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sur 249 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mes impressions sur le livre « La maîtrise de l'Amour » de Don Miguel Ruiz
Premièrement, nous ne maîtrisons pas ce que nous croyons être. Nous ne maitrisons pas non plus chacune de nos actions, chacune de nos réactions. Si cela était le cas notre vie serait tout le temps en parfaite harmonie et on ne connaîtrait pas ni la contrainte ni l'obstacle ni le doute.
Deuxièmement, quand un enfant se met en colère face à un problème avec quelqu'un, cette réaction ne fait pas disparaître le problème. C'est certainement ce que veut l'enfant mais cela ne marche pas car il n'a pas gain de cause et il pleure de plus belle. S'il avait gain de cause il se mettrait en colère et il s'arrêterait aussitôt. Et on sait très bien qu'il aura du mal à s'arrêter justement parce qu'il se sent frustré de ne pas avoir eu gain de cause. Et ce processus se répétera jusqu'à ce que l'enfant comprenne qu'il faut agir autrement. Par exemple, éviter l'affrontement avec l'autre, essayer de négocier avec lui, jouer le petit malin. Mais tant qu'il se mettra en colère le problème persiste pour lui. La colère est juste une réaction spontanée de frustration de celui qui n'a pas encore compris comment résoudre le problème. Pour l'auteur, l'enfant devient un maître de la colère, mais le mot est mal choisi. A mon avis l'enfant devient prisonnier, victime de son manque de connaissance en matière de résolution de problèmes avec autrui.
De la même façon, nous ne devenons pas maîtres de la jalousie, de la tristesse, du rejet de soi. Nous devenons des victimes de nous-mêmes jusqu'à ce qu'on trouve la solution. Si on était maîtres de ces sentiments on ne pourrait jamais s'en débarrasser. Moi, je sais que c'est faux. J'étais triste, mais je ne le suis plus. J'étais jalouse, mais ça c'était avant car j'ai pu changer ; j'ai appris à faire face et je ne ressens plus les choses de la même façon qu'auparavant. le changement existe. C'est quelque chose de réel. Non ?!
Troisième point avec lequel je suis en désaccord ou alors j'ai mal saisie l'idée. Quand l'auteur dit « pour devenir un maître de l'amour, on doit s'exercer à l'amour »... Foutaises ! Un exercice, l'amour ? Alors pourquoi on n'aime pas quand on le veut mais quand cela arrive sans qu'on s'y attende. Serait-ce différent avec les autres ? Possible. J'essaye de voir la chose autrement...On aime un parent car c'est naturel, c'est une espèce de remerciement de l'amour qu'il nous donne à son tour. On aime un homme, une femme car le coeur s'emballe quand on voit la personne et on n'y peut rien, on se laisse aller... On aime inconditionnellement notre enfant et on ne comprend même pas pourquoi. On sait juste qu'il est une part de nous qu'on ne peut pas perdre et qu'on protègera coute que coute. On l'aime, c'est tout. On aime notre prochain (pour ceux à qui cela arrive) ; on aime les animaux (pour certains plus que des humains).Bizarre mais ça existe.
« S'exercer à l'amour » ou s'exercer à corriger notre conduite vis-à-vis de celui qu'on aime mais qu'on peut blesser malgré nous. On a une conscience donc on peut faire une analyse de soi-même, évaluer notre propre conduite. Est-ce que c'est ça « s'exercer à l'amour » ?
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Imaginez une relation (amicale ou romantique) entre deux grands brûlés qui risquent la souffrance au moindre contact physique. Une simple maladresse peut causer beaucoup de tort, et donc beaucoup de colère. Ou de détresse.
Imaginez que nous soyons tous des grands brûlés, que nous nous côtoyons tous les uns les autres et que, n'ayant pas conscience de nos blessures, nous nous maltraitions sans le savoir. Les personnes blessées, pour se défendre, repoussent le maladroit et le blessent à leur tour – ou bien, à défaut de pouvoir trouver un fautif, déversent leur « poison émotionnel » sur une autre victime. L'injustice que vit celle-ci lui fera accumuler à son tour un poison émotionnel qu'il lui faudra vider sur une autre personne… le cercle peut se refermer.

C'est bien notre monde, c'est bien de nous dont on parle.

Miguel Ruiz est surtout connu pour avoir écrit Les quatre accords toltèques, et l'éditeur le décrit comme un homme qui est revenu aux traditions chamaniques familiales après avoir fait une EMI et qui a estimé que l'humanité était enfin prête à recevoir son enseignement.
Je suis quelqu'un de pragmatique et j'ai tendance à me méfier des nouvelles spiritualités. Ma philosophie pourrait se résumer ainsi : prends-en un peu si tu veux essayer et que ça te fait du bien, mais n'en abuse pas au risque de perdre contact avec la réalité.
Donc, cette description (ainsi que l'introduction), m'ont rendue un peu méfiante : encore un gourou qui vient généreusement apporter sa lumière sur le monde - sans aucune prétention commerciale, bien sûr…
Mais c'est un livre qu'on m'a prêté, alors j'ai dépassé ces mauvais à priori pour entamer le premier chapitre.

