AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 147 notes
5
12 avis
4
20 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand un vétéran du Vietnam rentre au pays, on imagine l'accueil festif ou du moins chaleureux. Ben, pas là ! Il faut dire que Jim Lamar a pris son temps pour rentrer, ces parents sont morts et la ferme familiale a été vidé par de sympathiques voisins.
Et son retour du coup est vu d'un sale yeux. Mais Billy un jeune ado de treize ans, contre l'avis de son père va se lier d'amitié avec Jim.
Voilà un roman original puisqu'il puise dans le collectif américain et est écrit par un auteur français. Roman d'apprentissage, on s'attache facilement à ces deux héros, l'homme brisé par la guerre, l'enfant en manque d'affection paternel. Jim dévoile ces lourds secrets, Billy se forge un caractère. Lionel Salaun avec beaucoup de justesse nous offre une histoire sensible, très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          560
Il est des rencontres décisives, marquantes.
Celle du petit Billy, alors juvénile et frêle bambin, tout particulièrement.
Jim Lamar était un gars du pays parti défendre les intérêts de son très cher Oncle Sam au Vietnam pour finalement disparaître durablement des écrans radars une fois la boucherie en dépôt de bilan.
La vie est pleine de surprises, dit-on.
Son retour dans la maison familiale abandonnée, que les délicats et attentionnés voisins s'étaient préalablement chargés de piller du sol au plafond, en constitua une de taille.
Bien décidé à reconquérir ce qui lui revenait pourtant de droit, c'est à une hostilité larvée qu'il allait désormais devoir faire face, ne pouvant alors compter que sur le solide soutien de son unique partisan, le petit Billy.

Comme un doux parfum d'enfance flotte sur ce retour gagnant...pour le lecteur.
Ode à l'enfance perdue particulièrement nostalgique.
Période bénie à jamais encrée dans la chair et l'esprit.

Jim Lamar, le taiseux, le paria, peut-être bien le seul véritable ami que Billy ait jamais eu.
Perçu comme un paternel de substitution, c'est avec des mots puissants, furieux et intenses qu'il s'épanchera sur ses maux devenus obsédant.

Sous nos yeux bienveillants, Salaün tisse une amitié aussi improbable que sincère, offrant à notre tout jeune acteur le rôle finalement le plus enviable, celui de détonateur cathartique, de bouée de secours lancée à un homme que plus rien ne retient parmi les vivants.

Très beau moment.
Commenter  J’apprécie          430
Billy raconte sa rencontre avec Jim revenant dans la maison familiale. C'est alors un adolescent de 13 ans qui deviendra adulte au contact de Jim. Lui, c'est un soldat revenu du Viet Nam qui dévoilera ses parts d'ombre.

Pourquoi Lionel Salaün a t-il campé son premier roman aux U.S.A., sur les rives du Mississipi, quand il a été, entre autre, pêcheur de sardines à Sète ? Quand bien même, la thématique du retour de guerre et l'atmosphère des bords du fleuve sont bien rendues.
Une histoire universelle d'amitié qui se construit au fil des pages.

Souvent, l'attente du verbe rejeté en fin de phrase ajoute du mystère au mystère de ce taiseux de Jim qui va s'épancher, cela donne un certain charme à l'écriture soulignée par des mots choisis.
Commenter  J’apprécie          310
Comme chaque année à la fin de l'automne, ma petite ville a le bon goût d'organiser un sympathique petit salon du livre, qui, s'il ne peut rivaliser avec les monstres connus et médiatisés, a le mérite de pouvoir nous faire rencontrer écrivains essayistes, auteurs et illustrateurs BD et de littérature jeunesse dans une ambiance très décontractée.

En parcourant la liste des auteurs invités, un nom m'a rappelé que j'avais lu une critique de Lehan-Fan sur un de ces bouquins , il y a quelques mois.
Vérification faite, l'ami Gildas a aimé, le Carré aussi... Ca vaut le coup d'aller voir...

D'après sa bio, Lionel Salaün est plus montagnard que fluvial. On devine cependant un attrait pour le fleuve Mississipi dont il nous conte au fil des pages, les odeurs, les bruits, les goûts.... un arrière goût de Mark Twain dont le jeune Huckeberry Finn pourrait être un lointain aïeul de Billy, le narrateur.
Il est assez rare de voir nos auteurs français aller planter le décor de leurs récits dans l'Amerique profonde. On m'objectera qu'il eut été difficile de narrer le retour d'un vétéran du Vietnam dans son bled paumé de la Bretagne ( Stop les com, les bretons, je vous adore...^^).

