Citations sur Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas fin.. (64)
Je comprenais désormais qu'on ne pouvait pas facilement faire durer le bonheur, mais que le malheur, lui, ne se gênait pas pour rester indéfiniment.
« Quand nous sommes occupées à ruminer sur le pré, nous pouvons même meugler avec philosophie : « à quoi pensait notre créatrice, la Vache divine Naïa lorsqu’elle a inventé les humains ? Ou ces idiotes de mouches ? Ce serait tellement plus sympa si des papillons multicolores nous tournaient autour à la place ! Ou si, au moins, les mouches avaient un goût agréable. L’idéal, bien sûr, ce serait des papillons qui auraient bon goût. »
Plus tard, quand la lune s'est levée, les deux amoureux, épuisés par l'âge, mais heureux, ont longtemps voleté aile contre aile avant de se laisser retomber sur le sol. Ils se sont endormis doucement à la lueur des étoiles, leurs ailes tendrement mêlées.
Quand on cherche toujours mieux, on ne profite pas du bien qu'on a.
Le visage contre mon museau, il s'est mis à pleurer, parcequ'il n'avait pas envie de nous tuer. Il avait donc reellement des sentiments. Comme nous.
Peut-etre les humains n'etaient-ils finalement que des vaches ?
P'tit Radis avait beau être presque blanche, avec très peu de taches, elle ne comptait pas parmi les vaches les plus brillantes de la prairie.
C était dingue. Cet humain voulait être une vache, moi, je voulais être un poisson. Le comble aurait été que les poissons veuillent devenir des humains. Mais non, c était trop absurde. Aucun animal ne pouvait être assez bête pour souhaiter cela.
C'était donc cela, le bonheur. Etre vivant. C'était aussi simple que ça.
Toute ma vie, j'ai cru que je n'avais ma place nulle part, parce que j'étais différente de vous, du reste du troupeau. A cause de cela, j'avais dressé une clôture autour de mon cœur, et je ne m'ouvrais jamais complètement à personne. J'avais bâti ma propre prison...
-Et maintenant ?
(...) Maintenant, je sais que mon rêve n'était pas le bon. Je n'ai plus besoin de clôturer mon cœur. Mon troupeau, c'est vous! Ma place est avec vous !
- Ce serait vraiment bien si tu pouvais un peu voir la vie avec d'autres yeux.
- D'autres yeux ? Lesquels ?
- Les miens, par exemple.
- Avec les tiens, je lorgnerais le derrière de Susi.