À l'age de 18 ans, il m'est arrivé de dire, au milieu des confessions philosophiques que les livres m'offraient : il y a un Dieu, j'ai une âme, il ne faut rien de plus pour être sage, et c'est sur cette base-là qu'a été élevé ensuite tout mon édifice.
Tous les gens du monde ont deux fois plus d'esprit que moi : voilà pourquoi je me trouve à la fin en avoir toujours plus qu'eux, parce ce que je ne me sers que de celui que j'ai, au lieu qu'il cherchent à se servir d'un autre esprit que celui que la nature leur avait donné, et que, selon les principes, un doit l'emporter sur tout autre nombre; ou que, selon une proposition connue, l'esprit qu'on veut avoir nuit à celui qu'on a.
On ne m'a donné de corps qu'un projet.