Salaün nous raconte donc le retour de Jim au pays, 7 ans après la fin du conflit.
Ce qui s'est passé entre la fin de la guerre et son retour au bercail, Jim va le raconter à Billy... petit à petit, prenant le temps d'apprivoiser le jeune ado qui découvre en lui la figure paternelle qu'il aurait aimé connaître...
Roman initiatique, tant pour Jim, qui va découvrir l'Amérique à travers la guerre, que pour Billy qui sera cet été là temoin de la confession du vétéran.
Roman sur l'altérité. L'incipit nous plonge très rapidement dans la boue de l'Amérique profonde : « Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'jui, mais à Stanford, à l'époque, on n'aimait pas bien les étrangers. »
Loin d'être un pamphletaire donneur de leçons, Salaün brosse à petits traits l'état des lieux d'une Amérique raciste, nombriliste, méfiante...
Les nègres, on veut bien fraterniser avec eux dans un trou d'obus, mais quand tout ça sera fini, s'agira que chacun reprenne sa place...
Jim Lamar, il a beau être natif de Stanford, il est quand meme pas comme nous, hein...
Finalement Jim n'est coupable que de s'être fait piller sa ferme pendant sa longue abscence... Mais la culpabilité des habitants de Stanford ne peut se décharger qu'à travers une hostilité grandissante envers le fils du pays revenu...trop tard...

Un moment de lecture très agréable avec ce premier roman récompensé par plusieurs prix.
J'ai hate de rencontrer Lionel pour qu'il me parle de ses autres bouquins.
Je vous raconterai... si vous voulez...
Commenter  J’apprécie          177
Un enfant qui quitte l'enfance, un petite ville au bord du Mississipi, la torpeur du sud , ses habitants reclus dans leurs petites habitudes et le retour de Jim Lamar, l'enfant du pays parti au Vietnam et qui a pris tant de temps pour revenir chez lui... C'est dans ce décor que Jim et Billy vont se rencontrer et qu'une sorte d'amitié va les lier.

La guerre du Vietnam a laissé des traces chez ceux qui y sont allés, inévitable. Bien qu'il ait essayé de contourner ses souvenirs Jim les a portés avec lui et les retrouve là dans la ferme familiale .

C'est un roman qui parle de blessures d' hommes, du désarroi de la guerre mais aussi de la cupidité et la stupidité des braves gens du sud, un roman délicat et réussi qui nous attache aux deux héros dès les premières pages.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          110
Je dois ce livre à un blog que j'ai découvert récemment : «In cold blog» .
C 'est un beau livre qui décrit bien la désespérante vie des trop petites villes de province américaines et la difficulté de se retrouver dans la vie ordinaire quand on revient d'une guerre comme celle du Vietnam .
On sent la violence des rapports entre des gens unis par la détestation de ceux qui sont « différents », et on est vite différents dans une petite ville des USA.


J'ai souvent un peu de mal quand un écrivain français s'empare des problèmes américains pour fonder sa fiction.
Mais je trouve que Lionel Salaün s'en sort bien, avec cependant cette réserve , ses idées ressemblent exactement à ce que les français pensent des Américains.
Est-ce qu'eux se retrouvent dans cette image?


Mais ce n'est qu'une réserve minime, j'ai bien aimé le parcours du jeune Billy qui doit s'opposer à sa famille et aux "qu'en dira-t-on" du village pour s'intéresser à Jim Lamar, cet ancien du Vietnam que tout le monde croyait mort.
Cela arrangeait bien ceux qui s'étaient peu à peu appropriés les biens des parents de Jim Lamar, décédés avant d'avoir revu leur fils.
A vrai dire ce retour dérange tout le monde et le roman peut commencer.

Ce qui, pour moi donne tout son poids au roman, ce n'est pas tant le parcours du jeune Billy, que celui des trois soldats amis pendant la guerre Vietnam .



Je suis moins enthousiaste que « In cold Blog » mais je pense que c'est un excellent roman adolescent que les adultes peuvent apprécier également.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          70




N°523 – Juin 2011.
LE RETOUR DE JIM LAMARLionel Salaün – Éditions Liana Levi.

« Il y a quand même une chose que tu dois savoir. Il y a trois sortes de gars qui sont revenus de là-bas: les vivants, les morts et les morts-vivants ! Et quelque chose me dit que Jim Lamar fait partie de la troisième catégorie... ». Celui à qui s'adressent ces paroles, c'est le jeune Billy qui est aussi le narrateur de ce récit et celui dont il est question, c'est Jim Lamar, parti contre son gré faire la guerre au Vietnam puis rentré, quand personne ne l'attendait plus, dans la maison de ses parents après la mort de ces derniers... mais treize ans après la fin du conflit ! Quant à la bâtisse, elle n'est plus qu'une quasi-ruine puisque les habitants de Stanford, une petite ville perdue du Missouri, se sont appliqués à la vandaliser. Bien entendu, il n'est plus qu'un étranger, un paria et chacun se met à le détester, sauf Billy.

Pour l'enfant que le narrateur est encore, ce Lamar, après avoir été un fantôme absent, est une sorte de mythe. L'homme ressemble davantage à un géant qu'à un gringalet. Il est resté longtemps absent au point qu'on l'a cru mort et ceux qui ont fait la guerre et y ont survécu ont cette sorte d'aura qui les font distinguer du commun des mortels.

