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Citations sur Pour la gloire (25)

Il y avait une photographie de Pell dans son cockpit, frappante et mémorable. Sur ses traits, un pays entier trouva son propre héroïsme.
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Il regarda en arrière vers Hunter, et son courage et sa fierté s’accrurent. Rien n’était comparable au bonheur de mener. Ils volaient ensemble vers le test final, l’ultime sélection, et bien qu’au sol personne ne pût ni les voir ni les entendre, ils étaient là-haut, des grains de métal qui se déplaçaient dans un ciel préhistorique, contaminant un océan d’air par leur seule présence, électrifiant les cieux. Cleve ressentait une sorte d’accomplissement distillé. Pour de tels moments, aucun prix n’était trop élevé.
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Vous viviez et mourriez seul, en particulier dans une unité de chasse. Pilotes de chasse. En dépit de tout, cependant, ce mot n’était pas devenu vide de sens. Vous vous glissiez dans le creux du cockpit, attachiez les sangles et vous branchiez dans la machine. La verrière se refermait et vous isolait du monde. Votre oxygène, votre propre souffle, vous les emportiez dans un vide glacial, dans une bouteille en acier. Si vous vouliez parler, vous utilisiez la radio. Vous étiez aussi isolé qu’un plongeur sous l’eau, sauf que vous vous éleviez dans le néant, au lieu d’y descendre. Vous étiez accompagné. Ils volaient avec vous en formations héraldiques et combattaient à vos côtés, parfois avec talent, toujours au moins deux appareils ensemble, mais en réalité, ils ne vous aidaient en rien. Vous étiez seul. Au bout du compte, il n’y avait personne que vous pouviez toucher. Vous pouviez appeler, comme ce type qu’il avait entendu crier, un jour, en s’écrasant, une imploration à faire pitié, « Oh Jésus !», mais vous toucher, ça, ils ne le pouvaient pas.
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Appartenir à un escadron était un résumé de la vie. Vous étiez un enfant quand vous l’intégriez. Il y avait des opportunités sans fin, et tout était nouveau. Petit à petit, presque sans le savoir, la période douloureuse de l’apprentissage et la joie prenaient fin ; vous atteigniez la maturité ; et puis, soudain, vous étiez l’ancien, des nouvelles têtes, des nouvelles relations, difficiles à distinguer les unes des autres, n’arrêtaient pas d'apparaître autour de vous, jusqu'à ce que vous ayez le sentiment de n’être plus le bienvenu ; tous les hommes que vous aviez connus et avec qui vous aviez vécu étaient partis, et la guerre n’était rien de plus que des souvenirs qu’on ne pouvait partager, des choses qui s’étaient passées il y a longtemps. C’était comme la dernière année d'université, juste après les derniers examens. Tout le monde s’empressait de partir, la plupart étaient des amis. Que dans leur majorité, vous ne reverriez jamais plus.
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C’était comme quitter un amour de longue date. Il y avait tellement plus qu’il ne pourrait jamais se le rappeler. Il observa le bout de terre de la taille d’une main qui avait défilé si lentement sous lui, toutes les autres fois. À présent il semblait la survoler à grande vitesse, comme à contre-courant du temps. Les rubans de route couleur ocre, les plateaux et les villages défilaient rapidement sous l’aile, hors de vue. Il était accablé de tristesse, d’une tristesse captive. C’était son adieu. Il se tortilla sur le siège pour regarder derrière lui, pour voir une dernière fois le fleuve dans le coin flou de son champs de vision, le silencieux et boueux Yalou. Il était déjà loin derrière et s’éloignait encore plus à chaque minute, un reflet languide parmi les collines et les plaines. Il n'en avait jamais entendu parler avant de venir, et une distance de plusieurs milles à la verticale l’en avait toujours au moins séparé, pourtant il avait le sentiment de le connaître aussi bien qu’une rue familière – ses bases de boue et son large estuaire, ses ponts, ses villes, ses rives nues, ses îlots, et la façon solitaire dont il apparaissait de l’intérieur des terres. Il lui paraissait incroyable de ne plus jamais le revoir.
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Il avait gardé ça pour lui si longtemps que tout sortait par bribes, péniblement. Il était assis sur sa chaise comme quelqu'un qui postule à un emploi dont il a salement besoin. C’était impossible, et pourtant si, tout lui était enlevé. Deux choses seulement avait marqué sa vie, son courage et son talent, mais il les avait trouvées avant de devenir vieux, ces pierres précieuses et lorsqu'elles avaient été l’objet de l’admiration et des discussions des autres, il avait éprouvé une immense satisfaction, celle de détenir les plus grands trophées au monde. Tout d’un coup cependant, le passé comptait pour du beurre, comme une monnaie qui n’a plus cours. Ce qu’il avait possédé si longtemps, avec quoi il avait vieilli, s’en était allé. Il en était malade, rien d’autre n’avait d’importance pour lui, il était comme ces hommes qui ont sacrifié leur vie pour leurs enfants. Tout était fini, il n’y avait plus personne pour écouter ses histoires, plus de mécanos désireux de lui rendre service, finis le respect, les centaines de moments de terreur heureux, les extases de l’altitude. Il était seul, pareil à un infirme subissant la cruauté de garçons chahuteurs. Ils n’avaient plus d’attention à lui prêter, occupés qu’ils étaient à tester leur propre courage, les uns par rapport aux autres.
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Pilote de chasse, non ? Dit l’une d’elles en souriant.
Ça se voit tant que ça ?
Oh, partout pilote même chose, gros ici. Elle montra son poignet où aurait pu se trouver un bracelet-montre, puis, montrant entre ses cuisses : Tout petit là.
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Les pilotes de chasse ne se battent pas, à écrit Saint-Exupéry, ils assassinent, et l’acte était généralement accompli en se positionnant derrière la queue de l’autre avion, au plus près possible, et en le mitraillant pratiquement à bout portant.
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It was said of Lord Byron that he was more proud of his Norman ancestors who had accompanied William the Conqueror in the invasion of England than having written famed works. The name de Burun, not yet anglicized, was inscribed in the Domes-day book. Looking back, I feel a pride akin to that in having flown and fought along the Yalu.
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… Les journées semblent vraiment longues. On a l'impression que les heures mènent nulle part, si ce n'est auj loinxs, dans une sorte de cimetière du temps perdu, et lentement, terrt lentement. Les batailles aériennes sont irrégulières. Elles arrivent par séries. Beaucoup de jours sans, et puis soudain les Mig apparaissent et c'est la curée, frénétique. C'est difficile à décrire. C'est toi ou eux, tout d'un coup, et tout compte.
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