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250 pages
ARBRE D'OR EDITIONS (09/10/1990)
4/5   2 notes
Résumé :
Dans son travail mystique, l’homme ne doit pas s’intéresser uniquement à sa propre évolution. Son développement doit participer au progrès de toute la Création. Ce progrès ne peut se faire sans lui, car l’homme est responsable de l’état actuel de la Nature. Comment mener à bien ce travail et quelles sont les étapes majeures.
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LE MINISTÈRE DE L'HOMME ESPRIT

INTRODUCTION

Toutes les fois qu'un homme de désir se sent pressé de faire entendre sa voix aux mortels, il ne peut s'empêcher de s'écrier : ô vérité sainte, que leur dirai-je ! Tu as fait de moi comme une malheureuse victime, destinée à soupirer en vain pour leur bonheur.
Tu as allumé en moi un feu cuisant, qui corrode à la fois tout mon être.
J'éprouve pour le repos de la famille humaine un zèle, ou plutôt un besoin impérieux qui m'obsède et qui me consume.
Je ne puis, ni l'éviter, ni le combattre, tant il me tourmente et me maîtrise.
Pour comble de maux, ce zèle infortuné est réduit à se nourrir de sa propre substance, et à se dévorer lui-même, faute de trouver à assouvir la faim que tu m'as donnée de la paix des âmes.
Il se termine sans cesse par des sanglots qui étouffent les sons de ma voix.
Il ne me laisse point de relâche, si ce n'est pour me plonger, le moment d'après, dans de nouvelles douleurs, et me laisser en proie à de nouveaux gémissements.
Et c'est dans cet état que tu me presses d'élever ma voix parmi mes semblables ! ! ! ! !
Comment d'ailleurs me ferai-je entendre des hommes du torrent !
Je n'ai à leur offrir que des principes ; et ils se répondront à eux-mêmes par des opinions, pour ne pas dire par des illusions insensées, et dont le prestige ne leur laissera pas même apercevoir leur mauvaise foi.
Je ne peux élever aucun édifice qui n'ait pour base leur être impérissable, et tout rayonnant de l'éternelle splendeur, et le dernier terme de leur science, est de s'assimiler à l'inerte et impuissante poussière.
Je voudrais, en faisant renaître en eux l'orgueil de leur titre, les animer du glorieux désir de renouveler leur alliance avec l'universelle unité, et ils se sont armés contre cette unité, et semblent ne veiller que pour l'effacer du nombres des êtres.
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Ce sublime privilège de la parole, surtout, crois-tu qu'il ne te soit donné que pour entretenir journellement tes semblables du détail de tes monotones occupations, et de l'historique de ta vie bestiale ; que pour les étourdir par ta bruyante éloquence à justifier tes fureurs ou tes délires ; ou que pour les tromper et les égarer, par les innombrables et abusives fictions de ta pensée ?
Si un simple coup d'œil te suffit pour te désabuser sur le frivole et coupable usage de tes facultés, un simple coup d'œil doit te suffire aussi pour te désabuser sur les résultats que tu en retires. Pèse tous ces résultats dans la balance, tu n'en trouveras pas un qui ne t'échappe, ou qui ne demeure au-dessous de tes espérances ; qui ne te nourrisse d'inquiétudes, ou qui ne finisse par te coûter des larmes.
Quelle est donc cette région, où rien de ce qui est nous, n'accomplit sa loi, et à nous ne goûtons pas une joie qui ne nous trompe ! Oui, un prestige dominateur, et comme constitutif, semble composer l'atmosphère où nous sommes plongés. Nous sommes réduits à respirer sans cesse et presque exclusivement cette vapeur d'illusion qui nous environne, et que nous nous transmettons ensuite les uns aux autres, après l'avoir infectée encore de notre propre corruption ; ou si nous voulons nous en garantir, il faut que nous nous condamnions à suspendre le jeu de toutes nos facultés, et à exister dans une entière immobilité.
