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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
.
Un roman qui claque .
Sec . Dur . Noir .
Ce récit nous plonge dans les années1920/1930 .
Il n'a fallu que peu de pages à Lionel Salaün pour retracer un petit pan de l'histoire de l'OKlahoma avec en toile de fond la Grande Dépression , la prohibition , la grande sécheresse , les tornades et les gigantesques nuages de poussière .

On se souvient de ces fermiers affamés jetés sur les routes .
Ici , le père du jeune Dick lui , choisit de rester seul dans ce décor apocalyptique .
Ainsi va surgir l'histoire du jeune homme et de son combat.

Dès le début , le texte nous plonge dans une atmosphère lourde , violente , inquiétante . Elle envahit les lieux , les personnages .
Et, bien sûr , très vite on pense à Steinbeck : Lionel Salaün parvient aussi à parsemer de sensibilité les pires moments de désespoir .
C'est dans la lignée mais il garde toute sa personnalité tant pour la forme que le style .
De même que , les personnages étant si bien campés , j'avais sans cesse en tête les portraits de ces fermiers et de ces femmes des Grandes Plaines immortalisés par Dorothea Lange .

Lionel Salaün réussit donc ici une belle alliance de L'Histoire et d'une fiction très réaliste .
Le livre se dévore .
Dans l'ensemble , j'ai apprécié la fluidité du style même si parfois, j'ai regretté quelques répétitions alourdissant un peu le texte .
Mais , ce n'est qu'un petit bémol et ce roman très bien construit tient en haleine jusqu'à la fin .
Une fin , mais une fin ... Impensable !

Un excellent moment de lecture et une belle découverte que celle d'un auteur français amateur de blues ... et de littérature américaine .
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Je connaissais le retour de Martin Guerre.
Voici celui de Dick.
Dick is back in Oklahoma, qu'on se le tienne pour dit.
Le gamin rachitique a grandi et bien changé.
Il semble avoir réussi malgré une entame de vie quelque peu balbutiante.
Merci à p'pa Wilson et son éducation aussi aride que sa terre.
Dick y avait laissé ses espoirs et son amour de jeunesse.
Il est aujourd'hui bien décidé à reconquérir les deux.
Et un grand chelem en marche, un !

J'aime ces lectures où il ne se passe pas grand chose en définitive mais qui jouent habilement sur la montée en puissance d'une tension paroxystique sur fond d'épais mystère.

Le cadre prête peu à la glousserie en série.
La Grande Dépression sévit.
Le panorama, sec comme un coup de trique et sujet d'étude privilégié des féroces Dust Bowl, vous file direct la pépie.
Perdues dans cet îlot de désespérance, quelques âmes errantes avides de solde pour tout compte.

Récit court, intense.
Drapée d'une nature particulièrement hostile, cette terre des Wilson fera la part belle à la rancoeur larvée et la vengeance en guise de petite douceur glacée.
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Bon sang, qu'elle est âpre et sèche, la terre de l'Oklahoma des années 30 et plus particulièrement celle sur laquelle vécurent cinq fermiers qui, après toutes les sécheresses et les multiples Dust Bowl, s'en sont allé voir ailleurs si l'herbe n'était pas moins jaune et le climat moins hostile.

N'est resté qu'un irréductible, le vieux Samuel Wilson dont sa femme et son fils s'étaient enfuis quelques années auparavant. le vieux est resté sur cette terre qu'il avait abreuvé de sa sueur et de son sang.

Annie Mae, 14 ans, la fille d'un des voisin, n'a pas voulu partir avec ses parents car elle attendait toujours le retour du fils Wilson, Dick. Alors elle est restée chez Samuel. Et justement, voilà Dick qui s'en revient au pays, mais 15 ans après et dans une belle bagnole.

En peu de pages l'auteur a su insuffler dans son récit toute l'aridité et la dureté de ce petit trou perdu en Oklahoma dans les années 30 – 1935 pour être précise.

La crise financière est passée, les tornades de poussière aussi et le pays est à genou, exsangue, comme ses habitants.

Là aussi, en peu de phrases, l'auteur nous montrera toute la misère des gens qui vivaient des dans camps de fortune, crevant de faim et vivotant avec rien dans des cabanons de fortune.

En peu de mots, en peu de détails, il a su aussi nous montrer combien Samuel Wilson était une brute pour sa femme, son fils et sa mule Jessie, le tout à l'aide de quelques flash-back qui se sont insérés au bon endroit dans le récit, lui donnant encore plus d'émotion et une atmosphère encore plus prononcée.

Chez Samuel Wilson, il n'y a pas que la terre qui est sèche, lui aussi pratique l'âpreté des sentiments envers les siens et quand il a une idée en tête, il ne l'a pas ailleurs.

Sans pour autant donner des circonstances atténuantes à Samuel, le portrait que l'auteur nous brossera de lui ne sera pas non plus tout noir, l'homme a aussi, dans sa vie, morflé et il s'est vengé de la manière la plus salope de son tortionnaire en mettant la main sur sa fille et de ce fait, sur ses terres.

C'est l'histoire d'une vengeance, d'une rédemption, d'une haine larvée, d'un fils qui est devenu plus fort que son père, d'un fils qui voulait retrouver son amour d'enfance, d'un fils qui est devenu une sorte de voyou friqué, d'une fille qui est devenue une femme et une mère de famille et d'un père qui ne veut pas reconnaître ses torts.

Un roman court mais qui m'en a foutu plein la gueule pour moins de 20€, qui m'a emporté sur une terre aride, sous un soleil implacable et m'a fait plonger dans la misère des gens qui avaient tout et qui ont tout perdu à cause des banquiers.

