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EAN : 9782372541176
274 pages
MAREUIL EDITIONS (23/01/2019)
3.89/5   9 notes
Résumé :
Oran, 1961. Au lendemain du putsch raté des généraux, l’Algérie s’enfonce dans ce que certains refusent d’appeler une guerre. C’est pourtant bien une guerre qui ensanglante les rues du pays, d’Alger à Oran, une guerre sans pitié que se livrent les indépendantistes du FLN et les hommes du CRA, le Centre de renseignements et d’actions, unité antiterroriste composée de militaires et de policiers. Et c’est l’un d’eux, Antoine Delarocha, surnommé Le Chat d’Oran, que l’au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voici un livre… viril. Georges Salinas, vétéran de la BRI (Brigade de Recherche et d'intervention) s'est vu confronté de plein fouet aux attentats du Bataclan et de l'Hyper Cacher. Cet événement fulgurant l'a doublement touché. Par sa violence et son arbitraire, bien sûr, mais aussi parce qu'il venait frapper aux portes de son propre passé. Fils de policier en poste en Algérie dans les années 60, l'auteur a été nourri de violence et de peur. le terrorisme était ancré dans ses gènes avant même le 11 septembre.
Alors, bien évidemment, on peut trouver quelque manichéisme dans ce livre, surtout dans sa première partie qui se déroule à Oran.
La seconde partie montre plus d'objectivité. de retour à Paris, le chat d'Oran (dont on sent qu'il doit beaucoup au père de Salinas) affronte dans un duel intime son ennemi juré, Ahmed, militant du FLN. Les événements vont conduire ces deux hommes vers une fin troublante.
Il est indéniable que le sujet est parfaitement maîtrisé. Les arcanes de ce qui était déjà une guerre y sont décryptées avec minutie et intelligence. Personnellement, j'y ai appris beaucoup.
Cet ouvrage inaugure une trilogie consacrée au terrorisme.
A lire l'article paru dans le Monde du 26 février 19 (voir lien). Passionnant et qui apporte un éclairage intelligent sur un premier sentiment de lecture que l'on pourrait croire mitigé.
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Antoine est ce qu'on appelle un "pied noir". Il vit avec sa femme, Marie et leurs trois garçons dans un quartier d'Oran où les algériens et pieds noirs vivent en parfaite harmonie. En 1961, une guerre va éclater et qui mettra à mal cette bonne entente, cette guerre va semer la zizanie et va signer un moment de terreur en Algérie. Tout le monde se méfie de tout le monde, les amis sont devenus des étrangers, des personnes dont il faut se méfier...



Antoine est policier. Il travaille au Centre de Renseignements et d'Action, la CRA. Là-bas, on le surnomme "le Chat" car il a une fâcheuse tendance à faire un pied de nez à l'ange de la mort qui veut le prendre avec lui ! Ses missions sont souvent dangereuses mais il sait faire attention mais avec sa mission en cours, rien n'est moins sûr...



Avec ses collègues, ils vont devoir déjouer un attentat que prépare le FLN. Ils vont devoir démonter tout le réseau, identifier tous les membres de cette organisation. Parmi les partisans, il y a Ahmed, un professeur et un bon père de famille. Rien ne laisserait penser qu'il fait parti du FLN et encore moins qu'il est un élément crucial de cette organisation. Grâce à lui, Antoine et ses collègues auront des renseignements très utiles et en échange, ils lui offriront protection à lui et à sa famille.



Cette mission est une mission à haut risque et il n'y a pas que les policiers qui seront en danger mais aussi leur propre famille. Ahmed et Antoine vont être liés ensemble bien plus qu'ils ne pourront se l'imaginer...



Grâce à ce livre, j'ai appris un pan de l'histoire de France que je ne connaissais pas du tout. C'est quand même dingue de se dire qu'un malentendu peut faire autant de dégâts ! On suit avec indignation ce conflit qui a opposé toutes ces personnes qui vivaient en parfait harmonie auparavant. Puis, on apprend comment les français considéraient les pieds noirs.



L'auteur donne le ton d'entrée de jeu. La trame de l'histoire est intéressante et prend tout son sens au fil des pages. Les personnages sont intéressants et ont chacun leur point de vue, leur vision des choses. On se dit que finalement ni l'un, ni l'autre n'a tort, tout part d'une erreur...



La plume de l'auteur est vive, fluide, très agréable à lire. On ressent un grand travail d'écriture dans ce livre qui est bien retranscrit, on comprend que l'auteur se livre beaucoup, et personnellement, j'ai beaucoup aimé !



