Lettre de Louis II à Wagner:
J'écarterai à jamais de votre tête les médiocres soucis de la vie quotidienne.
Je vous ménagerai la paix à laquelle vous aspirez afin que vous puissiez librement déployer les ailes puissantes de votre génie dans le pur éther de votre art enivrant.
Vous avez été, sans le savoir, la seule source de mes joies et, dès ma tendre adolescence, mon ami, celui qui, comme nul autre, aura su parler à mon coeur; mon meilleur maître, mon éducateur.
Je veux de mon mieux m'acquitter de toute ma dette envers vous.
Assis dans la loge royale à côté de son cousin Grackl, le roi assista à une nouvelle représentation de Tahensaüsen . Richard put désormais se consacrer plus calmement aux répétitions de Tristan, mais il avait compris la leçon : désormais, il lui faudrait compter avec la malveillance des barons et de l'opinion publique. Louis était le roi, certes, mais il n'était pas tout puissant en son royaume.
Ce furent les dépenses insensées de Louis qui fournirent le prétexte rêvé à ceux de ses ministres qui voulaient le déposer.