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3,74

sur 454 notes
Un récit déconcertant d'une part par son manque de cohérence chronologique et d'autre part par son changement très régulier de suivi des nombreux personnages, parfois à la première personne du singulier et parfois à la troisième, d'autant plus que lors d'un changement de ''chapitre'' (il n'y a pas vraiment de chapitres mais plutôt cinq ou six lignes de sautées entre des changements de personnages) je mettais parfois un peu de temps à savoir quel personnage j'étais en train de suivre. le coté fantastique (on est dans le réalisme magique) était également assez déroutant, je ne savais pas toujours si on avait affaire à des morts ou à des vivants. Ce coté troublant mis à part, je me suis facilement immergé dans cette région perdue du Mexique à l'atmosphère langoureuse, mystique, anxiogène et violente. le personnage central, Pedro Páramo est certes détestable mais intéressant à suivre à travers les points de vus des différents personnages. Quant à ces personnages plus ou moins secondaires, leurs variétés de rang sociaux, d'origines et de caractères en font des portraits vivants de cette région pauvre et aride. J'aurais donc aimé en savoir plus sur cette histoire et ses personnages, j'ai donc fini ma lecture sur le sentiment de ne pas avoir assez exploré ce monde et donc de rester sur ma faim. Ca reste cependant une assez bonne découverte.
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Pedro Paramo est un livre à lire et surtout à relire, tout de suite, car il est court, on s'y perd dans les reçûtes de toutes ces personnages. Quels sont leurs liens ? Morts ou vivants, ils racontent. C'est une recherche du père, et à l'instar du film Memento de Nolan, l'histoire de Pedro Paramo et de sa famille se construit progressivement, à rebours ou par des flashbacks, c'est pourquoi on veut vite relire et remettre dans l'ordre ce que l'on a découvert par touches.
L'atmosphère du livre est aurait très forte, le Mexique, les esprits qui rôdent, la mort toujours présente, je ne connais pas cette culture mais je parie que c'est un livre profondément ancré dans la tradition mexicaine. On voyage avec les âmes d'une terre aride, les hommes aussi sont arides, et passionnés aussi.
Bref, très belle expérience de lecture, roman court et dense. J'ai adoré.
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Cet unique roman de Juan Rulfo est étonnant. Nous suivons Juan Preciado à travers la ville perdue de Comala, ville aux allures de western, vide à la recherche de son père, Pedro Páramo. Qui est cet homme ? À travers des fantômes du passé qui semblent si réels, nous découvrons cet homme, homme mauvais et violent qui gouvernait ce petit village. Les femmes défilent chez lui comme les tourments. La chronologie est très aléatoire, il faut être attentif pour comprendre ce roman ou les événements et les personnages passent comme dans un rêve, la frontière entre le passé et la réalité étant très mince. Ce roman, inscrit dans les traditions mexicaines de la vie et de la mort à été une très belle surprise, j'en suis sortie groggy, comme sortie d'un songe ou la poésie et les morts ne font qu'un.
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Sur son lit de mort, la mère du narrateur lui demande de partir à la recherche de son père, Pedro Páramo, avec cette curieuse injonction : « Surtout, ne lui réclame rien. N'exige que notre dû ». le bourriquier qui le guide lui montre l'immensité des domaines de Páramo, le présente comme la méchanceté faite homme, il lui révèle qu'il en est aussi le fils et que leur père est mort depuis bien longtemps. Comme dans un rêve, ou un cauchemar, la narration traverse un enchevêtrement de temporalités, de révélations et de mensonges où la parole est partagée entre Páramo, ses femmes, ses bâtards, ses victimes et leurs fantômes.

Ce deuxième et dernier livre de Juan Rulfo, son seul roman, construit par fragments la figure d'un cacique qui ne connaît ni autorité ni limite, un prédateur de la nature sauvage qui vit sans remords et sans haine le principe qu'on se range du côté du plus fort. Principe qu'il impose aux autres, que les autres acceptent, et qu'il admet pour lui-même le temps venu. Dans ce monde, la seule hiérarchie reconnue est celle du clergé, un clergé fataliste qui ne connaît que la faute et sa condamnation sans en chercher les racines ou les responsables. On croise aussi la révolution mais elle est un accident, ou même une opportunité, une troupe de gueux qui se laissent manipuler en attendant les instructions d'une lointaine autorité. Preuve que ce monde est absurde : Páramo ne rencontre qu'un seul obstacle, la femme qu'il aime et se laisse mourir.

