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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Amen.
Amène-toi, l'ami, dans l'enfance de Max.


Dans ce livre, Mark SaFranko raconte l'enfance du personnage de ses livres précédents : Max Zajack.
Issu de l'immigration polonaise, Max est élevé par ses parents, plutôt pauvres sans être complètement démunis, sans tendresse (sans amour ?).
Ici, le rêve américain consiste à acheter une voiture neuve.
Ici, le rêve américain consiste à savoir que l'on peut réussir (réussir DANS la vie…) à force de courage, de persévérance, de travail (niant que cette condition n'est pas suffisante, ni même nécessaire d'ailleurs…).


A travers une écriture simple mais soignée, ponctuée de familiarités, ponctuée de vulgarités, qui nous plonge dans le quotidien de Max et dans son état d'esprit.

Le récit est fait au présent, formé de très courts chapitres, une ou deux, tout au plus quelques pages, regroupées en parties. Il faut vraiment être ultra-surbooké pour lâcher ce livre avant la fin.



Max ne fait état que de sentiments négatifs envers ses parents, mais c'est en retour de ce qu'il reçoit. du plus tôt qu'il s'en souvienne, ses parents sont habités eux-mêmes de sentiments négatifs, dont il est responsable. Tout est de sa faute.
Ces points de vue sont donnés par le regard de Max, mais un regard toujours très neutre, quasiment extérieur aux faits.

Sa mère est défaitiste, pingre, elle en veut à tout le monde de sa condition.
Son père est violent, mais courageux pour le travail.

« […] Et on reprenait au début. Mais rien n'y faisait, je me trompais encore. Et je me reprenais un gnon. Si je sanglotais, c'était pire.
- Arrête, ça fait pas mal ! Espèce de mauviette ! Rappelle-toi : c'est pour ton bien. Maintenant, tu vas peut-être te secouer et te concentrer sur ce qu'on fait. »

Cependant, ses discours racistes et élitistes lui attirent clairement la haine de son fils.


En plus d'un niveau de vie peu confortable, les Zajack font face à un pas de bol récurrent et qui porte à sourire, voire à rire.


L'école, tenue par des religieux et des religieuses, est aussi le lieu de grands moments : la première confession de Max en est un ( !), parmi d'autres, comme les cours faits par la religieuse qui demande à être battue par ses élèves.
La violence est très présente entre les enfants aussi, avec une apothéose lors du camp de vacances.

La découverte du sexe est racontée sans fard, avec une insistance forcément importante.



Sous des dehors tout à fait innocents dans le récit, Mark SaFranko arrive à nous faire entrevoir certaines vérités.

Comment la merde semble s'acharner davantage sur les pauvres, simplement parce que les riches ont les moyens de la faire nettoyer avant d'en sentir l'odeur.
Comment des parents peuvent, par la violence, la violence des idées, des réflexions faites, plus que par la violence physique, faire croire à un gamin qu'il est méchant, mauvais et ne vaut rien.
Comment la religion transforme les questions de sexe en pêché, pêché mortel, minant le moral de ce même gamin qui déjà est promis à la colère de Dieu avant d'avoir compris quoi faire de son zgeg et « tirant toujours à blanc ».



Que du tout bon et en général on dit « je n'ai qu'un seul regret, c'est de l'avoir terminé » mais là, même pas. Ça y est, Max est adulte, j'ai hâte de lire « Putain d'Olivia » et « Confessions d'un looser ».





Inspiration musicale, dans la même veine, c'est pas qu'en Amérique ?

« Encore une histoire qu'on r'balance
Une histoire qui s'déhanche
Une histoire qu'a pas d'chance
Une histoire qu'a pas d'sens
Une fraction dans l'errance
D'un sale môme de France

Je marche seul
Avec plus personne à qui faire la gueule
Je marche seul
Avec plus personne à qui faire la gueule
[…] »

(extrait de « Je marche seul » de Mano Solo :
https://www.youtube.com/watch?v=9n_uhw5Q-zg )
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Troisième roman faisant partie d'une série consacrée à Max Zajack, alter ego de l'auteur, Dieu bénisse l'Amérique revient sur son enfance d'immigré polonais né à Trenton (New Jersey) dans les années 1950 : misère sociale et parentale, difficultés d'intégration à l'école, premiers émois amoureux, etc. Ou comment on apprend ce qui a fait de Max un loser...

Mark SaFranko a souvent été rapproché de certains autres auteurs de la contre-culture américaine comme Bukowski ou Fante... Même si j'apprécie Bukowski (je ne connais pas encore Fante, mais c'est pour bientôt), je ne ferai pas forcément le rapprochement. Oui, bien sûr, Max Zajack est un alter ego, comme Chinaski, mais autant sur le fond que sur la forme, la différence est flagrante. le style est bien plus travaillé, sans pour autant être dénué de spontanéité. le récit est de même bien plus construit et porteur de sens, en décrivant, par le regard d'un garçon immigré, la situation plus que misérable et inacceptable des immigrés aux Etats-Unis (qui est malheureusement toujours d'actualité). Cependant, nous ne sommes pas seulement dans une dénonciation désabusée de cette situation, mais aussi face à un regard teinté d'humour, parfois très noir, et de dérision, autant sur soi que sur la société qui entoure Max, donnant plus de légèreté à l'ensemble.
Le qualificatif de roman picaresque donné à ce récit lui correspond à mon sens parfaitement, autant parce que le personnage principal est un anti-héros poussé à son paroxysme (anti-héros parfois touchant d'ailleurs suite à ses maladresses ou à ses mésaventures) que parce qu'il décrit, parfois jusqu'à la caricature, une société donnée, pour la critiquer.

