AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,94

sur 60 notes
5
9 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà des années que Dick Wilson a quitté les terres de son père. Sans se retourner. C'est à bord, aujourd'hui, d'une belle voiture jaune, rutilante, aux pare-chocs chromés, qu'il se présente à la femme, méfiante, qui l'observe depuis le perron. Elle n'a pas reconnu en l'homme impeccablement mis, bien bâti, grand, la lèvre ornée d'une élégante moustache et la tête parée d'un superbe chapeau blanc, le petit Dickie avec qui elle jouait gamine. Lui ne s'attendait pas à tomber nez à nez sur son amie, Annie Mae, devant la maison de son père. Ni d'apprendre que l'enfant, collée à ses jupons, n'est autre que la fille de Samuel Wilson, autrement dit sa petite soeur. Pourquoi revenir aujourd'hui sur ces terres arides, soumises à de terribles tornades ? Pourquoi acheter le terrain jouxtant celui de son paternel alors que Dick Wilson semble avoir réussi ? Pour se venger ? Pour l'or noir ? Pour le coeur d'Annie Mae ?

Lionel Salaün nous plonge dans l'Oklahoma des années 30, quelques jours avant le Black Sunday. L'on ressent, dès les premières pages, la chaleur écrasante et suffocante, le soleil qui ravage les cultures et assomme les hommes. Au coeur de ces terres hostiles vit Samuel Wilson qui, entêté, s'acharne à cultiver ses plants de tabac. le retour de son fils, Dick, sur qui il semblait avoir définitivement fait une croix, est aussi inattendu que malvenu. Un retour que l'on devine vengeur tant les deux hommes semblent se mépriser. L'auteur dévoile ainsi, au gré des souvenirs, les raisons de la fuite de Dick. Ce roman, âpre, d'une rare intensité, nous immerge avec force au coeur de ces contrées miséreuses, ingrates parfois, où se sont réfugiés les derniers bootleggers. Les personnages, profonds, forts et parfaitement campés, nous émeuvent de par leur volonté inébranlable, de Samuel avec ses terres hostiles à Dick en passant par Jasper, ce jeune homme sans sou et sans travail, issu d'un camp dit de transit, nommé « Hooverville », qui va suivre ce dernier dans son projet de revanche. La plume, dense et précise, apporte souffle et vie à ce roman aussi tragique que magnifique...
Commenter  J’apprécie          664
La terre des Wilson.
L'Oklahoma , dans les années 30. Un endroit paradisiaque pour les tornades. Pas loin d'une quarantaine par an et même plus dans le pire des cas .
Le fameux phénomène " Dust Bowl", ces tornades de poussière qui provoqueront une catastrophe écologique, due aussi en partie à la grande crise de 1929.L'exploitation intensive ayant rendu impropre la culture.La sécheresse et l'acharnement des banques engendreront de nombreuses victimes .Elles mettront à genoux les agriculteurs pendant une longue décennie.
Dick, qui avait fui la région enfant avec sa mère, revient seul, mais enrichi et entouré de mystères . Que veut-il retrouver? Annie Mae , son amour de jeunesse ? L'or noir , le pétrole ? Ou l'or jaune, l'alcool? Car ici la prohibition est toujours en place .
Lionel Salaün nous emmène dans cette Amérique profonde, contant une histoire féroce .Un roman court , poignant, qui a 50 pages du final m'a mené vers une fin complètement inattendue. Un roman qui nous fait découvrir une période de l'histoire Américaine avec une plume digne de Faulkner. Aux personnages attachants. Oú la rédemption est inexistante mais la poussière et la misère bien présentes, jusqu'au fameux " Black Sunday".
Je me prends à rêver que ces tornades relèvent de la colère des indiens et que leurs fantômes, devenus poussière, se réveillent et hantent à jamais leurs terres volées .... Un magnifique roman , une très belle plume à découvrir absolument.
Commenter  J’apprécie          80
D'emblée l'incipit donne la saveur et la senteur de cette histoire âpre comme peut l'être la vie et les hommes...Votre gorge se dessèche, vos yeux piquent et la sueur poisse.

L'Oklahoma fait parti de ces états du Nord-Ouest américain touché par le "Dust Bowl", bassin de poussière, où la sécheresse et l'érosion des sols règnent en maître et impactent la vie et les caractères.