A l'occasion d'un banal accident, Billy va faire la connaissance de Jim et cette rencontre va changer son quotidien fait de choses sans importance, d'une existence pauvre et solitaire au sein d'une famille banale et même un peu fruste. Rapidement leurs relations vont devenir différentes quand le jeune garçon découvre que derrière cet homme qu'il imaginait comme un baroudeur inculte se cachait un amateur de poésie, un être sensible, nanti de diplômes acquis depuis son retour du Vietnam. L'aura de cet homme va se transformer en complicité, le garçon trouvant en Jim une sorte de père de substitution que ne lui avait pas apporté sa famille, l'homme découvrant avec ce garçon un auditoire d'exception parmi cette communauté un peu sauvage qui le rejette. Jim lui parle de la guerre, de ses horreurs, de la fraternité d'arme, de l'héroïsme qui est un vain mot, de la chance qui choisit au hasard, comme la mort, mais aussi du racisme qui divise l'Amérique jusque dans l'armée, de ces noirs qui défendent un pays qui ne les reconnaît même pas... Il évoque l'attente de ceux qui restent, le vide laissé par un fils ou un mari silencieux depuis trop longtemps, l'espoir mêlé de crainte face à la mort, l'oubli.... Il lui parle, de cette espèce humaine égoïste, hypocrite et mauvaise et le personnage de son oncle Homer, branche pourrie de son arbre généalogique, est là pour illustrer ses propos.

Ce vétéran lui parle aussi du respect de la parole donnée, ce serment fait entre quatre soldats : si l'un d'eux survit, il devra aller prendre contact avec la famille des autres pour leur annoncer leur mort. Jim est le seul survivant du groupe, s'acquitte de sa triste tâche et fait prévaloir la vie au point qu'il en oublie ses propres parents qui meurent de chagrin à force de l'attendre.

J'ai lu ce roman avec plaisir du début à la fin. Il est écrit simplement, avec humour et poésie parfois. Avec en toile de fond le Mississipi, c'est un roman sur la tolérance, l'acceptation de l'autre et de ses différences, sur l'espèce humaine qui bien souvent est dénuée d'humanité.






©Hervé GAUTIER – Juin 2011. http://hervegautier.e-monsite.com










































































































Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          60
Une chronique tendre et attachante portée par le regard sensible d'un adolescent sur une période ( l'après-guerre du vietnam ), une région ( le Missouri et les rives du Mississipi ) et un environnement familial plutôt fruste ...
Commenter  J’apprécie          50
Dans ce roman, on s'immerge, tant dans les méandres du Mississippi et la vie ordinaire d'une minuscule ville agricole du Missouri, que dans ceux de la nature humaine.
On s'immerge par le biais de la voix du narrateur et de la profonde amitié qui se noue entre un vétéran de la guerre du Vietnam revenu tardivement au pays, Jim Lamar, et un jeune homme de 13 ans en devenir, Bill.
On s'immerge dans le destin de Jim Lamar et de certains de ses compagnons du Vietnam, dans la peur aliénante, dans l'alchimie de l'espoir. On s'immerge également dans la vie de Bill, de sa famille, de ses ancêtres, dans la touffeur des soirs d'orage, dans les voix du Blues et du pasteur King, dans la danse infinie de l'imprévisible et de l'inéluctable.
En questionnant le passé, c'est le présent qui tente de trouver sa place.
La plume de Lionel Salaün est riche et ciselée, sombre et pudique, qui nous livre un récit tout en nuances, comme un voyage au coeur de la nature humaine ; un récit sur la réalisation de soi, la tolérance et l'abandon des préjugés.

"Le retour de Jim Lamar" m'a touché et m'a donné envie de lire les autres titres de cet auteur.
Un roman à découvrir !
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes sur les bords du Mississipi, dans un petit village de la campagne profonde. Treize ans après la fin de la guerre du Vietnam, Jim Lamar est de retour. Ses parents sont morts et sa maison a été pillée, mais Jim ne parait pas en faire cas. Les habitants sont à la fois suspicieux (qu'à t'il fait pendant toutes années ?) et mal à l'aise (ils ont tous participés au pillage). Seul le jeune Billy, qui n'a pas connu Jim dans sa vie d'avant, n'a pas d'à priori et va à l'encontre du rejet collectif. Il se montre même fort intéressé par la personnalité de ce Vétéran du Vietnam, qui peu à peu se livre à lui….

Voilà un premier roman assez étonnant quand on sait qu'il est publié par un français ! On l'imaginerait plutôt écrit par un américain tant l'atmosphère moite et étouffante des abords du fleuve est bien rendue. Outre l'originalité de son thème, du moins pour un romancier français, le roman est bien construit et tient en haleine. On avance dans l'histoire, impatient de comprendre qui se cache derrière cet homme d'apparence si étrange. L'analyse de la mentalité des villageois est assez subtile notamment cette façon de chercher des fautes à l'autre pour soulager sa propre conscience. C'est par ailleurs une histoire d'amitié originale et touchante avec en toile de fond le traumatisme de la guerre du Vietmam.

Un très bon premier roman qui vient d'obtenir le Grand prix des lecteurs du Télégramme, sortant de l'ombre un homme qui écrit depuis plus de vingt ans et tentait désepéremment se faire publier. Bravo à la maison d'édition Liana Levi d'avoir cru en lui !


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (241) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3191 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}