Avec ta grand-mère, tu as toujours le choix. Tu peux faire ce qu'elle veut ou regretter de ne pas l'avoir fait.
La beauté, voyez vous, est dans l’œil de celui qui regarde.
C'est grâce à ma mère que j'ai appris que lire n'était pas un devoir mais une récompense, grâce à elle que j'ai eu l'intuition d'une vérité essentielle : la plupart des gens sont enfermés dans une existence solitaire, une vie restreinte par le manque et l'absence d'imagination ; des limites que ne connaissent pas les lecteurs. Vous ne pouvez pas créer un écrivain sans créer d'abord un lecteur, et c'est ce que ma mère a fait de moi.(p. 169)
Vous ne pouvez pas créer un écrivain sans créer d'abord un lecteur(...)
J'ai fini par comprendre que cet orgueil trouvait son origine dans la peur et, à l'encombre de toute intuition, dans une profonde empathie.
La mort permet, paraît-il, de tourner la page. Je n'en suis pas encore là. C'est peut-être pour cela dans mon rêve de la nuit précédente, je portais ma mère vers une destination inconnue, et pourquoi, j'aais l'impression que j'allais devoir continuer éternellement. Plusieurs mois se sont écoulés depuis sa mort, et pourtant, quand le téléphone sonne en pleine nuit, je m'attends toujours à entendre sa voix: elle veut savoir où je suis, pourquoi je l'ai abandonnée.
tu crois vraiment que je ne fais pas d'efforts ? demanda-t-elle les mains tremblantes et la lèvre inférieure frémissante. Parce que j'en fais ! J'espère que tu ne devras jamais en faire autant". Il n'y avait pas grand-chose à répondre à cela. Elle faisait des efforts. Elle essayait. comme souvent avec ma mère c'était l'absence totale de réussite qui nuisait à sa crédibilité.
(...)la plupart des gens sont enfermés dans une existence solitaire, une vie restreinte par le manque d'imagination ; des limites que ne connaissent pas les lecteurs.
Une fois qu'elle avait entrepris une action quelconque, même si elle se fourvoyait, elle était incapable de faire marche arrière, et les conséquences pouvaient être explosives, voires sanglantes.
Ce fut peut-être la première fois où j'eu le pressentiment que des vies entières, la mienne éventuellement, pouvaient reposer sur de tels instants de silence et d'équilibre parfaits.