Dans les Alpes, voyez ce chasseur qui quelquefois est surpris et enveloppé soudain d'une mer de vapeurs épaisses où il ne peut pas seulement apercevoir ses propres pieds, ni sa propre main ; et où il est obligé de s'arrêter là où il se trouve, faute de pouvoir faire en sûreté un seul pas. Ce que ce chasseur n'est que par accident et par intervalle, l'homme l'est ici-bas continuellement et sans relâche. Ses jours terrestres sont eux-mêmes cette mer de vapeurs ténébreuses qui lui dérobent la lumière de son soleil, et le contraignent à demeurer dans une pénible inaction, s'il ne veut pas, au moindre mouvement se briser et se plonger dans des précipices.
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Celui qui va publier cet ouvrage a partagé quelque fois les angoisses des hommes de désir ; il en partage les vœux pour le bonheur de la famille humaine, et il va essayer de porter les regards des mortels sur le tableau de ce qu'il regarde comme étant la source de leurs maux, et sur l'objet qu'ils auraient à remplir dans l'univers, en qualité d'images du principe suprême ; c'est donc à l'homme qu'il adresse le fruit de ses veilles.
Oui, homme qui n'est plus qu'une source d'amertume, puisque tu ne répands qu'une lumière de douleur ; homme, objet le plus cher pour mon cœur, après cette souveraine source, qui n'est sans doute composée que de l'amour même, puisque son témoin le plus éloquent est ce doux et sublime privilège qu'elle m'a donné de pouvoir t'aimer, c'est toi-même que j'appelle aujourd'hui à seconder mon entreprise ; c'est toi que je convoque à la plus légitime comme à la plus respectable des associations, celle qui a pour but d'exposer devant mes semblables le tableau de leurs véritables titres et de faire, que frappés par la grandeur de leur origine, ils ne négligent rien pour faire revivre leurs privilèges, et pour recouvrer leur illustration.
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Ne laisse pas éteindre ce zèle qui te poursuit ; fais qu'il ne te soit pas donné en vain : qui te garantirait qu'il se rallumât ?
Tu crains que les hommes ne profitent pas de tes paroles ! Ils sont tous dans l'indigence de la vérité. Que sais-tu si tu ne feras pas sentir à quelques-uns de tes frères le besoin qui les dévore à leur insu ? Peu d'entre eux sont assez gangrenés pour fuir cette vérité volontairement ; tu ne saurais calculer le pouvoir d'un zèle pur, alimenté par la confiance.
Et puis, quel est le pêcheur, qui, la ligne à la main, s'attende à prendre tout ce qui nage dans le fleuve ? Quand il a pêché quelques petits poissons pour faire son repas, il s'en va content.
Dans tous les cas, porte tes regards au-delà de cette terre passagère, où l'homme de désir est condamné à semer ses oeuvres. Elle est pour la véritable agriculture la saison des frimas et des vents orageux.
Ce n'est pas dans cette saison-là que tu dois t'attendre à la récolte.
Le laboureur ne sème que pour l'avenir ; ne vois comme lui dans ton travail que l'heureux terme de la moisson ; c'est là le moment où la terre et le propriétaire te paieront de tes sueurs.
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Lecteurs, vous vous abuseriez cependant si vous ne cherchiez ici que des objets récréatifs, et n'ayant pour but que de vous distraire ; espérez encore moins de n'avoir à y contempler que des peintures flatteuses et mensongères, qui nourrissent vos illusions et votre amour propre. Assez d'autres, sans moi, se feront les adulateurs et les complices de vos déceptions.
Je viens exercer auprès de l'homme, mon semblable, un ministère plus véridique et plus sévère ; je viens y exercer l'important ministère de l'homme. Or la famille humaine n'est point comme les rois qu'on encense, et qu'on abuse par de trompeuses louanges ; et l'homme qui va vous parler, honore trop son espèce, et se respecte trop lui-même pour faire jamais envers un homme et envers son frère, le rôle dissimulé d'un courtisan.
Avant de poursuivre, voyez donc si vous vous sentez le courage et la force de joindre vos accents aux miens, pour déplorer les maux qui nous sont communs.
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