C'était la première fois, avec ce roman, que je lisais Mark SaFranko (merci d'ailleurs à la nouvelle collection poche des éditions 13ème Note à 8 euros qui me l'a permis plus tôt que prévu ^^) : c'est une très bonne découverte, et je renouvellerai l'expérience plus que volontiers avec Putain d'Olivia et Confessions d'un loser. J'ai en effet vraiment envie de connaître la suite (même si les romans ont été écrits avant) de la vie de Max Zajack !
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Quelle claque ! Je ne connaissais pas Mark SaFranko avant d'ouvrir "Dieu bénisse l'Amérique". Ce récit de l'enfance de Max, fils d'immigrés polonais installés dans une banlieue glauque du New Jersey, fait mal à chaque page. La pauvreté extrême, l'ignorance crasse, la bigoterie absurde, le désamour congénital, la violence omniprésente... ne laissent aucun répit ni à Max ni au lecteur. Comment se construire quand on est issu d'un milieu où on sacrifie tout au rêve américain, alors que c'est justement ce même rêve américain qui vous maintient la tête bien enfoncée sous le niveau de la fosse septique ? le plus poignant dans ce roman, c'est à la fois l'absence de pathos et l'effet comique de ce tourbillon de m.... dans lequel vivent Max et sa famille. Max raconte sa vie, comme un enfant qui pense que tous les enfants ont la même vie que lui. Puis Max grandit, ouvre les yeux, analyse et cherche sa propre voie dans cette fange. Quel adulte peut-il devenir quand il traîne un tel bagage avec lui ? La question me hante encore...
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On ne serait pas surpris de voir l'histoire de notre "anti-héros" du nom de Max Zajack se passer au Moyen Âge, dans des quartiers glauques, où les relations humaines n'existent pas, où la violence est tellement quotidienne, qu'elle ne surprend pas et qu'elle fait partie de la vie...Des gens qui vivent ou plutôt survivent dans un monde sans espoir.
En fait, l'histoire de Max Zajack ne se passe pas au XIIIème siècle, mais bien au XXème siècle et ceci aux Etats Unis d'Amérique juste après la seconde guerre mondiale..
Il faut dire que cet enfant de l'immigration Polonaise est bien éloigné des clichés de rêve du Nouveau Monde. Ses parents sont des gueulards, des fatigués du boulot d'ouvrier. Ils sont jaloux de tout et font trinquer à leur rejeton tout le fiel qu'ils ont sur l'humanité qui les entourent.
De son côté, Max entre dans la vie, non seulement avec ce type de tare, mais essuie en plus nombre de déconvenues tant à l'école que dans les milieux qu'il fréquente (copains, employeurs...). Pour autant, chez ce jeune américain du New Jersey, peu de choses semblent le perturber. Il subit cette existence minable, mais n'est pas encore tombé dans la mélasse de ses aïeuls.

Bref, ce livre est à lire. C'est la deuxième fois que je lis un bouquin chez ce petit éditeur qu'est "13ème note" après l'excellentissime "Un Gringo dans la Sierra Madre".
C'est cru et c'est cruel, mais il faut croire que j'aime bien ces histoires de paumés ou de marginaux.
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Roman à caractère autobiographique, Dieu bénisse l'Amérique relate l'enfance vraiment pas drôle de Max Zajack, alter égo de Mark SaFranko, présent déjà dans ces précédents romans. Depuis sa petite enfance à la fin de l'adolescence nous suivons ce petit gars, issu de l'immigration polonaise à la fin de la seconde guerre mondiale. Vivant dans un quartier glauque du New Jersey avec des parents jaloux des autres et pas très aimants avec lui, nous sommes bien loin du rêve américain que ses parents cherchent à tout prix. Essayant de grandir tant bien que mal en étant persuadé que tous les enfants vivent comme lui, Max Zajack cherche sa place dans cette société où tout est sacrifié au rêve américain. À travers ses différentes déconvenues avec ses camarades de classe, ses employeurs et les religieux qui l'entourent, Max trouvera un exutoire dans la masturbation, très présente dans ce roman au même titre que son apprentissage de la sexualité.
J'ai vraiment adoré ce roman qui brise l'image de l'Amérique et de son rêve et qui nous montre la vraie vie de ces immigrés qui ont tout plaqué pour vivre mieux. Mark SaFranko dresse ici un portrait implacable de l'Amérique à travers divers personnages attachants, drôles, violents, mais sans jamais tomber dans le pathos.
Si jamais vous arrivez à mettre la main dessus, surtout n'hésitez pas, vous passerez un très bon moment en compagnie de Max Zajack !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un auteur américain rare, percutant, au style puissant.
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