Le Llano en flamme, recueil de nouvelles et premier livre de Rulfo, semblait dicté par la nécessité, l'urgence de témoigner, ce qui faisait sa force et sa présence. Dans Pedro Páramo, Rulfo fait un travail d'écrivain professionnel, une oeuvre esthétique teintée d'une dénonciation sociale. le style bref, efficace, l'invention verbale et les images sont d'un éclat incomparable.
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PEDRO PARAMO de JUAN RULFO
Juste avant de mourir, la mère de Juan Preciado lui demande de se rendre auprès de son père, Pedro PARAMO, chef du village de Comala et homme le plus important de la région. Les ayant abandonnés depuis longtemps elle espère que Juan pourra récupérer de l'argent. Il se met en route et en vue de Comala il rencontre un vieux bourriquier qui lui révèle la mort de PARAMO. Néanmoins, Juan pénètre dans le village et va rencontrer une vieille femme qui semble être la seule habitante du village et qui va lui révéler l'histoire de son géniteur homme rude, violent, maître des lieux et père d'une myriade d'enfants. Juan, plus tard rencontrera d'autres âmes qui compléteront l'histoire de son tyrannique de père, parfait salopard mais qui fut capable d'aimer et d'aimer une seule femme!
Un roman court et grandiose qui décrit un Mexique de la pauvreté, de la domination écrasante des propriétaires terriens sur les hommes et la religiosité du peuple. Juan RULFO c'est aussi, au delà de ces descriptions, un style, entre Faulkner au mieux de sa forme et Marquez. Quand Juan entre dans le village le temps se perd entre présent et passé, les protagonistes pourraient être des fantômes ou des âmes errantes et la réalité se mélange au rêve et à la mythologie.
Je ne peux qu'inciter à lire cet unique roman de RULFO ( considéré par beaucoup comme un des plus grands romans du 20 ème siècle )écrivain mexicain né en 1917 mort en 1986.
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Un livre qui mélange le réel et l'au-delà, les fantômes, et les revenants, les croyances. Un livre d'un auteur Mexicain qui est totalement dans l'esprit de ce pays et de ces petits villages.
On peut s'y perdre facilement et se retrouver.
a rester concentrer
un bon livre j'ai lu mieux mais il y aussi pire mais si une histoire d'avis personnel.
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Gaboseverlerin sempatiyle yaklaştığı bir yazardır Juan Rulfo.
Pedro Paramo ise Marquez'in ezberleyecek kadar çok okuduğu o meşhur kitap.
Dış yapısıyla edebi teknikler sarmalına düştüğümüz kitabın içeriği de geri kalmaz. Hele okuru bir yerinden yakalamayagörsün; zamansızlığın gizeminden, ölümlülerin ölümsüzlüğünden sağlam kafayla çıkmak güç ister. Bir yandan da ağzımıza çalınan şiirsellik yok mu!
Ova Alev Alev'den antrenmanlıyım neyse ki. Meksika Devrimi,Diaz yönetimi, kilise zorbalığı...
Fakat burada çok daha başka bir kişisellik çekiyor okuru. Travmaların yakıcılığı, işte orada bir ölüm. Ölümü merkeze almadan anlaşılması hayli zor bir kitap.

