Citations sur Pour la gloire (25)
Il était venu, prêt à s'acquitter de sa tâche, mais maintenant il n'en était plus si sûr. Il était venu pour une poignée de victoires, mais, en un sens, ce n'était plus ce qu'il désirait à présent. Il voulait plus, il voulait se sentir au-dessus du désir, libéré d'avoir à en avoir. Et il savait, avec la plus profonde certitude, qu'il n'y parviendrait jamais. Il était prisonnier de la guerre.
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Les pilotes de chasse ne se battent pas, à écrit Saint-Exupéry, ils assassinent, et l’acte était généralement accompli en se positionnant derrière la queue de l’autre avion, au plus près possible, et en le mitraillant pratiquement à bout portant.
Pilote de chasse, non ? Dit l’une d’elles en souriant.
Ça se voit tant que ça ?
Oh, partout pilote même chose, gros ici. Elle montra son poignet où aurait pu se trouver un bracelet-montre, puis, montrant entre ses cuisses : Tout petit là.
"Il y avait une façon de vivre et une façon de mourir. Il était supposé le leur montrer. C'était ça, être un leader. [...] S'il avait un défaut, c'était d'être lucide à l'excès, ce qui peut être la même chose qu'être aveugle. Il aurait dû s'en apercevoir."
"La mort, on pouvait manquer d'égards envers elle ou même l'ignorer quand on la frôlait, mais quand on se retrouvait face à elle de façon inopinée, aucun homme n'était capable de ne pas crier, en silence ou à voix haute, pour qu'on lui accorde juste un peu de répit encore, afin d'empêcher le monde de finir."
"Peut-être était-ce vrai qu'on devenait un homme à travers les défaites, et que les vainqueurs en réalité perdaient, avec chaque triomphe, cette force vitale qui ne trouvait à s'exercer qu'en reprenant force. Peut-être que l'esprit se renforçait en accédant à la compréhension par des choses qui au début paraissaient confuses, mais qui devenaient délicieusement claires une fois qu'on avait perdu."
On est dans un rêve d'enfant, dans un ciel d'homme, à vivre une vie médiévale dans des conditions salubres, on pilote les derniers lambeaux de quelque chose d'irremplaçable, j'ignore quoi, dans un sport trop royal, même pour les rois.
Rien ne manque, et pourtant ce sont les hommes qui ne comprennent rien qui en deviennent les héros.
"C'était absurde, mais impressionnant aussi. Tout ce pourquoi des hommes étaient prêts à mourir devait être pris au sérieux."
Les journées semblent vraiment longues. On a l'impression que les heures ne mènent nulle part, si ce n'est au loin, dans une sorte de cimetière du temps perdu, et lentement, terriblement lentement. Les batailles aériennes sont irrégulières. Elles arrivent par séries. Beaucoup de jours sans, et puis soudain les Mig apparaissent, et c'est la curée, frénétique. C'est difficile à décrire. C'est toi ou eux, tout d'un coup, et tout compte.
Il ne pouvait s'en abstraire, ne serait-ce qu'une heure. Il y avait une façon de vivre et une façon de mourir. Il était supposé le leur montré. C'était ça être un leader. dans des moments pareil, il était convaincu de ne pas être à sa place. Il n'avait pas assez à donner. Il n'aimait pas assez les hommes.
S'il avait un défaut, c'était d'être lucide à l'excès, ce qui peut être la même chose qu'être aveugle. Deleo avait sa fierté, mais il pouvait céder. il aurait ramper pour Cleve. Daughter avait peur, mais il pouvait le cacher. le leader ne sait pas qu'il est leur saint. Il n'entend pas ce qu'ils disent de lui. Il ne ressent que sa solitude, sans en reconnaître la signification. Il regarde devant lui et ne les voit pas qui le suivent. Il chute et ne sait pas qu'ils ont triomphé.