Comme quelqu'un qui serait immobile dans le désert et qui tout à coup se déplacerait à toute vitesse. Vous comprenez ? La vitesse n'a pas de sens, on est toujours dans le même paysage.
" ... en tout cas, il n'y avait qu'un tunnel, obscur et solitaire : le mien. "
Un individu est pernicieux ? Eh bien on le liquide et c'est fini.
Mais l'autre lumière ne fut pas allumée.
Dieu, je n'ai pas la force de dire quelle sensation d'infinie solitude vida mon âme ! J'eus l'impression infinie que le dernier bateau qui pouvait m'arracher à mon île déserte passait au loin sans voir mes signaux de détresse. Mon corps s'affaissa lentement, comme si l'heure de la vieillesse l'avait atteint.
- Vous comprenez, madame, que le règlement ne peut être illogique : il doit avoir été rédigé par une personne normale et non par un fou. Si je poste une lettre et qu'immédiatement après je demande qu'on me la rende parce que j'ai oublié quelque chose d'essentiel, la logique veut qu'on satisfasse à ma demande. A moins que la Poste ne mette son point d'honneur à faire parvenir des lettres incomplètes ou peu explicites ? Il est parfaitement clair que la Poste est un moyen de communication et non de pression : la Poste ne peut pas m'obliger à envoyer une lettre si je ne le veux pas.
Je n'ai jamais supporté les plages en été.
Parfois je crois que rien n'a de sens. Sur une planète minuscule qui court vers le néant depuis des millénaires, nous naissons dans la douleur, nous grandissons, nous luttons, tombons malades, souffrons, faisons souffrir, nous crions, nous mourrons : on meurt et, au même moment, d'autres naissent pour recommencer l'inutile comédie.
Le fameux "bon vieux temps" ne signifie pas qu'il y aurait eu dans le passé moins de malheurs, mais qu'heureusement on s'empresse de les oublier.
Bien sur, cette expression n'a pas une valeur universelle : moi, par exemple, je suis porté à me rappeler de préférence le mal qui s'est fait, au point que je pourrais presque parler d'un "triste vieux temps", si ce n'était que le présent me paraît aussi horrible que le passé.
De combien d'actions atroces cette maudite division de ma conscience n'a-t-elle pas été coupable ! Pendant qu'une part de moi-même m'inspire une belle attitude, l'autre en dénonce le mensonge, l'hypocrisie, la fausse générosité; pendant que l'une m'incite à insulter un être humain, l'autre le prend en pitié et m'accuse moi-même de ce que je dénonce chez les autres; pendant que l'une me fait voir la beauté du monde, l'autre me signale sa laideur et le ridicule de tout sentiment de bonheur.
Toute notre vie ne serait-elle qu'une suite de cris anonymes dans un désert d'astres indifférents ?