Pedro Paramo zorba bir insan, birçok kadınla birlikte oluyor, sahip çıkmadığı birçok çocuğu var, köylünün toprağına el koyuyor ve daha niceleri...
Sahip çıktığı fakat yine kendisinin büyütmediği bir oğlu var Miguel. Paramo'dan geri kalmayan adi bir kişiliğe sahip.
Paramolar kadar kötü bir karakter daha var: Peder Renterina. Peder tam olarak 20. yy din adamlarını temsil ediyor. Çıkarcı ve açgözlü. Comala kasabası, Peder'in görevini kötüye kullanması yüzünden hayaletlerin dolaştığı bir yere dönüşüyor.
Günahları bağışlamadığı için Araf'ta kalan yoksul ölülerin hayaletleridir bunlar.
Romanın girişinde Juan, annesinin ölüm döşeğinde, git baban Pedro Paramo'yu bul, demesi üzerine Comala kasabasına gider. Annesinin anılarını anlattığı yer ile vardığı kasaba arasında ciddi farklılıklar vardır. Karşılaştığı her kişinin ölü olduğunu fark eden Juan korkudan ölür ve bir tabutun içinde tüm hikaye akar. Ölülerin konuşmalarından Pedro Paramo'ya ait tüm gerçekleri öğrenir.
Paramo, Juan'ın annesiyle parası için evlenmiş mal varlığını aldıktan sonra da onu Comala'dan uzaklaştırılmıştır. Anlaşılan o ki Juan'ın annesi de sadece sanrılardan oluşan bir bellekte yaşamış gerçeği kabullenememiştir. Juan, ölülerden başka şeyler de öğrenecektir.
Pedro Paramo'nun düğünü esnasında babası Lucas yanlışlıkla öldürülmüştür. Paramo da suçluyu bulamadığı için kasaba halkını öldürdüğünü, çocukluk aşkı Susana'nın kasabaya geri dönüşünü, kardeşi Miguel'in zalimliğini ve Peder'in para karşılığında cennete yolladığı ölüleri ve yine aynı pederin yeğenine tecavüz eden Miguel'i bağışlayıp da fakir insanları affetmediğini ...

Rulfo, bu karmaşa içerisinde her şeyi bir şekilde yerine oturtuyor ve hatta okurun Pedro Paramo'nun aşkına saygı duymasını bile sağlıyor.

Zira yeri göğü inleten Pedro, çocukken sevdiği Susana'yı (başkasıyla evlenmesine, ilk kocasına aşkla bağlı kalmasına ve babasıyla ensest bir ilişki yaşayıp delirmesine rağmen ) eksilmeyen bir tutkuyla sevmeye devam eder. Susana'nın ölümüyle de yaşamdan kopar.

Eserde konu bütünlüğü zaman kırılmaları arasında verilmiştir. Dolayısıyla girişteki karakterlerin romanın sonunda halkayı tamamladığı görülür; ölülerin ölme zamanı ya da hangi durumdayken konuştukları bölümler arasında düzensiz bir dağılım gösterir.
Tüm bunlara rağmen eser oldukça akıcıdır ve anlaşılır bir sona ulaşır.
1001 kitap listesinde de yer alan Pedro Paramo keyifli bir okuma vadediyor.


DİPÇE 2
Daha erken bir okuma yapsaydım muhakkak Meksika tarihine, darbelere, toprak reformuna çok fazla odaklanıp imgelerin izinde bir okuma yapardım. Bahsettiğim gibi Ova Alev Alev'de bu bilgilerin izini sürmenin tesiri ve katkısıyla bu kitapta salt okumanın ritmine kapıldım. Büyüleyici şiirselliğine...