1935 Dick revient dans sa maison natale, au volant d'une belle voiture, costumé et chapeauté comme la réussite qui est la sienne le lui permet.
Que vient-il faire dans ce coin paumé?
Sa voiture stoppe dans un énorme nuage de poussière et il découvre devant la maison de son père, l'amour de sa vie : Annie Mae. Maison qu'il a fui après s'être interposé entre son père, brute épaisse, et la mule Jessie dans un sursaut de courage alors qu'il n'avait que douze ans. Car le père il cogne, cogne,cogne il ne connait que ce langage.
Annie Mae est devenue la femme de ce père haï et ils ont eu une petite fille Maggie. le pourquoi est surprenant...
Samuel (le père) est un taiseux, qu'a-t-il dans sa tête de pioche? L'abjection est-elle dans ses gènes, dans le sol qu'il se détruit à essayer de rentabiliser? Les autres fermiers ont fui pas lui...

Les nuits de Dick sont hantés et ses journées très chargées.
Avec son retour sur la terre natale, le lecteur découvre ce qu'a été l'Amérique des années 20 aux années 35. La prospérité est pour les citadins, l'agriculture est en chute libre.
A la lisière de la prospérité des uns, toute une faune ravagée par la misère, la famine et la maladie est là prête à tout pour une journée de travail. Parmi eux Jasper, jeune géomètre qui va être engagé par Dick.
La grande dépression et la prohibition sont pour les mâlins le moyen de s'enrichir et Dick n'est plus un enfant encore moins un enfant de choeur c'est un "bootlegger".
Il revient pour racheter toutes les terres qui entourent celle de son père.
Sa vengeance ressemble à du fil de fer barbelé et sera déchirante comme les épissures de celui-ci.
Le lecteur ne peut deviner le final de cette histoire sauvage, des personnages indomptés et indomptables, aussi dangereux pour les autres que pour eux-mêmes, qui emportent tout sur leur passage comme le "Dust Bowl" lors du "Black Sunday".

Un coup de maître pour un auteur Français pas seulement passionné par les Etats-Unis mais habité, totalement, par ce pays.

"La terre n'appartient pas à l'homme. C'est l'homme qui appartient à la terre. Tout ce qui arrivera à la terre arrivera aux fils de la terre." Propos attribués à Sitting Bull.
Commenter  J’apprécie          50
Dans l'Oklahoma des années trente, Dick Wilson revient à la terre natale qu'il a quittée quinze ans plus tôt. Il avait fui le foyer, en compagnie de sa mère, pour échapper à la violence maladive de Samuel, son père. Lorsqu'il met à nouveau le pied à la ferme familiale, tout semble avoir changé. A commencer par lui-même qui arbore l'apparence d'un jeune homme élégant : mise soignée et grosse voiture. Son père, quant à lui, a profité de l'absence de sa femme pour s'installer en couple avec Annie Mae dont le coeur semblait pourtant complètement acquis à Dick. le fils des Wilson prétend être revenu dans la région pour trouver ce pétrole avec lequel des fortunes se construisent à cette époque en un rien de temps. Il embauche Jasper, un miséreux du coin pour l'assister dans cette tâche. Mais est-ce bien là l'essentiel de ce retour ?

Lien : https://lecoeurflambe.com/20..
Commenter  J’apprécie          40
Au début des années 1930, Dick Wilson est de retour dans sa ville natale d'Oklahoma, après avoir fait fortune. Il découvre que les choses ont évolué durant ses quinze années d'absence : Annie Mae, son amie d'enfance, est désormais en couple avec le père de Dick dont elle a eu un enfant. le jeune homme élabore d'ambitieux projets autour du pétrole et de l'alcool.
Pour ceux qui aiment les contrées sauvages, les êtres malmenés par la vie, l'Amérique de la prohibition, l'Amérique profonde, ce livre est pour vous. Je l'ai dévoré tant il est addictif et surtout bien conté. Les personnages en sont criants de sincérité et de naturel. Une belle découverte ! Une envie de continuer avec cet auteur dont la plume est précise et affûtée.

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          30
L'Oklahoma ,les années 30.Une population exsangue, asséchée au propre comme au figuré jusqu'à la dernière goutte par la sécheresse et les banques. Une population qui survit avec rien, des miettes et qui porte sur son dos le poids des profiteurs qui distribuent avec "générosité" les dirty jobs de l'époque. Rien n'a changé,rien ne changera on ne vit pas sans dégâts au milieu du berceau du capitalisme pétrolier quand on a pas les moyens de partir. Si tant est que l'herbe soit plus verte ailleurs.
Alors certains,comme Samuel Wilson, s'accrochent à un titre de propriété, bout de papier synonyme d'un minimum de fierté dans cette société qui broient les petits les uns après les autres. Mais pour pouvoir s'accrocher il faut toujours en payer un prix à un moment ou un autre.
Samuel Wilson s'acharne à faire de ce ses terres quelque chose de viable, il s'use à la tâche et se défoule violemment sur sa mule, sa femme et son fils Dick poussant ces deux derniers à s'enfuir.Rester et crever, partir et en payer le prix une nouvelle fois. La fois de trop?
Dick reviendra les poches pleines et décidé à retrouver son amour de jeunesse Annie Mae, à profiter de la manne financière des compagnies pétrolières, à combler le vide crée par la Prohibition et à faire payer son père.