Sans oublier ces pauvres fermiers qui travaillaient sans relâche, du matin au soir, sur une terre qui ne leur donnait pas grand-chose pour la sueur qu'ils y avaient laissée et pour bien souvent tout perdre à cause des Dust Bowl successifs.

Il est court, il est extrêmement bon, mais j'aurais aimé plus de pages tant on aurait pu encore en dire plus sur cette famille éclatée, sur les souffrances de Dick et sur la vie d'errance qu'il a mené après s'être enfui avec sa mère.

Un roman aussi noir que le pétrole qu'on extrayait de certaines terres et qui, en peu de pages, esquisse un portrait peu flatteur des années 30 et d'une partie de ses conséquences.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Juste avant la lecture de ce livre "La terre des Wilson" de Lionel Salaün, le hasard a voulu que je m'intéresse au magnifique travail de l'immense photographe que fut Dorothea LANGE (1895-1965).
Elle a choisit de mettre en lumière le côté humain, à savoir la force intérieur et la résistance des plus démunis restés sans ressources après la terrible crise économique des années 30 aux USA aggravée par une terrible période de sécheresse, qui a contraint bon nombre d'entre eux à la migration à travers tout le pays.

Grâce à une écriture fluide et originale, les personnages de Lionel Salaün font écho aux photographies de Dorothea LANGE. Il décrit en effet parfaitement les visages fatigués, les attitudes abîmées par des conditions de travail harassantes et inhumaines d'une terre impossible à valoriser et les conditions de vie de ces laissés pour compte.
Lionel Salaün choisit également de mettre en avant l'humain tant dans sa vulnérabilité que dans sa plus grande brutalité et cruauté.

Au fil des pages et grâce à de subtils retours en arrière, on découvre l'histoire de chacun des principaux personnages, leurs motivations et les choix qu'ils ont été amenés à faire pour survivre et faire d'eux ce qu'ils sont devenus.

Une plongée en plein coeur des années 30, période que j'ai trouvé très bien restituée et vivante. Un court roman à découvrir.
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Voici ma première lecture d'un roman de Lionel Salaün mais certainement pas la dernière, j'ai découvert un nouvel auteur français tellement passionné par les Etats-Unis qu'il est capable de reprendre le style et l'ambiance intrinsèques à sa littérature pour se l'approprier afin d'en faire son propre livre ! Vous l'aurez compris : La terre des Wilson est un très bon roman !

Imaginez l'Oklahoma, les années 30, un paysage sublime et aride... le décor est planté pour nous livrer une très bonne histoire remplie de personnages charismatiques, d'intrigues passionnantes et de descriptions sublimes. L'auteur nous met en avant l'Amérique profonde, malmenée par son gouvernement, son histoire. L'Amérique qui m'intéresse vraiment : l'Amérique cachée, celle qu'on ne voit pas sur les cartes postales !

On sent l'héritage de Steinbeck dans ce livre : un hommage à une population laissée pour compte à une période charnière. C'est dans la grande Histoire que nous allons faire connaissance avec Dick, un homme qui revient sur sa terre natale après l'avoir fui et ce au volant d'une belle voiture, affichant une certaine réussite. La question omniprésente est celle de savoir la raison de son retour : l'amour, l'appât du gain et de l'or, la vengeance ? Nous allons aussi rencontrer Annie Mae, celle qui fait battre le coeur de notre héros mais aussi Samuel le père brutal de Dick, accroché à ses terres et qui vit à présent avec Annie Mae et Maggie leur fille.

J'ai ainsi beaucoup aimé cette lecture, un livre court et percutant ! Cependant j'aurais vraiment aimé que ce roman soit un peu plus long, je sais que la quantité ne fait pas la qualité mais il y avait encore de quoi dire et je n'avais vraiment pas envie de quitter ces protagonistes et cette vie rurale ! Je vais de ce pas me procurer les autres romans de Lionel Salaün!

En définitive, un très bel hommage à la littérature américaine par un auteur français passionné et passionnant !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Dans l'Oklahoma, les relations sont écrasées par le soleil et les personnages sont plus sombres que leurs ombres et en même temps si simple. Une belle histoire, les pieds dans la terre sèche, ça aurait pu être plus long, avec plus d'histoires autour, mais ça reste bien sombre, bien dur, comme la vie devait l'être, et comme l'était les hommes. La terre des Wilson est sèche.
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En 1935, une partie de l'Amérique vit encore sous la Prohibition. le trafic d'alcool s'organise dans les villes, et les citoyens les plus pauvres s'y engagent souvent pour se faire une fortune. C'est ce qui arrive à Dick Wilson, après avoir été rejeté de la ferme familiale.
Mais lorsqu'il revient sur les terres familiales, il retrouve son père vivant avec son premier amour, Annie Mae, et sa fille Maggie. Les relations entre les personnages vont alors prendre une nouvelle tournure...
Ce roman se lit d'une traite, et l'on découvre la vie des fermiers américain bien éloignée de la vie des grandes villes, comme deux époques qui se côtoient.
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Dick est parti de chez lui dix ans auparavant accompagné de sa mère abandonnant derrière eux Sam le patriarche, un homme violent avec les humains comme avec sa mule. Lorsque Dick revient, l'Oklahoma a bien changé, la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années a contraint bien des fermiers à partir et la crise a jeté sur les routes puis dans des bidonvilles des armées de miséreux. Lui s'en est plutôt bien tiré et a même gagné pas mal d'argent grâce à la contrebande d'alcool. S'il revient c'est pour essayer de retrouver Annie Mae son amour d'enfance et développer son propre business. On retrouve l'Amérique dans ce livre de Lionel Salaün mais à une toute autre période que dans le retour de Jim Lamar. Des personnages désabusés, un destin tragique. C'est encore une belle histoire que nous raconte l'auteur même si on est très loin du conte de fée.
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