Keyifle okuyun, esen kalın.
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Peut-être qu'il y a 5-6 ans j'aurais adoré ou en tout cas j'aurais pu (encore) beaucoup plus apprécier cette douce folie qui écrase le temps et la distinction vie-mort, une sorte de torpeur, les légendes qui prennent aux corps, et où pourtant tous les personnages marchent en sachant pourquoi ou semblent marcher malgré qu'ils ne sachent pas.
Entretemps j'ai beaucoup lu, beaucoup de choses à la fois similaires et très différentes, mais certainement magistrales. du coup, ce livre-ci ne sort pas du lot. Et, même, je pense ne pas être très sensible ou très touché par cette littérature (Sud-)Américaine. Je ne suis pas le plus grand fan des Sepúlveda, Vargas Llosa ou même Garciá Marquez. (Borges est largement plus fou, donc je ne le classe pas comme les précités.)
Voilà, je suis personnellement déçu car vu les critiques élogieuses j'espérais ressentir bien plus.
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Pedro Paramo (1955) est un classique mexicain. J'y ai vu un roman faulknérien dans une des grandes propriétés mexicaines patriarcales au début du XXe siècle. le livre a une forme complexe et des références mythologiques nombreuses.
Un jeune homme entreprend un voyage à la recherche de son père, Pedro Paramo. Un ânier l'amène de l'autre côté d'un fleuve de poussière où tout est désolé. Il semble guidé par des voix. Des morts et des vivants témoignent de ce que fut Pedro Paramo, un tyran. L'ambiance désolée et poussiéreuse évoque l'Enfer. le fond du propos m'a intéressée, la description de la terrible condition féminine en particulier et puis le dialogues des vivants et des morts.
Si vous aimez Faulkner, vous aimerez sans doute Rulfo. Si vous adorez Garcia Marquez aussi. Il y a beaucoup de dialogues mais il est difficile de comprendre qui parle à qui. Il n'y a pas de chronologie non plus. Alors au début surtout j'ai soupiré comme Dolores.
Evitez de lire ce livre à l'heure de la sieste.
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On tient là un court roman considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature hispanique du 20e siècle, ayant inspiré Marquez, Vargas Llosa, et d'autres encore. J'ai voulu me plonger dessus, étant moi-même, un aficionados de la littérature d'Amérique du sud.

Juan Preciado part à la recherche de son père, promettant au lit de sa mère agonisante de le retrouver pour lui demander des comptes. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Tout ce que Juan a escompté de son périple, est une accumulation de rencontres improbables, de visions d'outre-tombe, de lamentations spectrales. Bref, la réalité et l'irréel ne font plus qu'un dans le récit, créant ainsi, ce qu'on appellera plus tard dans la littérature, le « réalisme magique ».

Cette lecture fut éprouvante pour plusieurs raisons. Déjà, on comprend assez vite, malgré un début excluant toute connotation du genre fantastique, qu'il y a une part au merveilleux dans Pedro Paramo. Les morts apparaissent comme des vivants, dialoguant avec Juan Preciado, disparaissent, réapparaissent dans la suite du texte. La première difficulté du roman, est de connaître qui prend la parole, cela n'est pas souvent explicité. Deuxièmement, il n'y a pas d'intrigue à proprement dite. La recherche du père n'est qu'un prétexte romanesque pour insuffler au récit une myriade de dialogues déconcertants, entremêlés entre eux, jusqu'à perdre le lecteur. Troisièmement, et c'est peut-être là la principale difficulté de Pedro Paramo, la chronologie racontée par les apparitions, toutes victimes de la tyrannie de Paramo le père, est volontairement déconstruite, déstructurée de son unité. le style d'écriture est souvent remarquable, sans chuter dans le pathétique. Juan Preciado comprend que son père était une sorte de bourreau à calvaires, ayant commis, de son vivant, un nombre incalculable de méfaits et de crimes. D'ailleurs, Pedro Paramo n'est plus, depuis longtemps, mais son esprit est toujours là, ravivant d'anciennes blessures d'un passé pas tout à fait enterré.

Faire parler les morts n'est pas vraiment nouveau en littérature. La littérature gréco-latine a inventé les bases de ce qu'on appelle de nos jours, « dialogue des morts ». Mais dans le dialogue des morts, tel que les auteurs antiques l'avaient pensé, était clair, car on savait toujours qui prenait la parole. Cela était nominatif, comme dans une pièce de théâtre. Tandis que dans Pedro Paramo, le doute persiste parfois, ce qui peut être frustrant pour le lecteur.

Ce roman classique de la littérature hispanique m'a laissé perplexe et pensif. L'atmosphère du livre a beau être mélancolique, lugubre par moment, un récit de la pénombre, où les morts deviennent vivants, la lecture reste malaisée pour toutes les raisons que j'ai citées ci-dessus. J'aime qu'un texte me surprenne par sa dimension poétique, stylistique, psychologique… Là, je me contente qu'un roman atmosphérique, hermétique, dont le sens nous échappe, si ce n'est, peut-être, la hantise du passé qui ne peut jamais s'en aller.
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