Un roman court (trop?) mais intense, sec et rêche comme le sol ravagé par les Dust Bowl énièmes conséquences de l'exploitation à outrance des ressources. Une histoire viscérale qui tape fort, sans espoir de rédemption.
Magnifique!!!
Commenter  J’apprécie          30
C'est le troisième livre que Lionel Salaün, nous offre, et aucunes déceptions jusqu'ici. Ses livres sont de purs merveilles.
A travers l'Amérique, une histoire haletante, de vengeance, un fils "Dick", devenu a force de violence infligées terriblement dur puis dépravé, face a un père qui fut une brute envers son fils et sa femme. le vieux Samuel dénué de tout sentiments, les poussera vers l'exil. Mais il y a aussi Mae compagne de jeux d'enfance qui attend le retour de cet être tant aimé... le retour de Dick au pays, attisera convoitises, peurs, au sein de l'Oklahoma courbé par ses nombreuses tempêtes, d'ailleurs qu'a prévu Dick ?
J'ai adoré ce livre, et vous le recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          30
Oklahoma.1935. Annie Mae, suivit par sa fille, n'en revient pas. Dick est de retour au pays. Mais que va dire son père avec qui elle vit désormais ? Quinze années plus tôt, dans son taudis, le vieux Samuel Wilson avait découvert que son fils et sa femme s'étaient enfuis. Pourquoi est-il là et comment est-il parvenu à s'enrichir ?

Comme quoi, parfois, la vie ne tient qu'à une mule. Une mule nommée Jessie. Ce n'est donc pas celle du pape car elle n'a pas de rancune. Non, c'est la mule qui se soumet à Samuel. Et pourtant, que serait-il sans cette mule ? C'est son outil de travail pour parcourir ses terres arides, sur lesquelles il s'acharne à gagner tout juste leur pitance. Alors pourquoi s'acharne-t-il aussi sur elle quand il a le sang qui bouillonne ? D'où vient cette haine et serait-il capable de violence envers quelqu'un d'autre si elle n'était pas là ? Son fils Dick l'a vu faire. Et puis, un jour il s'y oppose. Cependant, il est vrai que leur existence est un enfer car ils ont dû subir ces nuages de poussière qui détruisent tout sur leur passage, que la Grande Dépression est aussi passée par là et que le feu du soleil est un ennemi teigneux pour les récoltes. Ça vous forge un sacré putain de caractère. Samuel c'est la sécheresse des mots, l'âpreté des sentiments, l'inflexibilité des idées. Un puits sans eau avec une corde pour se pendre avant de prendre une volée, semble se dire Dick. C'est ainsi qu'on le retrouve avec quinze ans de plus et une belle automobile alors qu'il pénètre sur le territoire de son père. On pense immédiatement à la vengeance qui doit le tarauder mais il vient faire des affaires (illicites), et puis il y a Annie, celle pour qui il avait une infinie affection et qui vit avec son père.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/06/de-la-dignite.html
Commenter  J’apprécie          20
Le style m'a dérouté dès les premières pages : beaucoup de virgules, des phrases hachées. J'ai bien cru que ce procédé allait être rédhibitoire. Mais finalement, cela créer un rythme et une atmosphère plutôt envoûtante.

L'histoire est intéressante, qui raconte la revanche d'un fils sur son père. Père qui m'a fait pitié : il s'acharne à cultiver une terre qui ne donne plus rien depuis le début de la Grande Sécheresse. Un homme qui refuse de partir vers des terres plus vertes et qui s'accroche à son bout de désert. Il défoule sa rage sur la pauvre mule ; on prend les palliatifs que l'on peut.

Je ne connaissais pas les « dust bowl », ces tornades de poussières qui ravagèrent des états entiers aux Etats-Unis pendant la crise de 29 et après. L'auteur a très bien mis en scène cette catastrophe créée par l'homme.

L'image que je retiendrai :

Celle de la poupée qu'offre Dick à la fille d'Annie Mae, si délicate, si blanche dans cet univers de poussière.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1882
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (115) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}