous les jours. J'ai pensé longtemps que je m'étais trompée et que je lisais un roman "pour adolescents" tellement l'histoire des deux jeunes héros est bécasse, les considérations sur les religions parlent longuement mais n'expliquent rien, j'ai dû recourir à wikipédia, etc. Je ne comprends pas comment cela a reçu un prix Goncourt, ou alors le jury ne voulais PAS le donner à quelqu'un d'autre (suivez mon regard)
Commenter  J’apprécie          41
Que ce fut difficile d'aller au bout de ce roman !

L'épilogue fut accueilli & se révéla être une véritable bouffée d'air frais, confirmant qu'un épisode historique comprenant tous les codes d'une aventure rocambolesque tombée dans l'oublie ne suffit pas à en faire un roman passionnant,

Car c'est bien l'ennui & la lassitude qui ont colonisés ces pages durant la lecture,

Nous suivons le quotidien inintéressant de jeunes héros naïfs cloisonnés dans leur milieu & convictions.
Les intrigues sont sans grand intérêt, trop peu de conquête, de découverte, de combats, d'échanges, de véritable amour, de rêve, de péripéties !
Les passages descriptifs sont prenant mais trop rares ou incomplets pour véritablement nous plonger dans l'atmosphère du nouveau monde.



Commenter  J’apprécie          21
Intriguée par cet auteur Lauréat du prix Goncourt, je lui ai donné sa première chance avec le Parfum d'Adam. Arrivée à la 151ème page, je n'avais rien de spécial à repprocher à ce bouqin (style correct, sujet original, etc.), mais j'étais à la limite de l'ennui. Or il me semble que tout l'intérêt d'un polar est de captiver son lecteur. J'ai donc fermé ce livre, pour ne plus jamais l'ouvrir.
Quelques semaines plus tard, contrariée par cet échec, j'ai laissé une seconde chance à Jean-Christophe Ruffin avec Rouge Brésil, à l'origine de son fameux prix.
Lire la suite : http://www.bizzetmiel.com/2011/10/jean-christophe-ruffin-rouge-bresil-et.html
Lien : http://www.bizzetmiel.com/20..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (6889) Voir plus



Quiz Voir plus

Rouge Brésil - Le quiz détourné...

Une saulaie est...

une pagaie ronde
une plantation de saules

29 questions
117 lecteurs ont répondu
Thème : Rouge Brésil de Jean-Christophe RufinCréer un quiz sur ce livre

{* *}