Tout ça pour vous dire que je me demande ce que va nous réserver le tome 2.
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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Polar sur fond de guerre d'Algérie, un thème qui commence à prendre de l'ampleur dans la littérature française, entre 50 et 60 ans après la fin du conflit. Dans ce roman, on suit Antoine Delarocha, pied noir, et donc sa vision des faits. Même s'il n'est pas un jusqu'au-boutiste, qu'il n'aime pas plus l'OAS que le FLN, il est forcément partisan puisque pour lui l'Algérie doit rester française et que les gens comme Ahmed sont des terroristes ; et puis, il est flic et obéit aux ordres. C'est le point de vue d'un pied-noir qui sent qu'il va devoir bientôt quitter ce pays qu'il aime pour un autre qu'il ne connaît pas. C'est forcément une lecture tronquée, on ne lit rien sur la torture, presque rien sur la vie des Algériens considérés comme des terroristes. Jusqu'à quel point, lorsqu'on défend son pays occupé, est-on un terroriste ou un résistant ? Jusqu'à quel point est-on un occupant, un tortionnaire ou un homme qui défend le pays dans lequel il est né, son mode de vie, sa famille menacée ?

Toutes ces questions m'ont accompagné pendant ma lecture de ce roman policier, écrit par Georges Salinas, ex-chef-adjoint de la BRI, intervenu avec son équipe, notamment au Bataclan et à l'Hyper Cacher.

Pour le reste, eh bien, c'est un roman qui file vite, qui ne laisse pas de temps mort et qui dresse des portraits d'hommes et de femmes en plein doutes quant à leur proche avenir. Si le travail d'Antoine Delarocha lui prend beaucoup de temps, il n'en oublie ni sa femme ni ses garçons qui sont menacés et qui vivent mal la violence quotidienne. Son enquête prend une nouvelle tournure lorsqu'il est question d'un futur terrible attentat qu'il va tout faire pour déjouer. C'est un roman mené tambour battant, qui m'a tenu compagnie pendant un long voyage en train entre Nantes et Clermont-Ferrand, de presque 7 heures de rail, qui sont donc passées vite. Plutôt une bonne surprise.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Algérie 1961.
Salines décrit très bien l'atmosphère de l'époque avec les angoisses, les incompréhensions, les convictions.
A travers les sentiments et les engagements des héros, on découvre leur amour pour une même terre, l'Algérie.
L'auteur met en avant le sens du devoir de ses héros mais aussi leur amour filial.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui, mon père n’est plus. Je me trouve dans le cimetière où il repose, au pied de sa tombe où je me recueille en compagnie de mon frère aîné, Gilbert, qui m’accompagne comme souvent. Je pense à tous ces moments de bonheur à jamais enfouis. Je revois mon père, de retour à la maison, le soir, harassé de fatigue, me souriant et me caressant la tête. Il était mon héros et n’a jamais cessé de l’être. Héros des Temps modernes, affrontant les méchants, sortant vainqueur de toutes les situations, sauvant le monde, figure hors du temps et hors du commun.
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Des photos de famille sont posées soigneusement sur les étagères, dans des cadres en bois vieilli. L’un d’eux, accroché au mur, capte mon regard et, soudain, la nostalgie de mon enfance m’envahit, l’angoisse m’étreint me forçant à me remémorer de lointains souvenirs. La présence bienveillante de mon père, qui me rassurait et m’émerveillait, me manque. Ne reste plus que ce cadre avec toutes ces médailles, toutes plus prestigieuses les unes que les autres, acquises dans la douleur, au combat. Chacune d’elles est un fait d’armes. Je les contemple avec fierté. Elles me montrent la voie.
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Sa tombe est continuellement fleurie de bouquets multicolores ainsi qu’il les aimait. Ce n’est pas le cas des sépultures voisines, si peu entretenues, si désespérément nues. Gilbert m’abandonne un instant avant de revenir les bras chargés de fleurs qu’il dépose sur toutes ces tombes qui paraissent vouées 10à l’oubli. Puis il me regarde en souriant et m’explique que c’est beaucoup mieux comme ça, qu’il faut s’occuper de tout dans ce monde égoïste. Mon père aurait apprécié son geste.
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Assise sur le vieux canapé du salon, ma mère lit un magazine. Elle a ce visage doux et triste depuis que le dernier de ses enfants est parti. Elle a toujours ce regard un peu perdu de la jeune fille qu’elle était lorsqu’elle a rencontré mon père. Elle conserve, près d’elle, une photo de leur mariage dans un vieux portefeuille usagé lui ayant appartenu. Cette photo date de 1943, au beau milieu de la guerre. Elle s’amuse souvent à raconter que sa robe avait été confectionnée dans de la toile de parachute récupérée après les largages d’hommes ou de matériel.
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Le souvenir des morts hante ma mémoire et la réminiscence de ces heures d’une violence inouïe, du combat rapproché, des tirs des terroristes sur mes hommes me remplit d’effroi. Ces flics au grand cœur et au courage immense, je les connais tous. Je supporterais difficilement d’en perdre un seul.
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