Je tiens particulièrement à remercier
Amélie Saint-Clément de m'avoir offert la chance de découvrir son roman »
A l'envolée « ! Publié en autoédition en mai 2018, c'est un roman qui m'a bouleversé tant par la qualité de l'écriture que par l'histoire en elle-même. Alors oui, lecteurs et lectrices, précipitez-vous pour le découvrir à votre tour, en espérant que vous serez aussi touchés que je l'ai été… D'origine bretonne, inévitablement, ce roman restera gravé dans ma mémoire !
» le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle que l'on fait contre le destin qui nous est imposé. » (
Albert CAMUS)
Mardi 13 octobre 2009
Lorsque Jeanne, traductrice et interprète d'une quarantaine d'année, débarque sur celle île perdue, au large des côtes bretonnes, c'est pour fuir une réalité qui lui est devenue insoutenable.
Sous les yeux médusés des quelques insulaires, elle s'installe au Doux Rivage, le temps pour elle de rendre habitable sa nouvelle acquisition…
p. 15 : » C'était fait. Je venais d'acheter une maison délabrée sur une île où, l'hiver, ne devaient pas vivre plus de six cents âmes. «
Yvonne, la gérante du bar-hôtel, se prend rapidement d'affection pour Jeanne, la parisienne, qui semble débarquer avec un passé douloureux.
p. 95 : » D'ailleurs, Jeanne, dites-moi : quel est le vôtre, de jardin secret? Je serais curieux de connaître les raisons qui ont pu vous conduire jusqu'ici. «
Même si les autres habitants ne lui donnent guère que quelques semaines avant de rebrousser chemin vers la civilisation, ils sont bien contraints, sous les recommandations d'Yvonne, d'aider Jeanne à s'installer.
p. 21 : » Les rares habitants de l'île semblent avoir fait de moi leur sujet privilégié et tout le monde m'a désormais identifiée comme l'originale qui a acheté la maison de la vieille Froissard. «
Ne voulant surtout pas se sentir redevable envers qui que ce soit, Jeanne met un point d'honneur à éviter tout le monde. Mais Yvonne lui explique qu'ici, sur l'île, les habitants ont l'habitude de s'entraider.
p. 60 : » Vous savez, Jeanne, sur l'île, quoiqu'il arrive, vous trouverez toujours quelqu'un pour vous donner de l'aide. «
Ici Jeanne se sent en paix. En bravant chaque jour les éléments à vélo pour suivre l'avancée des travaux dans sa maison, elle fait doucement la paix avec elle-même.
p. 34 : » […] j'ai pensé à ce que j'avais laissé derrière moi – à ce que j'avais abandonné mais qui ne m'abandonnait pas. […] J'ai pensé que l'île, c'était ma punition. «
Chaque habitant de l'île est une rencontre humainement enrichissante pour Jeanne. Après Yvonne, Jeanne fait la connaissance d'Elisabeth, l'unique institutrice de l'île. Une amitié sincère et indéfectible va naître, et permettre ainsi à Jeanne de s'intégrer réellement ici. Mais la rencontre qui va le plus la déstabiliser, est celle de Fabien Kleber. Unique médecin, il est également le maire de cette île. Elle va également retrouver en Rodolphe Chastelin, le propriétaire du manoir de Trégor-les-Roches, une épaule compréhensive, puisque unis dans un même chagrin….
p. 310 : » Yvonne lui a ouvert la porte du Doux Rivage, Elisabeth et Fabien lui ont ouvert les portes de l'île, moi, bien sûr, moi, je lui ai ouvert mon coeur… «
Sous la pression de Michel, responsable de l'Act'Eco, Jeanne parvient néanmoins a travailler à distance sur ses traductions. Au fil du temps, la vie reprend ses droits, et Jeanne se fait sa place. L'arrivée impromptue de Pierre – son mari – au Doux Rivage va laisser Jeanne exsangue, lui rappelant son passé douloureux.
p. 302 : » – Je n'ai pas le choix, Yvonne. Il ne me lâchera pas, je le sais. «
Choisissant la fuite plutôt que les mots, elle va abandonner sans aucune explication ses nouveaux amis.
p. 260 : » Parfois, on se retrouve enfermé dans des situations qui ne nous conviennent pas, qui nous font souffrir, qui font souffrir nos proches, et dont on ne peut s'extraire qu'en acceptant de tout changer et de partir… «
Jeanne va-t-elle enfin se pardonner ses erreurs passées et se donner le droit de vivre enfin sa vie, parmi les personnes qu'elle aime et qui l'aiment en retour ?
p. 304 : » Qui est un familier de l'île sait bien que tôt ou tard, ce que la mer lui a ôté, la mer le lui rendra. «
Magnifiquement construit, c'est un roman sur le sentiment de culpabilité d'une part, de la maternité, mais aussi de la résilience ! Une splendide ode à la vie, à l'amitié et à l'amour ! C'est beau, c'est grand et c'est très fort ! Alors je remercie une fois de plus
Amélie Saint-Clément pour ces moments inoubliables que j'ai passé à la lecture de son livre ! Bravo à cette auteure qui mérite un franc succès !
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