Je dois admettre que les pages se sont tournées très vite et que je suis arrivée à la conclusion plus tôt que prévu.
Mais sans surprise, j'ai eu du mal avec certains termes. L'auteur parle de Juge et de Victime pour désigner nos parts intérieures, et affirme même que nous ne vivons pas dans la réalité, mais dans un rêve collectif rempli d'impératifs, de fausses croyances et de suppositions : le Rêve de la Planète. Celui-ci se transmet de parents à enfants, mais aussi de frères à soeurs, de voisins en voisins, avec des petites mutations propres à chacun… D'interaction en interaction, le rêve devient mondial et prémâche nos croyances, notre morale, nos certitudes.
En bref : nous vivons en lui, mais lui vit si bien en nous qu'il façonne nos pensées les plus secrètes.
Ces croyances et ces impératifs entrent souvent en contradiction avec notre nature profonde et nos besoins, ce qui tend à nous rendre malheureux. Sortir de ce Rêve toxique est impératif, mais pour cela il faut se reconnecter à soi et déconstruire toutes nos convictions.

L'idée est bien, le concept est intéressant. Mais le terme de « rêve » ne me paraît pas approprié. Nous vivons dans la réalité matérielle, en plus de s'imaginer des obligations. J'ai buté sur ce mot à de nombreuses reprises, ayant l'impression de lire les fantasmagories d'un maître spirituel.

D'ailleurs, l'auteur affirme que nous sommes tous des maîtres. Pas seulement lui, mais vous et moi aussi. Mais à défaut d'être maître de nos vies, de nos pensées ou de nos désirs, nous devenons maîtres de la souffrance, la jalousie, la solitude, la colère… Toutes ces émotions que nous choisissons d'invoquer en réponse aux problèmes.
Là encore, ce terme m'a dérangée - comme d'autres babélionautes avant moi, visiblement. Être maître d'une émotion, pour moi, c'est être capable de la gérer, et pas se laisser dévorer par elle. Or, il me semble que pour la plupart d'entre nous, ce sont nos émotions qui dominent, et non l'inverse. Si on pouvait apprendre à ne plus éprouver de jalousie, de tristesse ou de colère, je suis sûre que nous serions nombreux à être intéressés. Par ailleurs, le terme de « maître », renvoie à la notion d'effort, de travail et de persévérance et de CHOIX. Or, il semble que nos émotions négatives sont une réaction de détresse plus qu'une réponse réfléchie… Personnellement, je me sens plus victime que maîtresse.

Autre notion qui m'a posé problème : « Si vous conservez une relation négative, c'est parce que vous acceptez cette négativité, que vous croyez la mériter. Il y a une limite à la quantité de mauvais traitement que vous acceptez, mais personne au monde ne vous maltraite autant que vous-même. La limite que vous mettez à vos mauvais traitements envers vous-même est exactement celle que vous tolérez de la part d'autrui. » Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette affirmation parce que j'ai l'impression que l'auteur sous-entend que la limite est fixe et/ou ne dépend que de nous. Alors que pour moi, elle dépend de l'image qu'on a de nous-mêmes, qui est fluctuante en fonction de ce qu'on vit. Pour m'être beaucoup intéressée aux témoignages de femmes battues, j'en suis venue à la conclusion que n'importe quel mauvais traitement, même s'il est tolérable sur notre propre échelle, même si c'est juste une remarque négligente, même si c'est quelque chose de pas forcément blessant mais qui nous atteint quand même, fait baisser notre estime de nous. Justement parce qu'on l'accepte, parce qu'on se fait de moins en moins confiance pour défendre nos propres intérêts. Une aubaine pour les manipulateurs, qui détruisent l'égo de leurs victimes à petit feu...

Dernier défaut et non des moindres : l'écriture est simple, voire simpliste. Les phrases sont courtes, percutantes, destinées à parler au plus grand nombre. Lorsqu'il amène une nouvelle idée, l'auteur a la fâcheuse manie de la reformuler, phrase après phrase : c'est un texte fort redondant qui m'a agacée à plusieurs reprises et qui m'a donnée la sensation d'être infantilisée.

Bon, et l'amour dans tout ça ?
En soi, c'est un beau discours que nous a concocté Miguel Ruiz. Je n'ai rien appris de nouveau, mais cela fait du bien d'avoir une piqûre de rappel.


En bref : c'est une lecture en demi-teinte, avec des forces et des faiblesses. Des idées intéressantes, mais des termes imparfaits et une écriture qui m'a rebutée. À vous de voir si cette lecture vous conviendra !
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Après la lecture des Quatre accords Toltèque du même auteur, j'ai voulu continuer l'aventure, avec La Maîtrise de l'Amour.
Un livre qui pourrait paraître naïf, mais qui par sa simplicité interpelle dans nos relations à l'autre.
Des petites pointes d'humour, sont parsemées au cours des pages, comme pour mieux assimiler les quelques leçons de vie que nous donne Don Miguel Ruiz.
Un livre qui fait du bien, à lire, à relire selon l'humeur, à feuilleter de temps en temps en piqûre de rappel.
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